À Montpellier, le quartier de la Paillade soutient la Palestine
De nombreuses villes de France et du monde entier sont descendues dans la rue aujourd’hui et le feront dans les jours qui viennent pour soutenir la Palestine. De Paris à Sao Paulo, de Bologne à Sydney en passant par Londres : des manifestations de soutien au peuple palestinien se déroulent partout à travers le monde.
Aujourd’hui, ironie du sort, c’est le 15 mai l’anniversaire de la Nakba : la catastrophe, l’expulsion des Palestiniens de leurs terres et de leurs villages en 1948. Les palestiniens de Gaza à Jérusalem en passant par les palestiniens d’Israël appelaient ce samedi 15 Mai à être toutes et tous dehors dans la rue pour mettre fin à la Nakba qui ne cesse de continuer et au massacre de Gaza assiégée.
La manifestation a été interdite à Paris par Darmanin et son préfet Lallemand, les organisateurs(trices) ont employé tous les recours juridiques possibles pour la maintenir et dénoncent la criminalisation du droit à manifester.
À Montpellier le rassemblement était appelé à l’arrêt de tramway Saint-Paul dans le quartier populaire de la Paillade, et le pari fût plus que réussi : un rassemblement puis une manifestation composée de nombreu(ses)x habitant(e)s et jeunes du quartier et de Montpellier, la cause palestinienne a réalisé une véritable unité des associations, partis et mouvements dont celui des gilets jaunes et des occupant(e)s de lieux culturels. Entre deux cents et trois cents personnes étaient présentes au début du rassemblement, jusqu’à 600 au plus fort de la manifestation.

Le choix de La Paillade n’était pas anodin, il a permis de remettre au centre la loi sur « les principes républicains » et ses conséquences désastreuses dans les quartiers populaires. De nombreuses prises de paroles place Saint-Paul ont amorcé cette matinée de soutien à la Palestine. Le “Front Uni des Quartiers Populaires” qui a notamment dénoncé la gestion coloniale des quartiers populaires, le mouvement “Boycott Désinvestissement Sanctions” pour démontrer l’utilité du boycott des produits, évènements, marques et accords commerciaux comme moyen de lutte contre l’apartheid… Le collectif des musulmans de Montpellier a également rappelé “qu’à force des répéter des mensonges ils deviennent des vérités, les médias en sont parfois spécialistes”.
Puis se sont succédés l’Union Juive française pour la Paix, le Parti Communiste, le Parti Ouvrier International, les Gilets Jaunes, la Libre Pensée, le Nouveau Parti Anticapitaliste, l’association des Palestiniens du Languedoc-Roussillon et l’association “France Palestine Solidarité” qui appelle à un rassemblement devant la préfecture mardi 18 mai à 16H : en espérant n’avoir oublié personne !

La manifestation s’est ensuite mise en route vers les halles de la Paillade, la dalle du grand mail et quand elle est passée près des commerces des jeunes assis sur un banc se sont exclamés « oh franchement il y a du monde ! » En remontant vers Saint-Paul elle s’est arrêtée devant la CAF où il n’y a pas si longtemps Macron et Darmanin étaient reçus par M. Delafosse, moment où un citoyen de la Paillade a expliqué comment les habitant(e)s de la Paillade n’avaient justement pas été reçu(e)s ce jour-là mais repoussé(e)s par les forces de l’ordre ! C’est là que le slogan « Macron démission » s’est élevé de la foule après celui de « Israël assassin Macron complice » d’ailleurs on peut en lire la confirmation dans la déclaration de Benjamin Netanhyaou au Times of Israël : « Je voudrais dire un mot de remerciement à mon ami le président Biden, à d’autres amis – le président de la France, le Premier ministre du Royaume-Uni, le chancelier de l’Autriche, le Premier ministre de l’Allemagne et d’autres. Ils ont défendu notre droit naturel et évident de nous défendre, d’agir en légitime défense contre ces terroristes qui attaquent à la fois des civils et se cachent derrière des civils. Cela ne les aidera pas, nous continuerons. »

La manifestation est finalement remontée sur Saint-Paul pour se dissoudre avec la promesse d’un agenda chargé d’actions et d’initiatives dans les jours qui viennent, il faudra se tenir au courant ! Pendant ce temps-là, la manifestation parisienne – interdit par le préfet de police sous ordre du Ministre de l’Intérieur – s’est vu infligé une répression brutale, avant même le début du rassemblement. Après de multiples charges de police, l’utilisation répétée de gaz lacrymogène, canon à eau et autres tirs de LBD, le pouvoir politique parvint finalement à obtenir les images de violence qu’il attendait. Seulement, une tâche vient assombrir le tableau : le rassemblement sur Paris a été le seul interdit, et le seul à prendre cette tournure – tandis que des milliers de personnes manifestaient pacifiquement dans tout le pays. Un calcul grossier de la part de Darmanin, laissant apparaitre au grand jour une minable stratégie de mise en tension, appliquée aux mouvements sociaux dès lors que le gouvernement ne cautionne pas les revendications portées par les contestataires.
Des mots résonnent encore dans le quartier de la Paillade « Justice, justice en Palestine, la jeunesse soutient la Palestine » et surtout un slogan énoncé en arabe et largement repris qui disait « Notre sang et notre âme pour Gaza ».


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