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En Bref 19 avril 2023

Des étudiants opposés à la venue de Juan Branco à l’université Paul-Valéry : quelques éclaircissements

Aujourd’hui, une conférence de Juan Branco est censée se tenir à l’université Paul-Valéry autour de son dernier livre « Coup d’État, manuel insurrectionnel ». À quelques heures de sa tenue, l’événement organisé par la Libre Pensée (collectif politique montpelliérain) semble être largement rejeté par une partie des étudiants mobilisés

Sur Twitter, Juan Branco accuse la présidence de la faculté, qui, selon lui, « tente d’annuler à la dernière minute la conférence » : au moment où nous écrivons ces lignes, aucune communication n’a été transmise par la présidence à ce sujet. De son côté, l’intéressé brandit une capture d’écran en guise de preuve… En réalité, un simple mail du responsable du planning universitaire lui notifiant que l’amphithéâtre demandé est bloqué depuis le début de la mobilisation. Il ne reste en fait qu’un seul amphithéâtre accessible, celui occupé par les étudiants du comité de mobilisation : c’est bien là que se situe le problème.

À ce sujet, les mots du comité de mobilisation de la faculté sont sans ambiguïté : « Concernant la venue de Juan Branco pour une conférence à l’université Paul-Valéry dans le cadre d’une fac occupée par un comité de mobilisation engagé contre toutes les oppressions, notamment sexistes et LGBTQIphobes, nous n’acceptons par la venue de Juan Branco. En effet, celui-ci, en plus d’être accusé de viol et de nier totalement les faites, relaye dans ses écrits et notamment dans son ouvrage Crépuscule, des thèses confusionnistes utilisant un vocabulaire proche de celui de l’extrême-droite selon lequel « notre civilisation » serait en « déclin » et cela notamment à cause des « mœurs » de l’élite – entre autres, l’homosexualité. »

Pour rappel, Juan Branco a été mis en examen dans une affaire de viol le 24 novembre 2021 après le dépôt d’une main courante par la victime – depuis, il a été placé sous le statut de témoin assisté relativement à cette enquête. Concernant la dimension fascisante de son discours, il est vrai que l’on peut relever des aspects inquiétants dans ses propos sans que cela ne soit clairement explicité (notamment dans son entretien donné au média d’extrême-droite Livre Noir il y a deux semaines).

En réaction, l’écrivain publie plusieurs tweets, accusant les étudiants concernés d’être des « opportunistes qui se greffent à l’administration » et, des « paresseux qui feraient mieux de lire les textes qu’ils commentent sans même survoler ». Un rassemblement de contestation est prévu à 17h30 devant les amphithéâtres 1, 2 et 3 du campus.

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