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Reportage 22 mars 2023

Retraites : menaces et interpellations pendant une manif contre la réforme et le 49.3 à Montpellier

Crédit photo : Samuel Clauzier

Quelques centaines de personnes ont encore manifesté ce mardi 21 mars au soir dans les rues de Montpellier, contre la réforme des retraites et l’usage du 49.3. Trois heures de manif, des menaces policières et quelques interpellations : petit récit avec Le Poing.

Ce mardi 21 mars, comme presque tous les soirs depuis l’annonce par le gouvernement de l’usage de l’article 49.3, quelques centaines de personnes se sont retrouvées devant la préfecture de Montpellier pour protester contre la réforme des retraites.

A 18h, environ 200 personnes étaient rassemblées autour de la fontaine faisant face au bâtiment. Dans la petite foule, quelques drapeaux de syndicalistes, de la CGT, la FSU et l’Union Syndicale Solidaires notamment. Quelques gilets jaunes et militant.e.s anticapitalistes ou des différents partis de gauche également. Et surtout beaucoup de jeunes, comme les autres soirs de manif consécutifs au 49.3, sur Montpellier comme ailleurs.

Après une petite heure passée devant la préfecture, les participant.e.s démarrent pour une manif sauvage. Là disparaissent drapeaux syndicaux et politiques. Malgré quoi le rassemblement grossi encore un peu, passant à 300 personnes.

Le premier tour de l’Écusson aura été plutôt calme. De retour devant la préfecture, le cortège décide de descendre la rue Saint-Guilhem une seconde fois. Là est allumé un grand feu de poubelles, à la faveur d’un arrêt assez long. Moment à partir duquel les CRS décident de coller à la manif dans l’optique de la disperser. S’ensuit un long jeu du chat et de la souris, alors que de nombreux agents de la Brigade Anti-Criminalité, postés aux coins de rue, observent et attendent leur heure.

Au fur et à mesure que le temps passe, la course-poursuite s’intensifie, les manifestant.e.s se voient contraints de courir en permanence à travers les petites rues du centre-ville. Un photographe du Poing, Samuel Clauzier, pourtant clairement identifié, se retrouve mis en joue par les casqués au LBD, menacé de coups de matraque. Au passage des flics poursuivant les manifestant.e.s place Candolle, c’est une partie importante des personnes attablées aux terrasses qui les huent copieusement.

Les manifestant. e.s se retrouvent divisés en petit groupes, essaient de se donner un nouveau rendez-vous sur la place de la Comédie. La police passe aux interpellations. D’abord une première, rue Saint-Guilhem, où une vingtaine d’agents de la BAC embarquent un manifestant, et empêchent sous la menace le journaliste Ricardo Parreira de filmer la scène. Trois autres suivront, toutes ciblées, sur la place de la Comédie, où plusieurs personnes reçoivent également des coups de matraque.

Rappelons qu’il est dans l’intérêt de tout manifestant.e se mettant hors-la-loi de s’éclipser des manifestations avant qu’elles ne deviennent trop faible numériquement : à ce stade la priorité de la police est bien souvent de disperser les cortèges.

Les initiatives contre la réforme des retraites sont quasi-quotidiennes sur Montpellier comme ailleurs. En plus de la grande manif intersyndicale et interprofessionnelle du 23 mars, à 10h30 place Zeus, d’autres défilés sont prévus mercredi et jeudi soir à 18h devant la préfecture, puis samedi à 14h sur la Comédie, avec pour projet de converger avec la mobilisation contre les lois Darmanin et Kasbarian, qui sabrent respectivement les droits des étrangèr.e.s en situation irrégulière et ceux des locataires et squatteurs (cette seconde manif est prévue elle aussi le samedi à 14h, toujours sur la Comédie), côté office du tourisme.

La prochaine assemblée interprofessionnelle aura lieu le jeudi 23 à 18h30 à Paul Valéry, après une AG étudiante à 15h30. Ce mercredi 22, une nouvelle AG de travailleurs sociaux aura lieu à partir de 18h au bar Le Dôme.

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