4 règles d’or pour éviter la prison

13 juin 2019

1) Je ne me fais pas interpeller bêtement

Le mieux, pour ne pas terminer en garde à vue, c’est de ne pas se faire interpeller. Masque-toi, change d’allure si tu penses être repéré, ne prend pas des vidéos incriminantes pour quiconque, ne te défonce pas, sois toujours attentif, ne prend pas de risques inutiles, parle avec les autres pour savoir où aller, méfie-toi de la BAC, quitte le cortège au bon moment, si possible avec du monde, et transforme-toi alors en un passant lambda.

2) En garde à vue, je n’ai rien à déclarer

La garde à vue commence au moment de ton arrestation et peut durer 48h. Ne parle pas aux policiers, à aucun moment, ni dans la voiture, ni dans les couloirs, ni dans l’ascenseur, ni dans ta cellule. Il n’y a pas de « off » en garde à vue, tout ce que tu dis sera utilisé contre toi. Tu as le droit de demander au policier de prévenir un proche et ton employeur. Au commissariat, demande, toutes les 24h, un entretien avec un avocat commis d’office et un médecin (même si tu n’es pas blessé), mais ne leur dis rien non plus, ce ne sont pas tes amis. Si l’avocat te conseille d’avouer face aux policiers, ne l’écoute surtout pas. Pendant l’audition, on va te demander ton identité, et ensuite on va te poser des questions. Répond en boucle : « Je n’ai rien à déclarer ». Ne crois pas un mot de ce que te disent les policiers : ils ont le droit de mentir pour te faire passer aux aveux. Tiens bon et tais-toi.

3) Je ne signe rien

Malgré les pressions, ne signe pas le procès-verbal de l’audition de garde à vue (ça permet de nier tes propos si tu as trop parlé), ne signe aucun document, ça évite de s’auto-incriminer. Si la police veut ton ADN, mieux vaut refuser : c’est un délit, mais qui n’entraine quasiment plus de condamnation, et ça évite d’avoir d’avantage de problèmes par la suite.

4) En comparution immédiate, je demande un délai

Après ta garde à vue, tu risques d’être déféré, c’est-à-dire emmené au tribunal. Tu vas avoir un entretien avec le procureur : ne lui dis rien, sauf : « Je n’ai rien à déclarer ». Tu vas aussi voir un enquêteur de personnalité : ce que tu lui dit va être déballé au procès, ne lui fais donc aucun aveu, ne lui raconte pas ta vie, mais donne lui des garanties de représentation (domicile, travail, famille, études, etc.) Donne ces mêmes informations à ton avocat, et ne l’écoute surtout pas s’il te demande d’avouer. Si tu es déféré un jour où il n’y a pas de séance de comparution immédiate, tu passes devant le Juge des Libertés et de la Détention (JLD), qui décidera de te placer ou non en détention provisoire en attendant ton procès en comparution immédiate un ou deux jours plus tard. Ne fais aucun aveu au JLD, mais donne lui des garanties de représentation. Le jour de ton procès en comparution immédiate, le juge va te demander si tu veux un délai : demande un délai pour préparer ta défense. Si ton avocat te conseille de ne pas prendre de délai, ne l’écoute pas. Il n’y a pas de bonne défense possible dans la précipitation. Le juge va ensuite décider s’il te place ou non en détention provisoire en attendant ton procès reporté : encore une fois, donne lui juste des garanties de représentation, et ne fais aucun aveu.

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