Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | A Gaza dans un quotidien terrible comment rester un pilier humanitaire
22 août 2025Le 22 Août dans le compte rendu hebdomadaire des activités de la semaine Abu Amir pointe les défis immenses, persistants auxquels les équipes sont confrontées pour trouver des solutions réalistes qui continuent à assurer la continuité d’une vie, digne.
Les habitants de la bande de Gaza vivent dans des conditions exceptionnelles et complexes, où la vie quotidienne est devenue un enchaînement de défis dépassant la capacité humaine à les supporter. La peur n’est plus une simple émotion passagère, mais un compagnon permanent pour les habitants qui sont privés des conditions minimales de stabilité. Les infrastructures se sont effondrées, les services de base ont reculé, et les éléments de sécurité et de sérénité ont disparu, transformant les rues en miroir du chaos et du désordre. Dans ces circonstances, les habitants se retrouvent entre un déplacement forcé brutal, un manque d’opportunités de travail et l’absence de ressources nécessaires pour une vie digne. Avec l’accumulation des crises, un besoin urgent d’interventions humanitaires est apparu pour combler les énormes lacunes laissées par cette réalité tragique, et redonner aux habitants un peu d’espoir et de capacité à résister.
Le rôle de l’UJFP dans la réponse à cette crise
Face à cette dure réalité vécue par les habitants de Gaza, l’UJFP s’est imposée comme l’un des piliers humanitaires cherchant à tendre la main lorsque l’aide se faisait rare. L’organisation a compris dès le premier instant que la crise n’était pas seulement une coupure d’électricité, une pénurie d’eau ou une rupture des chaînes d’approvisionnement, mais un effondrement global qui a touché tous les aspects de la vie.
Forte de cette conscience, elle s’est placée au cœur de la souffrance, non comme un observateur lointain, mais comme un véritable partenaire visant à réparer ce qui pouvait l’être de la vie et de la dignité des habitants. Ce qui distingue son intervention, c’est qu’elle n’a pas perçu la population comme une masse homogène, mais a vu en chaque catégorie des besoins particuliers à satisfaire avec soin. Les enfants ont des rêves volés, les femmes portent leurs douleurs et luttes quotidiennes, et les agriculteurs ont un lien indissoluble avec la terre. Cette compréhension profonde de la diversité humaine a rendu ses interventions plus efficaces et plus proches du cœur des gens.
Dès le début de la guerre, l’UJFP a placé l’être humain au-dessus de toute autre priorité, considérant que chaque effort devait laisser un impact tangible dans la vie des bénéficiaires. Ainsi, elle n’a pas seulement distribué une aide traditionnelle qui s’épuise rapidement, mais a cherché à innover avec des solutions réalistes assurant la continuité de la vie. Des repas chauds distribués aux déplacés, aux centres éducatifs ouverts pour les enfants, en passant par le soutien psychosocial pour les femmes et l’assistance agricole continue pour les paysans, ses interventions ont tissé une véritable toile de sécurité humaine face à l’effondrement.
Ce qui rend son travail encore plus précieux, c’est qu’elle n’a pas agi avec l’esprit d’un donateur distribuant de l’aide de haut en bas, mais comme un partenaire partageant la douleur et l’espérance de ceux qu’elle sert. Ses équipes étaient présentes sur le terrain, écoutant les histoires, partageant les épreuves et redonnant aux gens le sentiment qu’ils n’étaient pas seuls face à la tragédie. Cette proximité a créé une relation de confiance solide entre l’organisation et la communauté locale, si bien que les habitants la considèrent comme un véritable soutien, et non une simple association caritative de passage.
L’intervention de l’UJFP n’a pas été une opération humanitaire limitée dans le temps et l’espace, mais une vision intégrée valorisant la résilience et ravivant l’espoir. Elle ne s’est pas focalisée uniquement sur le présent, mais a cherché à ouvrir une fenêtre vers l’avenir, même dans les pires moments. C’est ce qui a distingué ses efforts de nombreuses autres initiatives se limitant souvent à l’urgence immédiate. Elle a prouvé que l’action humanitaire n’est pas une affaire de chiffres enregistrés ou de denrées distribuées, mais une histoire humaine qui s’écrit à chaque repas chaud donné à un affamé, à chaque stylo confié à un enfant privé d’école, à chaque parole de soutien adressée à une femme épuisée par la perte, et à chaque graine plantée dans une terre meurtrie par le blocus. Ce sont ces petites histoires qui forment la grande image du rôle de l’UJFP à Gaza : un visage d’humanité pure, résistante à l’effondrement et semant l’espérance.
Fourniture de repas chauds aux agriculteurs
Dès les premiers instants de la guerre, il est apparu clairement que les agriculteurs comptaient parmi les plus touchés. Ceux qui, peu de temps auparavant, approvisionnaient les marchés en fruits et légumes et garnissaient les tables des habitants de la générosité de leur terre, se sont soudain retrouvés sans terres à cultiver, sans maisons pour les abriter, expulsés de leurs champs et déplacés vers des camps temporaires, notamment à Mawasi Khan Younis.
Dans ce moment critique, les équipes ont lancé une initiative humanitaire spécifique : fournir chaque jour des repas chauds à ces agriculteurs et à leurs familles, comme mesure urgente contre la faim qui menaçait leurs vies.
Ces repas n’étaient pas de simples nourritures pour calmer la faim, mais un message profondément humain, restituant à ces paysans une part de leur dignité perdue et leur rappelant qu’ils n’étaient pas invisibles aux yeux du monde. L’agriculteur, qui avait été toute sa vie une source de nourriture et de générosité, n’était pas habitué à attendre dans une file pour un plat chaud. Mais la dureté des conditions l’y a contraint, et l’UJFP est intervenue pour briser cette barrière d’humiliation, lui disant : « Tu n’as pas été oublié, ton rôle reste précieux. »
Cette initiative a d’autant plus marqué les esprits qu’elle a ciblé des zones marginalisées, souvent exclues de l’aide humanitaire. Mawasi Khan Younis, par exemple, est une région reculée rarement prise en compte, mais elle a accueilli des milliers de déplacés. Là-bas, au milieu des tentes éparpillées et des conditions de survie précaires, les repas arrivaient chauds, porteurs de solidarité, de chaleur humaine et des souvenirs de la cuisine gazaouie que les fermiers avaient l’habitude d’abonder.
La scène dans les camps était bouleversante : des hommes épuisés par la perte de leurs terres, des femmes tentant de calmer leurs enfants affamés, et des petits attendant impatiemment leur tour pour un plat de riz, de lentilles ou une soupe chaude. À chaque repas servi, des sourires revenaient sur des visages marqués par la tristesse, et un peu d’espoir retrouvait sa place dans les cœurs.
Parce que les paysans étaient habitués à donner et non à recevoir, l’effet de cette initiative a été double : elle a sauvé des centaines de familles de la faim, elle a aussi restauré un sentiment d’équité, car la communauté humaine leur rendait une partie de ce qu’ils avaient donné toute leur vie.
Ces repas chauds sont ainsi devenus bien plus qu’une aide alimentaire : un symbole de résilience et d’humanité. Quand un agriculteur déplacé nourrit ses enfants avec dignité, il sent que la perte de sa terre n’est pas la fin, et qu’il existe des soutiens jusqu’à ce qu’il y retourne un jour. Ces initiatives, simples en apparence mais profondes dans leur effet, rendent la tragédie moins dure et la vie, malgré tout, supportable.
Création et gestion de centres éducatifs pour les enfants
Consciente du danger que représente la perte d’éducation pour une génération entière, l’UJFP a lancé dès le début des centres éducatifs dans les camps de déplacés, notamment à Mawasi Khan Younis, Deir al-Balah et Nuseirat. Cette initiative n’était pas une idée passagère, mais une réponse urgente à un besoin vital, car des milliers d’enfants se sont retrouvés soudainement hors des classes, sans enseignant ni livre.
Ces centres sont devenus des oasis au milieu du désert d’angoisse et de peur. Plus que de simples classes alternatives, ils constituaient des espaces sûrs protégeant les enfants du vide et de l’égarement. Quand un enfant entrait dans l’un de ces centres, il découvrait un environnement totalement différent du vacarme de la guerre et des camps : un lieu ressemblant à l’école perdue, un enseignant qui lui donnait confiance, et des camarades partageant apprentissage et jeux.
La guerre n’a pas seulement détruit les infrastructures éducatives, elle a brisé les petits rêves qui habitaient les yeux des enfants. Beaucoup ont perdu l’espoir de devenir médecin, ingénieur ou enseignant. Ces centres ont donc représenté un véritable sauvetage, non du corps comme les repas, mais de l’esprit et de l’âme.
L’enseignement n’y concernait pas seulement les programmes de base, mais comprenait aussi des activités expressives et récréatives aidant les enfants à surmonter leurs traumatismes. Les enseignants étaient plus que de simples transmetteurs de savoir : ils étaient parents de substitution, amis et soutiens affectifs. Chaque heure passée dans ces centres était une heure de sécurité et une pierre posée pour l’avenir. Ces initiatives empêchaient les enfants d’être marginalisés et de sombrer dans des dérives imposées par l’oisiveté.
Les scènes sont bouleversantes : enfants assis sur de modestes bancs, écrivant avec enthousiasme malgré le manque de moyens, levant la main pour répondre aux questions, avec dans leurs yeux cette étincelle perdue depuis longtemps. Un simple stylo, un cahier ou un livre suffisait à leur rendre une joie d’enfant. Ces centres n’ont pas seulement donné espoir aux enfants, mais aussi aux parents. Une mère voyant son fils aller en « classe », même sous une tente, ressentait qu’il restait une lueur d’avenir, et que la guerre n’avait pas tout détruit.
L’expérience éducative a montré que le savoir pouvait éclore au milieu des ruines, et que la volonté humaine pouvait transformer une tente en école, un enfant apeuré en élève rêveur. Chaque centre est un message clair : l’espoir ne se brise pas, et la nouvelle génération pourra se relever malgré tout.
Soutien psychologique pour les femmes
Les femmes de Gaza ont porté la charge la plus lourde de la tragédie : perte de leurs maisons, de leurs proches, et exil dans des camps dénués du minimum vital. Face à cela, il fallait une intervention adaptée à leurs besoins particuliers. L’UJFP a lancé des programmes de soutien psychosocial pour alléger leur souffrance, leur offrir des outils de résilience, un espace pour exprimer leurs douleurs et une chance de retrouver une force intérieure.
Ce soutien n’était pas un simple traitement psychologique, mais une nécessité pour préserver le tissu social et permettre aux mères de continuer à prendre soin de leurs familles malgré l’effondrement qui les entourait.
Soutien aux agriculteurs et renforcement de leur résilience
L’UJFP n’a pas oublié ses racines liées au monde agricole, ayant soutenu les paysans depuis longtemps. Elle a poursuivi son aide même pendant la guerre, leur fournissant semences, plants, eau, et services agricoles pour les aider à retourner à la terre, même avec des moyens limités.
Un paysan attaché à sa terre incarne la résilience, et planter une graine dans une terre brûlée est un acte de résistance en soi. Grâce à ce soutien, elle a contribué à renforcer la sécurité alimentaire et confirmé que le lien entre l’homme et sa terre est plus fort que toutes les tentatives de déracinement.
Continuité du travail humanitaire
Les efforts de l’UJFP n’ont pas été de simples initiatives ponctuelles. Elle a poursuivi son action quotidienne, affrontant les obstacles, restant aux côtés des habitants malgré les moyens limités et les innombrables défis. Elle a agi avec une énergie inépuisable, avec un seul objectif : permettre aux habitants de Gaza de tenir jusqu’à la fin de la tragédie.
L’histoire de l’UJFP à Gaza est profondément humaine. Elle reflète la douleur mais porte aussi beaucoup d’espoir. Elle démontre que les initiatives humanitaires peuvent faire une différence réelle, et que la solidarité peut créer une lueur même dans les ténèbres les plus épaisses.
Entre un repas chaud redonnant vie à un affamé, un centre éducatif rouvrant l’avenir d’un enfant, des programmes psychologiques rendant force aux femmes, et une graine plantée dans une terre assiégée, se dessine l’image du véritable travail humanitaire. Malgré toutes les difficultés, l’UJFP croit toujours qu’un avenir meilleur viendra, et que cette guerre, quelle que soit sa durée, finira par s’éteindre. La vie reprendra alors son cours, et la bande de Gaza se relèvera, forte de sa résilience et soutenue par ceux qui ne l’ont pas abandonnée dans les moments les plus sombres.
Lien vers les photos et vidéos
travail humanitaire
https://drive.google.com/drive/folders/1JsystVCfG4gX4SEJuJ2djMT_TDFIL01E
Programmes éducatifs
https://drive.google.com/drive/folders/1yZeA5cQpNh3RuKfb_-8YYEEs4tgSESJ2
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