Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | A Gaza l’enfer sur terre sous les yeux du monde
7 avril 2025Pas un jour pas une heure ne passent sans le récit de l’horreur meurtrière qu’Israël déploie à Gaza sous nos yeux, Abu Amir écrasé par ce qu’il voit ne cesse de nous l’écrire, 7 Avril.
Bombardements et mort. Des corps projetés dans le ciel, déchirés par les bombes et les ceintures de feu. Des enfants et des femmes réduits en morceaux, éparpillés dans les rues. Des cris de détresse s’élèvent de sous les décombres, implorant leurs proches pour une aide et un sauvetage. Les larmes, les gémissements, et la douleur emplissent l’espace, hurlant à la face d’un monde qui a enseveli son humanité et assassiné sa conscience, puis poursuivi son silence glacé comme si de rien n’était. Jusqu’à quand ce monde continuera-t-il de regarder en silence ce génocide et ce nettoyage ethnique à Gaza ? Jusqu’à quand la communauté internationale attendra-t-elle pour dire “assez” ? Comme si la souffrance de ce peuple ne suffisait pas à mériter justice.
Depuis plus d’un an et demi, les habitants de Gaza subissent un blocus étouffant et une guerre impitoyable, qui ont causé la mort de plus de 50 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants. Des familles entières ont été rayées des registres civils, des maisons baignées dans le sang de leurs habitants. Il n’y a plus de différence entre un enfant qui joue, une femme qui cuisine, ou un malade sur son lit d’hôpital : tous sont devenus des cibles légitimes pour les bombardements et les assassinats. Une mère ayant perdu ses cinq enfants “Je ne suis pas du Hamas, je suis juste une mère. Alors pourquoi ont-ils tué mes enfants ?”
Au milieu de ces massacres quotidiens, une catastrophe humanitaire effroyable est apparue : le nombre d’orphelins dans la bande de Gaza a dépassé les 39 000 enfants – le plus grand chiffre de l’histoire moderne causé par une guerre. Des enfants qui ont perdu leurs parents, livrés à eux-mêmes, sans personne pour leur caresser la tête, panser leurs blessures ou répondre à leur question innocente : pourquoi sommes-nous seuls ?
Alors que l’entrée de la nourriture et des médicaments est interdite, que les hôpitaux, les écoles et les camps de réfugiés sont visés, des déclarations de responsables israéliens révèlent les intentions réelles derrière cette campagne. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré publiquement : “Interdire l’entrée de nourriture à Gaza est moralement justifié, même si des millions de personnes meurent.” De son côté, Itamar Ben Gvir a affirmé : “Gaza ne devrait plus exister. Elle doit être repeuplée par des colons.”
Ce n’est pas une guerre, c’est un projet d’extermination d’un peuple entier, mené au vu et au su de tous. Et la communauté internationale a choisi de jouer le rôle du spectateur, participant par son silence à ce génocide. Amnesty International a confirmé dans son dernier rapport que ce qui se passe à Gaza constitue un acte de génocide, et que le silence de la communauté internationale est une complicité honteuse.
Les crimes commis à Gaza dépassent l’entendement. Plus d’un million de personnes ont été déplacées de force du nord vers le sud de la bande, avant qu’on leur demande de fuir à nouveau alors que les bombardements s’intensifient à Rafah et Khan Younès. Les écoles transformées en abris ont été bombardées. Les hôpitaux sont devenus des cibles militaires. Aucun endroit n’est sûr à Gaza, même les tentes et les camps n’ont pas été épargnés. On a vu des incendies dans les tentes des déplacés, et les corps carbonisés d’enfants entre les cris de leurs proches.
Des enfants ont été brûlés vifs pendant leur sommeil. Des familles ont été bombardées alors qu’elles fuyaient. Les communications ont été coupées durant les périodes de bombardement les plus violentes, transformant la bande de Gaza en prison noire où tout peut être commis à l’abri des regards. Et même lorsque les connexions reviennent, elles ne transmettent que du sang, des cris et des pertes infinies.
Dans un enregistrement audio d’un médecin de l’hôpital Nasser à Khan Younès, on entend : “Nous n’avons plus de bandages. Nous utilisons des morceaux de tissu tachés de sang. Nous posons les enfants blessés à même le sol, il n’y a plus de lits… plus d’oxygène.” Un journaliste piégé à Rafah écrit : “Je transmets les nouvelles depuis parmi les cadavres. J’écris en pleurant. J’ai peur de mourir, mais j’ai encore plus peur que le monde ignore ce que nous vivons.”
Lorsque des pays entiers gardent le silence face à un génocide diffusé en direct, ils ne sont plus neutres – ils sont du côté du bourreau. Lorsque l’aide est interdite, que le carburant est bloqué, que les hôpitaux, les écoles et les camps sont ciblés, et que les gens meurent de soif et de faim, il ne s’agit plus d’une opération militaire, mais bien d’un projet d’élimination d’un peuple entier. Israël n’a plus besoin de cacher ses intentions. Et le silence du monde devient un crime qui s’ajoute au crime initial.
Gaza aujourd’hui n’est pas seulement une géographie assiégée. C’est une tragédie permanente, une histoire d’injustice sans égal. Le monde se réveillera-t-il de sa léthargie ? Agira-t-il avant que nous écrivions plus tard : “Ici, il y avait une ville appelée Gaza, habitée par des êtres humains… et il n’en reste plus aucun” ? Ce qui se passe a dépassé toutes les lignes rouges. Il n’existe ni religion, ni loi, ni principe sur cette terre qui puisse justifier un tel crime. Il est temps pour une prise de position humaine, claire et courageuse : ça suffit.
Je n’arrive plus à suivre ce qui se passe à Gaza. La scène m’écrase et dépasse tout ce que je peux supporter. Voir le sang répandu, les corps déchirés, le nombre croissant des morts, et les cris des mères pleurant leurs enfants me tue à petit feu. Mes doigts tremblent et ne peuvent plus écrire, comme s’ils proclamaient leur impuissance à décrire l’horreur de ce qui se passe. À chaque instant, je lève mes mains vers le ciel et je supplie, les larmes aux yeux : ô mon Dieu, mets un terme à ce cauchemar, à cet enfer qui hante les vivants avant même les morts dans la bande de Gaza.
Cette image montre la puissance de l’explosion et la façon dont les gens volaient dans les airs… imaginez l’intensité de l’explosion.
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