Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | A Gaza une escalade dangereuse, une destruction généralisée

1 septembre 2025
Départ de bateaux à Marseille rejoignant la flotille pour Gaza à Barcelone Crédit photo P. Stambul

C’est la description envoyée par Abu Amir ce dernier jour d’Août !

La situation sécuritaire dans la bande de Gaza, en particulier dans les zones de Jabalia, Al-Nazla et Abou Iskandar, au nord de la ville de Gaza, connaît une escalade sans précédent alors que l’opération militaire israélienne entre dans son quatorzième jour consécutif. Le terrain est soumis à des bombardements aériens et d’artillerie intenses et massifs, tandis que l’armée d’occupation poursuit une politique de destruction systématique, visant sans relâche les quartiers résidentiels et les habitations civiles. Le rond-point d’Al-Nazla, la rue Al-Quds et la zone d’Abou Iskandar à Jabalia, ainsi que le bassin de Cheikh Radwan au nord de Gaza, sont devenus des foyers enflammés, frappés par des raids incessants et des tirs d’artillerie continus, en plus des explosions provoquées par des robots piégés qui détruisent les bâtiments et les réduisent en gravats.

La scène s’assombrit davantage avec le recours aux drones « quadricoptères » qui tirent projectiles et balles sur les civils, et même au largage de barils explosifs, provoquant l’incendie de maisons entières. Depuis le début de l’opération militaire, la zone s’étendant du rond-point d’Al-Nazla à Jabalia jusqu’à Abou Iskandar et au bassin de Cheikh Radwan, au nord de la ville de Gaza, subit des opérations de démolition systématique, effaçant presque totalement ces quartiers de l’existence. Pendant la nuit, les bombardements et les explosions se sont poursuivis sans relâche jusqu’à l’aube, les bruits des canons et des drones dominant l’espace.

Les frappes israéliennes ne se sont pas limitées aux quartiers, elles ont également visé directement les habitations : au cours des dernières vingt-quatre heures, des avions de combat ont bombardé plusieurs maisons de citoyens à Jabalia Al-Nazla, ainsi qu’une maison à l’est du bassin de Cheikh Radwan. Par ailleurs, un bombardement d’artillerie violent a touché les environs de l’école Halima Al-Saadia à Jabalia Al-Nazla, plongeant la population dans la terreur et la panique. Les attaques n’ont pas épargné non plus les lieux de rassemblement de civils : cinq personnes tuées et d’autres blessées lors du bombardement d’un café dans le nord-ouest de Gaza, dans la zone de la plage.

La situation humanitaire, quant à elle, a atteint un stade catastrophique : des familles entières restent piégées dans leurs maisons dans la zone d’Abou Iskandar, au nord de Gaza, incapables d’évacuer en raison de l’intensité des bombardements et de l’absence totale de voies sûres pour fuir. Les services essentiels sont complètement interrompus : pas d’eau potable, pas de nourriture accessible. Ceux qui tentent de sortir pour chercher de quoi se nourrir ou de l’eau risquent la mort, à cause du feu nourri imposé par l’occupation. Avec la famine qui frappe la bande de Gaza, les habitants ne survivent qu’avec les restes de nourriture ou un peu de farine, presque épuisée.

Cette réalité a poussé un grand nombre d’habitants à se déplacer de force vers l’ouest de la ville de Gaza, le centre et le sud de la bande, en quête d’un endroit plus sûr, malgré l’absence de garanties même dans ces zones. Ceux qui restent dans les zones d’Al-Nazla, Abou Iskandar et Al-Zarqa vivent sous le feu direct des bombardements, tandis que les véhicules de l’occupation progressent lentement, ratissant les quartiers et tirant à l’aveugle obus et balles. Chaque heure qui passe élargit le champ de la destruction et aggrave la tragédie humanitaire, dans une scène qui résume l’ampleur de la catastrophe vécue par la ville de Gaza et le nord en particulier, où le ciblage des civils et de leurs maisons est devenu une politique déclarée de l’occupation, dans le cadre d’une guerre totale qui consume à la fois l’homme et la pierre.

Cette escalade dangereuse révèle une réalité chaque jour plus sombre, plaçant la bande de Gaza face à une bataille existentielle marquée par des bombardements systématiques, une destruction généralisée, un blocus étouffant et une tragédie humanitaire grandissante. Il n’existe plus de lieu sûr, et les habitants n’ont plus d’issue que la fuite devant une machine de guerre qui ne connaît que le langage du feu et de la destruction.

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