Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Cessez-le-feu à Gaza : une joie mêlée de choc et de destruction
21 janvier 2025Suite au texte de la veille le 20 Janvier Abu Amir nous envoie cette réflexion à partir du terrain
Avec l’entrée en vigueur hier, dimanche, de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, les rues de la bande de Gaza ont vu affluer une grande foule de Palestiniens, venus exprimer des sentiments partagés de joie et de tristesse. Certains sont sortis célébrer le calme qui a suivi quinze mois de violence et de destruction, tandis que d’autres se sont rendus sur les tombes des proches qu’ils ont perdus pendant l’escalade. Parallèlement, beaucoup sont retournés chez eux pour évaluer ce qu’il en restait après les bombardements.
Retour dans les zones détruites
Dès les premières heures du cessez-le-feu, les Palestiniens ont commencé à revenir dans les zones dont ils avaient été contraints de partir en raison de l’agression, en particulier dans les régions orientales du sud de la bande de Gaza et dans le sud de la ville de Rafah. Bien que les habitants se réjouissent de la fin de l’effusion de sang, le choc a été insupportable lorsqu’ils ont découvert l’ampleur des destructions infligées à leurs maisons et à leurs quartiers. Rafah et le nord de la bande de Gaza semblaient, pour les habitants de retour, avoir été ravagés par un ouragan. Beaucoup ne pouvaient même plus reconnaître l’emplacement de leurs maisons, réduites à des décombres.
La tragédie des agriculteurs
Dans les régions d’Abu Taima et de Khuza’a, la catastrophe a été encore plus accablante. Plus de 70 % des maisons ont été complètement détruites, tandis que les autres ne sont plus habitables. Ces scènes déchirantes ont poussé des centaines d’agriculteurs à laisser leurs familles dans des camps, tandis qu’ils cherchaient désespérément un endroit où s’installer, où déplacer leurs proches.
La destruction des zones agricoles n’a pas seulement touché les habitations, mais aussi les terres cultivables et d’autres biens essentiels à la subsistance des agriculteurs. Ces pertes matérielles considérables ont aggravé la souffrance, laissant des familles entières confrontées à un immense défi pour reconstruire leur vie.
Une réalité amère pour les habitants
À chaque pas qu’ils faisaient vers leurs maisons, les habitants de retour étaient frappés par le choc. Les maisons qui les abritaient se sont transformées en ruines, et les biens qu’ils avaient accumulés au fil des ans gisaient sous les décombres. Malgré la joie de voir cesser les bombardements, la dure réalité pointe à l’horizon : les habitants devront affronter des années de souffrance face à l’absence de logements et à la destruction des infrastructures de base.
Défis à venir
Il est clair que la joie qui a envahi la bande de Gaza avec le début du cessez-le-feu ne durera pas longtemps. La dure réalité vécue par les habitants, confrontés à la destruction de leurs maisons et à la perte de leurs moyens de subsistance, rendra la vie quotidienne extrêmement difficile. Une aide humanitaire et une reconstruction seront indispensables pour alléger les souffrances, mais cela ne suffira pas à effacer les profondes cicatrices laissées par l’agression.
Gaza reste un exemple vivant de la résilience du peuple palestinien face à des tragédies répétées. Avec la fin de la dernière vague de bombardements, les habitants montrent leur détermination à reconstruire leur vie malgré toutes les difficultés. Mais l’espoir seul ne suffira pas ; ils ont besoin d’un soutien international réel et concret pour participer à la reconstruction et créer les conditions d’une vie digne. Entre la joie de voir le sang cesser de couler et le choc de l’ampleur des destructions, Gaza vit des jours mêlant défis et espoir.
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