Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” |Compte rendu des activités indispensables dans les camps.

23 février 2025
Scolarisation des enfants dans les camps

Chaque fin de semaine nous recevons ce compte rendu précieux, précis et nécessaire justifiant aussi de l’utilisation des fonds envoyés par la solidarité française ; la cagnotte de l’ UJFP

Les besoins en matière d’éducation à Gaza : une réalité difficile et des solutions innovantes

La guerre continue a entraîné une interruption prolongée de l’éducation, dépassant un an et deux mois, laissant des effets négatifs profonds sur les enfants et la société dans son ensemble. L’instabilité éducative et l’interruption des cours ont constitué un obstacle majeur à l’apprentissage des élèves, qui peinent désormais à rattraper les programmes scolaires une fois l’éducation reprise.

Les effets de l’interruption de l’éducation sur les enfants : lacunes cognitives et problèmes psychologiques

L’interruption prolongée de l’éducation a entrainé l’accumulation de lacunes cognitives importantes, affectant directement le niveau de réussite des élèves et entrainant une baisse de leurs compétences scolaires. Le retard dans la reprise des cours a également réduit leurs chances de bâtir une base de connaissances solide, mettant en péril leur avenir dans l’enseignement supérieur et le marché du travail.

En plus de l’impact académique, cette interruption a eu des répercussions négatives sur la santé mentale et sociale des enfants. Les pressions psychologiques liées au déplacement, à la perte de leur maison et à l’instabilité éducative ont intensifié les taux d’anxiété et de dépression. Ces enfants sont devenus plus vulnérables aux sentiments d’isolement, de peur et d’insécurité psychologique, rendant le retour à un environnement scolaire normal encore plus difficile.

Le rôle crucial des centres éducatifs dans la compensation des pertes scolaires

Les centres éducatifs affiliés à l’UJFP continuent de jouer un rôle clé dans la compensation des pertes scolaires à travers différentes zones de la bande de Gaza.

Dans le camp Al-Amal et le camp de la municipalité, ces centres continuent de proposer des programmes éducatifs aux enfants déplacés, bien que des milliers de familles aient quitté ces camps pour retourner dans le nord et le sud du territoire.

Le centre éducatif du camp de la municipalité, situé au centre de Deir al-Balah, continue d’accueillir les enfants des tentes environnantes, garantissant ainsi la continuité de leur apprentissage malgré la destruction de leurs écoles. De même, le camp Al-Amal reste actif dans l’accueil des enfants et leur offre un soutien éducatif et psychologique.

Par ailleurs, le centre éducatif de la région d’Abu Taima poursuit ses efforts en offrant un environnement éducatif aux enfants ayant perdu leur maison et souffrant d’un manque de stabilité.

Il est intéressant de noter que, malgré ces difficultés, les agriculteurs sont parmi les plus soucieux de la scolarisation de leurs enfants dans ces centres, conscients de l’importance de l’éducation pour garantir un avenir meilleur à leurs enfants.

L’éducation en Palestine : l’arme du peuple face à la situation

L’éducation est un élément fondamental de l’identité nationale palestinienne. Le peuple palestinien est reconnu comme l’un des peuples arabes les plus attachés à la science et au savoir. Malgré les obstacles politiques et économiques, les Palestiniens considèrent l’éducation comme un outil essentiel pour construire leur avenir. Les statistiques montrent que le taux de diplômés universitaires et de titulaires de masters parmi les Palestiniens est l’un des plus élevés du monde arabe.

L’éducation ne se limite pas à l’acquisition de connaissances, elle est aussi une arme de résilience contre l’occupation, permettant d’atteindre l’indépendance intellectuelle et économique, et de construire un avenir plus stable pour les générations à venir. Ainsi, investir dans l’éducation, c’est investir dans la résilience du peuple palestinien et dans sa capacité à se relever malgré les épreuves.

Le rôle des centres éducatifs de l’UJFP pendant et après la guerre L’importance de ces centres dans la réduction des pertes éducatives : l’éducation, une porte d’espoir pour l’avenir de Gaza

Ces centres proposent des programmes éducatifs intensifs visant à combler les lacunes d’apprentissage causées par le déplacement et la destruction des écoles. Ces centres représentent un refuge pour les enfants ayant perdu leur école, offrant un cadre éducatif similaire aux établissements scolaires classiques, favorisant ainsi leur concentration et leur réintégration dans le système scolaire

Les centres offrent des programmes de soutien psychologique pour aider les enfants à surmonter les traumatismes subis, renforçant ainsi leur stabilité émotionnelle et leur capacité à apprendre.

Activités récréatives et sportives : jeux de mouvement, football, courses… Elles permettent aux enfants d’évacuer les énergies négatives et de retrouver un esprit de collaboration et de joie.

Ateliers artistiques et créatifs : dessin, coloriage, travaux manuels… Ces activités offrent aux enfants un moyen d’exprimer leurs émotions de manière créative.

Séances de soutien psychologique individuelles et collectives pour gérer le stress et l’anxiété.

Activités culturelles et éducatives : lecture d’histoires, représentations théâtrales, compétitions éducatives… Ces programmes favorisent la pensée créative et rendent l’apprentissage plus attractif.

La poursuite de ces efforts éducatifs constitue une étape essentielle pour former une génération plus résiliente, consciente de ses droits et capable de contribuer à la reconstruction de sa société. En fin de compte, l’éducation n’est pas seulement un droit, c’est un devoir et une responsabilité envers chaque enfant palestinien, pour assurer un avenir plus lumineux malgré les difficultés.

Lien vers les photos et vidéos

https://drive.google.com/drive/folders/1S3S62R_DQpTaesBtRuWK-c8pV0PAlBu5

Soutien psychologique aux enfants déplacés: renforcer l’espoir et la stabilité émotionnelle

40 enfants Lieu : Deir al-Balah – Camp Al-Amal – Camp Najm

Ces enfants souffrent de traumatismes psychologiques dus au déplacement et à la perte de sécurité, rendant les interventions psychologiques indispensables pour préserver leur équilibre émotionnel et renforcer leur capacité d’adaptation.

Cette semaine, des psychologues ont organisé un atelier à Deir al-Balah, visant à renforcer l’espoir et l’optimisme chez les enfants déplacés. Cet atelier a permis aux enfants de participer à des activités récréatives et éducatives, améliorant leur moral et les aidant à établir des relations positives.

Une série de jeux sportifs a été organisée, notamment des courses de relais, du volley-ball et des jeux avec de grands ballons, afin de renforcer l’esprit d’équipe et la coopération entre les enfants. Ces activités ont ajouté une dimension ludique et joyeuse, créant un environnement propice à l’interaction sociale. Les enfants ont été répartis en petits groupes pour participer à des jeux de groupe et des compétitions. Cela leur a permis de développer des compétences en communication et en collaboration, de partager des moments de joie et de relâcher leur stress d’une manière saine et réconfortante.

Les activités interactives et artistiques ont encouragé les enfants à exprimer librement leurs pensées et leurs émotions, renforçant ainsi leur estime de soi et leur capacité d’adaptation à leur nouvel environnement.

Les activités collectives ont favorisé l’esprit d’équipe et la coopération entre les enfants. De nouvelles amitiés se sont créées, renforçant leur sentiment d’appartenance et de soutien mutuel.

Un soutien psychologique pour un avenir plus stable qui les aident à surmonter leurs traumatismes et à renforcer leur capacité à affronter l’avenir avec confiance et optimisme.

Lien vers les photos et vidéos

https://drive.google.com/drive/folders/1Sd5sOA1Vg-uFP6gL4sXgzCV-sOsnNPjL

Deux ateliers de soutien psychologique organisés par l’UJFP pour les femmes dans la bande de Gaza à Deir al-Balah pour les familles restées dans ces camps de réfugiés et à Gaza-ville pour les femmes récemment revenues dans la ville

Les femmes de Gaza sont confrontées à d’énormes problèmes psychologiques, sociaux et économiques, se retrouvant souvent dans l’obligation d’assurer seules la subsistance de leur famille après la perte de leur mari ou de leur source principale de revenus.

Ateliers organisés à Deir al-Balah pour les familles restées dans ces camps de réfugiés et Ateliers organisés à Gaza-ville, récemment revenues dans la ville

Camp Najm – ouest de Deir al-Balah : 20 femmes du camp et des zones voisines.

Cet atelier visait à réduire le stress psychologique chez les femmes et à mettre en lumière l’importance de leur rôle dans la reconstruction de l’économie locale après la guerre. L’accent a été mis sur leur capacité à persévérer et à résister, ainsi que sur l’acquisition de compétences en entrepreneuriat et en développement économique pour permettre aux femmes de participer activement à la reconstruction économique locale. Leur fournir des connaissances et des compétences essentielles pour créer des projets économiques durables.

L’autonomisation économique des femmes – Un pas vers la résilience

La guerre a causé la perte de milliers d’hommes, principaux soutiens de famille, obligeant de nombreuses femmes à assumer seules la charge financière de leurs foyers. Dans un environnement marqué par le chômage et la concurrence économique accrue, ces femmes doivent désormais chercher des sources de revenus pour répondre aux besoins essentiels de leurs enfants.

L’importance de l’autonomisation économique des femmes après la guerre et les exemples de réussites de femmes ayant lancé des projets après le conflit.

Discussion sur les problèmes rencontrés, notamment : difficulté d’accès au financement pour leurs projets et concurrence accrue sur le marché du travail en raison du chômage massif.

“J’ai toujours rêvé d’être capable de subvenir aux besoins de mes enfants et de leur offrir une vie stable. Aujourd’hui, je cherche une opportunité pour y parvenir.”

“Outre les défis psychologiques, le plus grand obstacle a été d’accéder à un financement pour démarrer un projet afin de nourrir mes enfants.”

Projets réussis présentés lors de l’atelier : Ateliers de couture et production de vêtements vendus sur les marchés locaux et cuisine et vente de repas faits maison dans les camps surpeuplés d’enfants.

“J’ai commencé avec un petit atelier de couture grâce au soutien d’amis. Aujourd’hui, je peux subvenir aux besoins de ma famille.”

Reconstruire sa vie après la guerre – Camp Palestine, Gaza-ville participation de 30 femmes.

Discuter des problèmes sociaux et économiques rencontrés après la guerre. Sensibiliser à l’importance de la solidarité communautaire pour la reconstruction. Offrir des stratégies pour surmonter les traumatismes psychologiques. Soutenir les femmes et les enfants dans leur adaptation à la nouvelle réalité.

L’atelier a mis en avant l’ampleur des destructions à Gaza et l’importance de la coopération pour redonner espoir et reconstruire un avenir malgré les difficultés.

“La situation est dramatique, mais nous ne devons pas abandonner. Nous devons travailler ensemble pour reconstruire notre vie.”

Redonner espoir dans un contexte de destruction

Les femmes ont discuté des effets psychologiques profonds de la guerre et ont appris des techniques de gestion du stress et de l’anxiété avec des exercices de respiration et de relaxation.

“Dans les moments de douleur extrême, j’ai compris que la solidarité était la clé pour surmonter cette épreuve.”

L’atelier s’est conclu par un appel à la coopération et au soutien mutuel entre les membres de la communauté palestinienne.

Ces ateliers illustrent la nécessité cruciale d’un soutien psychologique et économique continu aux femmes de Gaza, qui font face à d’énormes difficultés après la guerre.

Lien vers les photos et vidéos

https://drive.google.com/drive/folders/1SpH8Kd_cF2XPTLF5kRruvwLG2eCdoPqs

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