Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s”| Continuité des activités hebdomadaires
29 novembre 2024Brigitte Challande journaliste montpelliéraine recueille quotidiennement depuis le début du génocide en cours à Gaza des compte rendus, textes et réflexions de deux équipes gazaouies organisant l’urgence dans les camps de déplacé.e.s en lien et soutenue par l’ UJFP. Les chroniques envoyées par Abu Amir et Marsel prennent leur source dans leur travail quotidien auprès de la population gazaouie dont ils assurent l’organisation vitale dans les camps. Une documentation de terrain et une réflexion élargie sur la situation de la bande de Gaza. Ces chroniques sont publiées tous les jours sur le site d’ International Solidarity Mouvement – ISM- https://ismfrance.org/ elles sont également reprises en partie sur l’Instagram du comité Palestine étudiant et un article hebdomadaire est publié sur le site d’ Altermidi https://altermidi.org/
Ateliers de soutien psychologique : Une lueur d’espoir pour les femmes et les filles dans les camps de déplacés au sud de Gaza
Les ateliers de soutien psychologique, organisés par les équipes de l’UJFP, offrent un espace vital pour les femmes et les jeunes filles, leur permettant d’exprimer leurs souffrances, de partager leurs préoccupations et de renforcer leur résilience face aux défis quotidiens.
Programme de soutien psychologique : Des sessions dédiées à la guérison mentale et sociale
Le programme de soutien psychologique pour les femmes et les filles en est à sa quatrième semaine du septième mois. Jusqu’à présent, quatre sessions ont été organisées, rassemblant 43 participantes issues des camps “Al-Asdiqa” et “Ascalon”. Ces sessions ne sont pas de simples rencontres ; elles constituent des espaces sécurisés où les participantes peuvent exprimer leurs émotions et leurs expériences face à des conditions de vie extrêmement difficiles. Ces ateliers favorisent la création d’un soutien psychologique collectif et encouragent les participantes à affronter les défis quotidiens avec une perspective plus positive.
Une souffrance quotidienne : Pénurie de nourriture et de produits essentiels
L’un des sujets récurrents abordés par les femmes au cours de ces ateliers est la pénurie aiguë de produits alimentaires, notamment de légumes. Les camps souffrent d’un approvisionnement irrégulier et insuffisant des besoins de base, rendant la simple tâche de nourrir les familles un défi colossal. Les femmes, souvent responsables de fournir les repas, se retrouvent accablées par un fardeau double, cherchant désespérément des solutions pour subvenir aux besoins de leurs enfants dans un contexte de pauvreté extrême.
Un hiver rigoureux : Entre froid glacial et pluies torrentielles
Lors des ateliers, une femme a décrit l’hiver dans les camps comme une bataille supplémentaire que les femmes et leurs familles doivent affronter. Elle a expliqué que le froid mordant rend la vie sous les tentes presque insoutenable, en l’absence de moyens de chauffage ou d’équipements adéquats pour faire face à la chute des températures. Les pluies abondantes aggravent encore leur situation, inondant les tentes et les chemins du camp, détruisant matelas et couvertures, et laissant les familles exposées à un froid implacable.
Absence d’infrastructures : Une prison à ciel ouvert
Une autre participante a souligné que l’absence quasi totale d’infrastructures dans les camps rend tout déplacement extrêmement difficile. Les chemins inondés et boueux limitent la mobilité des habitantes, les enfermant dans leurs tentes et les empêchant d’accéder à des services ou des aides susceptibles d’améliorer leur quotidien.
Les déplacés face au gel : Une lutte contre les températures extrêmes
Les participantes ont également évoqué l’impact dévastateur des basses températures sur les déplacés, en particulier les femmes et les enfants. Ces derniers, forcés de fuir leurs maisons il y a plus d’un an pour échapper à la mort, n’ont pu emporter ni couvertures, ni vêtements chauds, ni matelas. Aujourd’hui, ils affrontent l’hiver avec des corps épuisés et des ressources presque inexistantes, se retrouvant à grelotter dans des tentes précaires qui n’offrent aucune protection contre le froid.
Ateliers de soutien psychologique : Des voix qui racontent la souffrance
Au cours de ces sessions, les femmes ont partagé des récits poignants sur leur réalité. Leurs histoires reflètent une double souffrance : le déplacement forcé et la responsabilité d’assurer le bien-être familial dans des conditions économiques et humanitaires désastreuses. Elles ont évoqué les moments où elles ont fui leurs maisons sous les bombardements, laissant tout derrière elles, pour se retrouver aujourd’hui dans des tentes inondées, sans aucune protection contre la pluie et le froid.
L’importance des ateliers : Un espoir malgré la douleur
Ces ateliers de soutien psychologique ne se limitent pas à une simple écoute ; ils offrent aux femmes un espace pour évacuer leurs pressions mentales et construire des réseaux de soutien social qui renforcent leur résilience. De plus, ces ateliers fournissent des outils pour mieux gérer les défis quotidiens, redonnant aux participantes un sentiment de contrôle sur leur vie dans des circonstances incontrôlables.
Une crise qui nécessite une action urgente
La situation des femmes et des jeunes filles dans les camps de déplacés à Gaza reflète une crise humanitaire profonde qui appelle une intervention urgente à tous les niveaux. Si les ateliers de soutien psychologique jouent un rôle essentiel dans l’atténuation de leurs souffrances, ils ne suffisent pas à résoudre les causes structurelles de cette crise. Il est impératif d’assurer un approvisionnement en nourriture, d’améliorer les conditions de vie et de trouver des solutions durables qui respectent la dignité de ces déplacés et leur garantissent une vie sûre et stable.
Lien vers les photos et vidéos
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