Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Faire face aux crises sanitaires des mères et des enfants
10 septembre 2025L’équipe de L’UJFP, depuis Mai 2024, organise deux ateliers de soutien psychologique pour les femmes dans les camps de Déplacé.e.s : à Gaza ville dans le camp Al Isra et à Deir al -Balah dans le camps Al – Amal, leurs compte rendus différents sont chaque semaine une autre histoire, un autre témoignage.
Dans les camps de déplacés, les femmes endurent une réalité qui dépasse les limites de la patience. L’intimité disparaît dans les tentes exiguës, et les mères deviennent prisonnières de pressions quotidiennes qui s’accumulent . La souffrance ne réside pas seulement dans la rareté des ressources médicales, la contamination de l’eau, la malnutrition, mais aussi dans la perte d’un espace privé qui permet à la femme de respirer .
C’est dans cette obscurité qu’est intervenue l’équipe en organisant un atelier intitulé Faire face aux crises sanitaires des mères et des enfants . Cet atelier n’a pas seulement consisté à fournir un soutien sanitaire, mais il a également offert un exutoire psychologique et un espace de partage et de solidarité.
L’atelier a réuni vingt femmes – des mères, des femmes enceintes et des mères allaitantes – dans le camp Al-Amal, à Deir al-Balah. L’objectif principal était de leur permettre de devenir la première ligne de défense pour la santé de leurs familles dans des conditions de vie extrêmement difficiles. L’accent a été mis sur l’importance des soins préventifs, ainsi que sur des méthodes pratiques pour gérer les maladies courantes telles que la diarrhée, la fièvre et la déshydratation. Des conseils ont également été donnés pour maintenir l’hygiène personnelle et exploiter les ressources disponibles de manière sûre.
Dès le début, chaque mère a été invitée à partager une information de santé qu’elle connaissait. Ce moment a instauré un climat de confiance et a démontré que chaque femme détient une expérience précieuse susceptible de sauver des vies. Ensuite, la séance La pharmacie d’urgence dans le camp a fourni des outils pratiques pour utiliser correctement les aides médicales et les remèdes maison sécurisés. Cela a suscité l’admiration de nombreuses participantes, notamment une grand-mère qui a exprimé sa gratitude et son intention de mettre ces conseils en pratique avec ses petits-enfants et de les partager avec ses voisines.
L’activité la plus marquante a été La voix de mon enfant , où les mères ont appris, grâce à des images et des jeux de rôle, à reconnaître les signes de danger chez les enfants, tels que la léthargie et la déshydratation. Pour certaines, la prise de conscience fut brutale : ce qu’elles pensaient être une simple fatigue pouvait en réalité indiquer un danger mortel.
Une séance intitulée Moments de calme a permis aux mères d’apprendre des techniques de relaxation par la respiration profonde et l’écoute de musique apaisante. L’une d’elles a déclaré, d’une voix tremblante : « Je n’ai pas eu une seule minute pour moi depuis des mois. Ce moment m’a redonné le sentiment d’être humaine. »
Ces instants ont révélé l’ampleur du besoin en soutien psychologique des femmes vivant dans les camps, où la majorité subit une oppression intérieure due au manque d’intimité, sans exutoire à leurs peurs et inquiétudes, sauf dans ce genre d’ateliers.
Une jeune mère a affirmé que la santé de ses enfants commence par le soin qu’elle apporte à elle-même ; les conseils sur la nutrition ont rassuré une femme enceinte et lui ont rendu espoir, tandis qu’une vieille dame a souligné que les instructions simples concernant la diarrhée et la déshydratation pouvaient sauver des vies.
À la fin de l’atelier, un message clair s’est imposé : la santé de la mère n’est pas un luxe, mais le fondement de la résilience face aux crises. La session a permis de confirmer que le soin apporté à la santé physique et psychologique des femmes n’est pas une activité secondaire, mais bien la pierre angulaire de la protection de la famille et de la société.
Ainsi, les ateliers de soutien psychologique ne sont pas un luxe dans la vie des femmes réfugiées, mais une nécessité vitale. Et ainsi, entre la douleur des tentes et le bruit des souffrances, une nouvelle voix s’élève avec force : « La santé de la famille commence par la conscience de la mère, et la conscience de la mère a besoin de soins et de soutien continus. »
Lien vers les photos et vidéos
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