Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza brûle entre feux des bombardements et couteaux de la faim

5 août 2025

 Le 5 Août Abu Amir envoie ce texte qu’il titre : un peuple que le monde rejette dans un silence troublant.

Et après ? Jusqu’à quand les décideurs du monde continueront-ils à lancer des déclarations creuses, vides de sens ?

Dans un territoire où la mort est plus présente que la vie, l’enfance écrasée sous les décombres des maisons, les âmes s’éteignent sur le seuil des hôpitaux étouffés par le blocus, et les bouchées de pain  arrachées des bouches d’enfants que la faim a épuisées au point que pleurer est devenu un luxe qu’ils ne peuvent plus se permettre. Gaza aujourd’hui n’est pas simplement une ville en guerre, mais une blessure béante dans le corps du monde, une tragédie continue qui dépasse toutes les limites de l’endurance et du silence.

Depuis le 7 octobre 23, la bande de Gaza subit une agression ininterrompue, épargnant ni les petits ni les grands. Les missiles de l’occupation tombent comme la pluie, devancés par les balles des snipers visant des corps affaiblis par la pauvreté, la soif et l’abandon. À mesure que le siège se durcit, que les ressources essentielles s’amenuisent, la vie dans la bande devient une mort lente, inaudible, sauf pour les cris étouffés des enfants à bout de souffle.

Des enfants meurent avant que leur avenir ne voie le jour

Une déclaration poignante est venue de la coordinatrice des programmes de Médecins Sans Frontières à Gaza, disant  « Les enfants ne mangent pas suffisamment, ce qui rend leurs maladies plus graves. »

Ce n’est pas une simple description, mais un témoignage amer de l’effondrement de la sécurité alimentaire et sanitaire dans une région où la vie a perdu ses fondements.

Dans les hôpitaux de Gaza, les tragédies se comptent en chiffres et en larmes. 67 martyrs depuis l’aube d’aujourd’hui, dont 30 tués parmi les demandeurs d’aide humanitaire, ne portant pour seule arme que l’espoir d’un morceau de pain. La mort les fauche sans distinction, tandis que le monde regarde ou collabore par son silence honteux.

UNICEF : chaque jour, une salle de classe est bombardée

Dans un communiqué choquant, l’UNICEF a annoncé que 28 enfants meurent chaque jour à Gaza, non seulement à cause des bombardements, mais aussi à cause de la faim, de la malnutrition et du manque de services essentiels.

Chaque jour, c’est une classe entière qui est effacée de l’existence.

Existe- t- il plus grande injustice ?

Ces enfants n’ont commis aucun crime, n’ont participé à aucun conflit, et pourtant, ils paient un prix exorbitant pour une agression dont ils ne sont pas responsables. Ils naissent en enfer, privés du droit à l’éducation, à la nourriture et aux soins. Et à cause du blocus asphyxiant, les vaccins pour enfants sont menacés d’épuisement, l’eau est contaminée, le lait est rare, et la peur règne à chaque instant.

Les maladies ravagent les corps affaiblis

Le directeur général du ministère de la Santé à Gaza a déclaré : « Aujourd’hui, les maladies dévorent les enfants », résumant l’effondrement total du système de santé du territoire. Les hôpitaux manquent de carburant, de médicaments et de fournitures médicales. Les patients atteints de cancer sont laissés à leur sort, les blessés n’ont même pas accès à des antidouleurs. Les blocs opératoires sont plongés dans l’obscurité, les respirateurs s’éteignent les uns après les autres.

Les mères déposent leurs enfants à l’entrée des hôpitaux, non pour les soigner, mais comme si elles les accompagnaient vers leur dernière demeure.

Quel degré d’humiliation est donc imposé à un peuple tout entier sous les yeux du monde ?

Bombardements et famine… une double mort étouffe Gaza.

Les habitants de Gaza font face à une double mort : l’une venant du ciel sous forme de missiles et de bombes, l’autre rampant dans leurs entrailles vides et leurs corps malades. Les marchés sont vides, les boulangeries ont fermé leurs portes, l’eau potable est quasiment introuvable. Et les rares aides humanitaires sont elles aussi ciblées, ceux qui osent faire la queue pour un peu de pain sont tués.

Sortir de chez soi est devenu une aventure mortelle, et se cacher dans sa maison en est une pire encore. Les avions ne distinguent pas entre une maison et une base militaire, entre un enfant endormi et un combattant.

Tout est permis selon la logique de l’occupation, et tous les Gazaouis sont des cibles potentielles.

Le monde est complice du crime

Face à cette injustice persistante, la communauté internationale ne peut être exonérée de sa responsabilité. Le silence mondial n’est plus une simple négligence, mais une complicité manifeste dans le crime. L’ONU se contente de déclarations, les ONG de documentation, pendant que l’humain de Gaza est tué chaque jour, chaque heure, sans sanction ni justice.

Ce peuple n’a-t-il pas droit à la vie ?

Ses enfants n’ont-ils pas droit de rêver ?

Les malades n’ont-ils pas droit aux soins ?

Ou bien l’humanité a-t-elle retiré aux Gazaouis toute reconnaissance de leur dignité humaine ?

Gaza n’est pas une cause… c’est une honte.

Gaza n’est pas un simple titre dans les bulletins d’information, mais une véritable épreuve de notre humanité. Le maintien de cette situation est une honte indélébile sur le front de chaque silencieux, chaque hésitant, chaque complice.

Se taire face au bombardement des enfants et à leur famine, c’est trahir les valeurs et les principes, c’est abandonner les fondements mêmes de la justice.

Le monde doit comprendre que Gaza n’a pas besoin de condamnations verbales, mais d’une action immédiate pour mettre fin à cet enfer à ciel ouvert.

Sinon, que chacun admette que l’humanité est tombée, et que la justice est devenue un rêve lointain, dans une terre appelée Gaza.

 

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