Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza brûle sur une plaque chauffante

24 mars 2025

C’est le début du texte envoyé par Abu Amir ce lundi 24 Mars

 

Gaza brûle sur une plaque chauffante depuis que l’armée israélienne a annoncé la reprise de son agression brutale contre la bande de Gaza.

 

Le jour comme la nuit, les bombardements ne cessent pas, et la guerre devient chaque jour plus féroce. Le nombre de morts n’arrête pas d’augmenter. Les missiles pleuvent sur les quartiers surpeuplés, et l’artillerie ne distingue ni enfant, ni femme, ni vieillard. Chaque jour, de nouveaux corps sont extraits des décombres, et chaque heure voit l’arrivée de dizaines de blessés que les hôpitaux débordés ne peuvent plus accueillir.

 

Cette guerre a dépassé toutes les limites du bon sens, et toutes les règles humanitaires établies par le droit international. Ce qui se passe à Gaza n’est pas un conflit militaire, mais un génocide manifeste, documenté en son et en image par les agences de presse du monde entier. Ce ne sont plus des nouvelles que le monde entend, mais des scènes diffusées en direct dans tous les journaux télévisés, montrant les visages des enfants sous les ruines, les corps des mères endeuillées, et les yeux des médecins noyés dans l’impuissance. Pourtant, le silence arabe et international persiste, comme si ces crimes ne méritaient même pas d’être condamnés.

 

Il semble que le monde ait décidé d’exécuter le peuple palestinien, non pas en une seule fois, mais de manière systématique, jour après jour. Une série sanglante aux épisodes répétitifs, que le public mondial regarde comme un spectacle dramatique, détaché de la réalité. La morale de la communauté internationale est-elle tombée si bas ? Ou est-ce là son vrai visage, celui qu’elle a toujours caché derrière un masque de fausse humanité ?

 

À Rafah, les exécutions sommaires sont devenues une scène familière. Les gens sont tués devant leurs maisons ou pendant leur fuite. Les familles fuient au-dessus des cadavres de leurs proches. Il n’y a ni temps pour pleurer, ni pour dire adieu. Le ciel ne se calme jamais, les missiles pleuvent sans relâche, et les maisons s’effondrent sur leurs habitants. Les avions israéliens répandent la mort sur tout ce qui est encore en vie, transformant la nuit en enfer et le jour en cendres.

 

Pendant ce temps, les propositions internationales pour un cessez-le-feu se succèdent, envoyées d’une partie à l’autre, mais sur le terrain, rien ne change. Israël continue de faucher les vies palestiniennes l’une après l’autre, transformant les habitants de Gaza en simples chiffres, les effaçant de l’existence et les inscrivant dans les registres de la mort. Chaque retard de la communauté internationale, chaque réunion reportée, chaque déclaration timide, offre à Israël plus de temps pour tuer.

 

Des milliers de familles vivent une nouvelle fois le calvaire. De Rafah à l’est de Khan Younès, de Beit Hanoun à Beit Lahia, du quartier de Shuja’iyya à l’est de Gaza jusqu’au camp de Nuseirat, tous cherchent désespérément un abri. Mais il n’y a plus de refuge à Gaza. Aucun lieu n’est sûr. Les tentes n’arrêtent pas les missiles, et les écoles, autrefois havres de paix, sont désormais des cibles.

 

Même les hôpitaux n’échappent pas à cette folie. L’hôpital Nasser, cœur battant du sud de Gaza, a été directement visé par l’armée israélienne. Un drone a frappé le service des urgences, uniquement parce qu’un blessé y recevait des soins. L’explosion a détruit entièrement le service, le rendant hors d’usage. Il vient s’ajouter à une longue liste d’établissements médicaux qui ne peuvent plus fonctionner.

 

Le système de santé à Gaza s’effondre rapidement. Les hôpitaux restants peinent à accueillir les nouveaux blessés. Des opérations chirurgicales sont effectuées sans anesthésie, des chirurgiens travaillent sous les bombardements, et des enfants meurent faute de médicaments de base. Les coupures d’électricité et la pénurie de carburant ont transformé les blocs opératoires en tombeaux. Certains médecins doivent utiliser des bougies ou la lumière des téléphones pour voir les plaies, d’autres se servent de tissus sales pour stopper les hémorragies.

 

Et au milieu de tout cela, les passages frontaliers restent fermés. L’entrée de l’aide humanitaire est bloquée. C’est une famine délibérément imposée à plus de deux millions de personnes. Des enfants meurent de faim dans les camps, des mères donnent à boire à leurs bébés de l’eau salée, faute de lait ou de nourriture.

 

Ce n’est pas une guerre, c’est un crime global, commis par l’armée israélienne avec la complicité flagrante de la communauté internationale, et dans un silence arabe honteux. 

 

Gaza se bat seule. Elle saigne, mais elle tient encore debout. Elle souffre, mais elle ne cède pas. Alors, y aura-t-il enfin un réveil des consciences ? Ou la justice est-elle née morte dès qu’il s’agit de la Palestine ?

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