Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza continue de crier, mais qui l’écoute, l’entend ?

17 février 2025
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Un texte qu’ Abu Amir envoie le 15 Février au soir

Gaza… Une souffrance interminable dans un monde sourd

Pendant quinze mois, les habitants de la bande de Gaza ont vécu un enfer indescriptible. Ce n’était pas simplement une guerre, mais une extermination, une punition collective infligée à des civils innocents, dont le seul crime était d’être nés Palestiniens. Sous un bombardement incessant, des milliers de familles ont été contraintes de fuir, emportant avec elles ce qu’elles pouvaient, avec un mince espoir de survie. Mais où trouver refuge dans une terre ravagée par le feu et la destruction ? Des milliers d’enfants et de femmes ont été tués sans pitié, frappés dans leur sommeil ou alors qu’ils tentaient de se cacher dans leurs maisons, qui ne pouvaient plus les protéger. Jour après jour, des enfants ont été retrouvés sous les décombres, et chaque jour, le bilan des morts ne cessait d’augmenter, transformant la vie à Gaza en un compteur macabre qui ne s’arrêtait jamais.

L’exode forcé n’était pas seulement un déplacement, c’était une fuite désespérée de la mort vers l’inconnu. Des maisons entières ont été réduites en poussière, des quartiers entiers ont été rayés de la carte, transformant Gaza en une ville fantôme, où ne subsistaient que ruines, mort et terreur. À chaque explosion, des familles ont été dispersées : certains ont survécu, d’autres ont disparu sous les décombres, et d’autres encore restent introuvables à ce jour.

La vie après le cessez-le-feu : une tragédie persistante

Le cessez-le-feu n’a pas marqué la fin de la souffrance, mais plutôt le début d’un nouveau chapitre du désastre. Ceux qui ont survécu se sont retrouvés à la rue, sans abri, sans nourriture, sans eau potable, avec pour seule compagnie l’air glacial qui transperçait leurs corps et l’odeur de la mort omniprésente. Comment pouvaient-ils reconstruire leur vie au milieu de tant de destruction ? Comment peut-on survivre dans une ville devenue un immense cimetière de béton et de cendres ?

L’hiver rigoureux est venu aggraver encore davantage cette tragédie. Il n’y avait pas de murs pour protéger les familles du froid mordant, pas assez de couvertures pour réchauffer les enfants qui grelottaient sous des tentes déchirées. La pluie tombait en abondance, inondant les camps et emportant avec elle les rares affaires que possédaient ces familles, transformant leurs nuits en un cauchemar sans fin. Des enfants pleuraient de froid, des malades souffraient sans médicaments, et des mères impuissantes ne pouvaient qu’attendre, résignées face à un destin impitoyable.

Des récits au cœur de la douleur

Sawsan, une veuve de Jabalia, se tient chaque jour devant un amas de gravats, où se trouvait autrefois sa maison pleine de vie. Elle attend, le cœur serré, que l’on retrouve sous les ruines les corps de ses trois enfants et de son mari. Chaque jour, elle observe les secouristes fouiller dans les décombres, et chaque jour, elle retourne dans sa tente, l’espoir anéanti, priant pour un miracle qui tarde à venir.

Abou Ahmed, un vieil homme de 80 ans, passe ses journées assis devant ce qui était autrefois sa maison. Dans ses mains tremblantes, il tient la photo de son fils unique, disparu depuis le début de la guerre. Il ne sait pas s’il est vivant ou mort. Il n’a trouvé ni son corps, ni reçu la moindre nouvelle de lui. Tout ce qu’il lui reste, c’est un espoir fragile qui s’effrite jour après jour et les souvenirs de son fils, hantise silencieuse qui le suit partout.

Quant à Soumaya, mère de trois enfants à Gaza, sa vie est devenue une interminable file d’attente. Chaque jour, elle passe des heures devant les centres de distribution alimentaire ou devant les camions-citernes qui apportent de l’eau. Son mari a été tué au début de la guerre, et depuis, elle n’a connu aucun répit. “Je souhaite mourir mille fois par jour, mais quand je regarde mes enfants, je chasse cette idée de mon esprit. Ils sont ma seule raison de continuer, mais quelle vie est-ce que nous menons ? Ce n’est plus une vie, c’est un enfer.”

Ces histoires ne sont que quelques-unes parmi des milliers d’autres. Chaque jour, des drames similaires se répètent, avec la même tristesse, le même désespoir, la même douleur qui grandit sans fin.

Pendant que le monde détourne le regard

Alors que les habitants de Gaza endurent cette tragédie interminable, le monde détourne les yeux, absorbé par les discussions de Trump et de ses alliés, qui proposent avec arrogance des “solutions” aussi cruelles que la guerre elle-même. Ils parlent d’expulser les habitants de Gaza, de les répartir comme s’ils n’étaient que de simples objets et non des êtres humains, de les déraciner de leur propre terre au lieu de les aider à reconstruire ce qui a été détruit. Ces propositions honteuses sont avancées sans la moindre compassion, comme si Gaza n’avait jamais existé, comme si ses habitants n’avaient jamais compté.

Mais la vérité, c’est que Gaza aujourd’hui n’est plus ce qu’elle était. Elle est devenue une plaie béante au cœur du monde, une ville semblable à l’enfer, où la souffrance ne connaît aucune fin, où les larmes ne cessent jamais de couler, où la mort rôde à chaque coin de rue.

Ce n’est plus seulement une question d’aide humanitaire ou de secours d’urgence.

C’est un peuple qui est en train d’être anéanti sous les yeux du monde entier.

Pourtant, Gaza continue de crier. Mais qui l’écoute ?

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