Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza entre les promesses de l’occupation et les obus de la mort

26 août 2025
Déplacement de la population vers les centres mortels de distribution alimentaire

Le 25/08 Abu Amir décrit le mensonge perpétré par l’armée israélienne sur les tentes et les infrastructures :une manipulation médiatique de plus pour la communauté internationale!

Dans un récit chargé de détails, imprégné de douleur et de désillusion, se dévoile une nouvelle scène de manipulation orchestrée par l’occupation. Celle-ci diffuse des récits fabriqués de toutes pièces sur l’installation de « villes de tentes » et de centres d’hébergement équipés dans le sud de la bande, prétendument dotés – comme elle le clame – d’infrastructures d’eau, d’assainissement et de services médicaux, accompagnés d’un calendrier organisé d’évacuations. Des images satellites et des communiqués soigneusement diffusés aux médias internationaux viendraient appuyer ces affirmations. Pourtant, rien de tout cela n’a été mis en œuvre sur le terrain : les déplacés n’ont trouvé que le vide, la poussière et la mort suspendue au-dessus de leurs têtes.

À Gaza, le même scénario tragique se répète aujourd’hui comme à Rafah auparavant. Les engins de l’occupation avancent lentement mais inexorablement vers les quartiers sud-est de la ville – Zeitoun, Sabra, Tuffah –, effaçant les maisons comme si elles n’avaient jamais existé. Tandis que les chars envahissent les rues et que les avions démolissent ce qui reste d’immeubles, les obus tombent comme la pluie, tuant, terrorisant et laissant derrière eux des civils hébétés en quête du moindre abri. À Rafah, l’exode n’a pas été dicté par des calendriers d’évacuation « ordonnés », mais imposé par la progression brutale des chars qui atteignirent le centre de la ville en seulement deux jours, semant massacres et ruines.

Quand les habitants de Rafah ont fui, ils n’ont trouvé ni les « villes de tentes » que Netanyahu prétendait avoir importées de Chine au nombre de quarante mille, ni les infrastructures promises par sa propagande. Ils se sont retrouvés exposés, livrés aux serpents et aux scorpions dans les terres d’al-Mawassi, sans ressources, dressant des morceaux de tissu usés pour protéger leurs enfants d’une nuit glaciale et d’une faim dévorante.

Aujourd’hui, les habitants de Gaza vivent la même tragédie. Doivent-ils croire aux promesses mensongères de Netanyahu concernant les tentes, les cliniques, l’eau et l’assainissement ? Ou aux obus qui pleuvent sans répit, aux chars qui avancent comme une tenaille, du nord – Jabaliya – jusqu’au sud – Zeitoun et Sabra ? La grande majorité ne croit qu’à ce que leurs yeux voient et à ce que leurs oreilles entendent : le bruit de la mort, le vrombissement des avions, les explosions des canons. Certains fuient de force vers le sud, d’autres s’accrochent à leurs maisons, n’ayant d’autre choix que d’affronter leur destin.

Mais la vérité est implacable : ce que propage l’occupation n’est qu’un écran de fumée, une tentative désespérée de redorer son image devant la communauté internationale et les organisations des droits humains. La réalité est bien plus atroce : des citoyens piégés, poussés vers la mort heure après heure. Des milliers d’entre eux ont déjà fui vers le centre et le sud de la bande, échappant aux bombardements qui ont ravagé Zeitoun et Sabra. Ils sont sortis pieds nus de leurs maisons, traînant ce qu’ils pouvaient emporter, et n’ont trouvé sous leurs pas que poussière, et au-dessus de leurs têtes que l’odeur de la poudre.

Cette nouvelle vague de déplacements est une copie conforme de Rafah : abandon total du monde, et les Gazaouis livrés à la sauvagerie de l’occupation. Les fuyards n’ont pour seule issue que de creuser le sol de leurs mains pour ériger une tente rudimentaire. L’exposition les dévore, le besoin les écrase, et la douleur rend chaque pas plus lourd. Au cœur de cet enfer se dresse l’image de l’injustice absolue : des civils désarmés encerclés par bulldozers et chars, tandis que les médias israéliens vendent au monde des images falsifiées de « couloirs humanitaires » et de centres d’accueil « modèles ».

Aujourd’hui, à Gaza, il ne reste plus que quelques minutes entre le citoyen et le char. Il n’y a plus de temps pour les promesses ni d’espace pour l’attente. Chaque heure apporte de nouvelles victimes, chaque promesse n’est qu’une tromperie de plus dans l’interminable registre du mensonge et de la manipulation. L’expérience vécue à Rafah reste une preuve vivante : aucune protection internationale, aucune intervention humanitaire réelle – seulement l’isolement total et l’abandon délibéré des Gazaouis à leur sort.

Ainsi, des milliers de nouveaux déplacés se traînent, épuisés, vers le centre et le sud de la bande, affrontant des nuits sans toit, une terre sans lit, un avenir sans horizon. Ils s’accrochent à la vie malgré tout, tirant leurs enfants sur des chemins escarpés, au milieu des gémissements des blessés et des cris des endeuillés. Ils écrivent un nouveau chapitre d’une souffrance indélébile, une souffrance qui dévoile le mensonge de la narration israélienne et met à nu le vrai visage d’une machine de guerre qui ne connaît que la mort et la destruction.

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