Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza : Gérer la malnutrition et la pénurie de ressources

4 août 2025
Soutien psychologique: gérer la malnutrition

C’était le thème de l’atelier de soutien psychologique pour les femmes à Deir al-Balah 3 Août

Dans la bande de Gaza, où l’odeur du pain rassis se mêle à celle de la poudre, et où les pleurs des mères endeuillées se heurtent aux cris des enfants affamés, les traits de la tragédie ne quittent pas les visages des femmes qui luttent de toutes leurs forces pour survivre dans une réalité étouffante.
Là, au cœur du camp Al-Asdiqaa à Deir al-Balah, au milieu de tentes déchirées et d’un sol chargé des souvenirs de l’exil, les équipes de l’UJPF ont organisé un atelier de soutien psychologique et de sensibilisation intitulé :  La malnutrition et la gestion de ses cas à la lumière de la pénurie de ressources .

Les participantes – vingt femmes déplacées – venaient de quartiers détruits, portant dans leur cœur les soucis de leur famille, la peur de la faim et de la maladie, et des rêves qui se sont évanouis devant des portes closes. Les visages étaient pâles à cause de la dureté des conditions, mais les yeux cherchaient un éclat d’espoir, un mot qui ouvrirait une fenêtre dans un mur de silence pesant. Dès le début, l’ambiance n’était pas celle d’une simple rencontre, mais bien une véritable tentative d’alléger le poids du chagrin ; la séance s’est ouverte avec une activité d’accueil chaleureuse, intitulée Notre panier riche, où les femmes ont échangé des paroles bienveillantes et de simples idées sur des repas sains que l’on peut préparer malgré la pauvreté, comme si chaque mot était une graine de vie semée dans un sol aride.

Puis, l’activité Carte de la nutrition a commencé, au cours de laquelle la formatrice a expliqué, de manière simple, ce qu’est la malnutrition, ses types, ses causes, et comment le manque de nourriture n’est pas une fatalité inéluctable, mais peut être atténué par des mesures simples. Chaque participante a été invitée à mentionner un signe qu’elle avait remarqué chez une femme ou une personne de son entourage souffrant de malnutrition. Les réponses : yeux enfoncés, peau sèche, grande faiblesse, des signes qui racontaient à eux seuls des histoires entières de souffrance, sans qu’un mot ne soit nécessaire.

L’activité Cuisine de l’espoir est venue ramener un peu de chaleur : les femmes se sont réunies en petits groupes pour partager des recettes que l’on peut préparer avec des ingrédients limités. L’une a parlé de la mujaddara comme repas nourrissant, une autre du pain et olives agrémentés de quelques légumes disponibles. Ces recettes n’étaient pas seulement de la nourriture, mais une astuce de survie et de résistance face à la famine.

Cependant, l’atelier a accordé une attention particulière à la nourriture psychologique. Des exercices de respiration profonde ont été organisés : les yeux fermés pendant quelques instants, les participantes se sont imaginées dans un endroit sûr, loin du fracas des explosions. Puis, le silence a été rompu par des extraits musicaux apaisants, certaines femmes ont éclaté en sanglots, comme si la musique avait ouvert les coffres fermés de la douleur. Des exercices pour libérer la pression psychologique à travers des mouvements simples et des étirements ont également été proposés ; certaines femmes se sont même mises à rire pour la première fois depuis des semaines, comme si le rire était devenu un luxe oublié.

L’importance du soutien psychologique réside dans le fait qu’il constitue la première ligne de défense pour l’équilibre intérieur de ces femmes ; il ne se contente pas de réduire le stress momentanément, mais leur offre aussi des outils concrets pour affronter des pressions constantes. Grâce à cet espace sûr, naissent des liens de solidarité forts, qui restaurent la confiance en soi et sèment les graines de la résilience dans leurs cœurs. Lorsqu’une femme possède le savoir et la capacité de protéger sa famille, son moral s’élève, et elle devient plus apte à prendre de bonnes décisions dans les moments les plus sombres. Ainsi, le soutien psychologique devient aussi important que la nourriture et les médicaments, et parfois même plus essentiel pour sauver des vies.

L’atelier a également abordé un aspect crucial intitulé Quand demander de l’aide ? , en expliquant les signes d’alerte nécessitant une intervention médicale urgente en cas de malnutrition, ainsi que les moyens possibles d’orientation vers les centres médicaux, malgré la difficulté d’y accéder à cause du blocus et des bombardements. Les femmes ont écouté attentivement, comme si elles mémorisaient chaque mot, conscientes que la vie d’une personne pouvait dépendre d’une décision prise au bon moment.

A la fin la formatrice a demandé à chaque femme de formuler une courte prière ou un vœu pour sa famille. Les voix se sont élevées comme un murmure chaleureux dans l’atmosphère froide du camp : « Ô Dieu, accorde-nous la santé », « Ô Dieu, protège nos proches », « Ô Dieu, nourris les affamés ». La scène était si émouvante que les larmes se sont mêlées à des sourires timides, comme si, malgré la fracture des cœurs, l’espoir continuait à battre.

Les participantes sont sorties de l’atelier en portant bien plus que de simples informations nutritionnelles ; elles sont reparties avec le sentiment de ne pas être seules face à la faim, avec la certitude que le savoir peut être le premier bouclier contre la maladie, et que le soutien psychologique peut alléger les fardeaux même dans les conditions les plus dures. Un message clair  Notre savoir est notre force, et notre résilience commence par notre santé .

Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/1wyIVQghRBb9jXGqkU37d6BNPOxuh5Glj

 

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