Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza : la destruction des secteurs productifs
22 février 2025Le 21 Février Abu Amir nous envoie un rapport sur la crise humanitaire dans la bande de Gaza, la souffrance des habitants face à l’augmentation du chômage et à la destruction des secteurs productifs
Les habitants de la bande de Gaza souffrent d’une situation humanitaire en détérioration en raison des crises accumulées causées par la guerre et la destruction massive des secteurs productifs, en particulier l’industrie et l’agriculture. Cela a entraîné une hausse sans précédent du taux de chômage, provoquant une crise sévère dans l’accès aux besoins essentiels, notamment la nourriture et l’eau. Bien que les denrées alimentaires et les légumes soient disponibles sur les marchés, le pouvoir d’achat des citoyens a fortement chuté, obligeant un grand nombre d’entre eux à dépendre des centres de distribution alimentaire, qui sont eux-mêmes soumis à une pression immense et incapables de répondre à la demande croissante.
Situation économique et impact du chômage sur la sécurité alimentaire
Une augmentation dramatique du taux de chômage, qui dépasse 75 %, et qui est encore plus élevé parmi les diplômés de l’enseignement supérieur. Beaucoup de ceux qui occupaient auparavant des postes prestigieux se retrouvent désormais dans de longues files d’attente devant les centres d’aide humanitaire pour obtenir des repas, une scène qui illustre l’ampleur de la tragédie humaine et la pression psychologique qu’ils subissent.
Les entrepreneurs qui possédaient de petites et moyennes entreprises ont vu leurs investissements détruits par la guerre, ce qui les a privés de leurs sources de revenus et plongés dans un cycle de dettes accumulées. Dans cette situation, l’aide alimentaire fournie par les organisations humanitaires est devenue le seul refuge pour de nombreuses familles, bien que ces aides restent limitées par rapport aux énormes besoins des habitants.
La crise des agriculteurs à Gaza
Les agriculteurs de Gaza connaissent des conditions encore plus difficiles. La destruction des terres agricoles, leur nivellement et l’interdiction d’accéder aux terres situées près de la frontière ont conduit à la perte de leur principale source de revenus. De plus, la pénurie d’eau a entraîné l’abandon de vastes zones agricoles à l’intérieur de la bande, plongeant les agriculteurs dans un état de précarité totale. Ils dépendent désormais de leurs familles pour répondre à leurs besoins quotidiens, ce qui a exacerbé les tensions familiales et sociales en raison du vide laissé par la perte d’emploi et de revenus.
Problème de l’eau dans les zones d’Abu Taima et de Khuza’a : territoire des premiers projets agricoles soutenus par l’ UJFP où se trouve maintenant le camp des pausans.
L’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les habitants d’Abu Taima, à l’est du gouvernorat de Khan Younis, est la coupure d’eau, qui menace leur quotidien. La région souffre d’une grave pénurie d’eau, affectant lourdement les habitants et entraînant l’arrêt de l’activité agricole, de vastes zones de terres agricoles sont devenues infertiles
Dans ce contexte, les agriculteurs se retrouvent pris entre la nécessité d’assurer un minimum de subsistance à leurs familles et la pauvreté extrême qui les poursuit en raison des guerres successives et de la destruction continue des infrastructures agricoles. Cette situation a aggravé la crise rendant les agriculteurs entièrement dépendants des aides alimentaires fournies par les organisations humanitaires opérant dans la région.
Les projets humanitaires en cours pour alléger la crise
Dans le cadre des efforts visant à atténuer la crise humanitaire dans les zones d’Abu Taima et de Khuza’a, les équipes de l’UJFP travaillent en coordination avec le maire de Khuza’a pour mettre en œuvre un projet essentiel visant à fournir de l’eau aux habitants. Ce projet comprend la construction d’un bassin d’eau qui recevra l’eau des puits appartenant au réseau hydraulique de l’UJFP. Cette infrastructure permettra de pomper l’eau vers les habitants de Khuza’a et d’Abu Taima, ainsi que vers les terres agricoles situées à l’intérieur d’Abu Taima.
L’achèvement du projet est prévu dans environ deux semaines, et il devrait être opérationnel dès la première semaine de mars prochain. Ce projet contribuera à assurer un approvisionnement régulier en eau pour les habitants, améliorant ainsi leurs conditions de vie et atténuant la souffrance des agriculteurs, qui ont un besoin urgent d’eau pour relancer leurs activités agricoles.
Aide alimentaire et soutien aux agriculteurs
Compte tenu de la situation humanitaire difficile à laquelle sont confrontés les agriculteurs d’Abu Taima, les équipes de l’UJFP continuent de distribuer des repas aux familles des agriculteurs, afin d’alléger leur souffrance en attendant une amélioration de la situation économique et leur permettre de reprendre leur activité agricole. Cependant, le blocus persistant, ainsi que les défis environnementaux et économiques, représentent de sérieux obstacles à la pérennité de ces solutions temporaires. Cela souligne la nécessité d’un soutien plus large aux niveaux régional et international afin d’assurer une stabilité durable pour les habitants de la bande de Gaza.
Malgré les efforts des organisations humanitaires et des initiatives locales, l’ampleur de la crise nécessite une intervention plus large à tous les niveaux afin de garantir l’accès des habitants à leurs besoins essentiels et de reconstruire les secteurs économiques détruits, permettant ainsi la création d’emplois et la stabilisation de la situation économique des citoyens.
Lien vers les photos et vidéos
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