Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza pendant le premier jour de l’Aïd al-Fitr :

31 mars 2025

Abu Amir envoie un autre texte pour compléter les informations de massacres continus ainsi que les plans de l’armée israélienne : la promesse de Nétanyahou de “détruire le Hamas”

La bande de Gaza a connu, dimanche matin, premier jour de l’Aïd al-Fitr, une nouvelle vague de massacres perpétrés par l’armée israélienne. Des sources médicales ont rapporté la mort d’au moins 20 personnes depuis l’aube, la plupart à Khan Younis.

À Rafah, le Croissant-Rouge a annoncé avoir récupéré les corps de six personnes dans la région de Tel al-Sultan, dont trois membres de son équipe, disparus depuis une semaine. L’association a affirmé que le retard de l’armée israélienne à révéler le sort de l’équipe visait à dissimuler les traces des crimes commis dans la zone.

Nétanyahou réitère son discours sur la “destruction du Hamas” et rejette les propositions de trêve

Lors d’une réunion gouvernementale, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a réaffirmé la nécessité de maintenir la pression militaire sur la bande de Gaza, prétendant que c’était le seul moyen de libérer les prisonniers. Il a déclaré : « nous voulons garantir le contrôle sécuritaire israélien sur Gaza et appliquer le plan Trump visant à déplacer sa population ».

Malgré la médiation internationale, Nétanyahou a rejeté une proposition acceptée par le Hamas, prévoyant une trêve temporaire de 50 jours en échange de la libération de prisonniers des deux côtés, dont l’Américain Edan Alexander. À la place, Israël a proposé un nouvel accord réclamant la libération de dix prisonniers vivants et de onze corps, sans aucun engagement à un cessez-le- feu, ce qui a été perçu comme une tentative claire de faire échouer l’initiative.

Remise en question interne de l’efficacité de la “pression militaire”

Nétanyahou fait face à des critiques internes croissantes. Une source sécuritaire et la mère d’un prisonnier ont contesté ses affirmations selon lesquelles la pression militaire serait la seule solution. « Les faits prouvent que tu mens. Tu sacrifies les prisonniers pour ton pouvoir, et c’est un crime dont l’Histoire te tiendra responsable », a déclaré la mère du captif.

Selon Yediot Aharonot, les autorités sécuritaires israéliennes estiment que la poursuite des combats met gravement en danger la vie des prisonniers. Une source de haut rang a accusé le gouvernement d’avoir confié à Ron Dermer la mission de saboter toute négociation sérieuse, ce qui a poussé les familles des prisonniers à manifester devant son domicile.

L’armée israélienne, les plans de contrôle et de déplacement

Le journal Haaretz a révélé que le nouveau chef d’état-major israélien s’efforce de mettre en œuvre un plan aligné sur les visions de l’extrême droite, visant à établir un contrôle total sur Gaza et à pousser ses habitants à fuir par la mer. Le plan prévoit de réduire la “zone humanitaire” à une petite enclave dans la région d’al-Mawasi, à Khan Younis, et d’organiser une mobilisation massive de réservistes.

Les opérations terrestres israéliennes se concentrent actuellement à Beit Lahia au nord, dans le corridor de Netzarim au centre, et dans certaines zones de Rafah au sud. Le commentateur militaire Amos Harel a évoqué la préparation d’une vaste opération terrestre qui pourrait inclure une invasion totale de la bande de Gaza.

Il a ajouté que ces plans étaient discutés sans la présence du parquet militaire afin d’éviter les avertissements sur d’éventuelles violations du droit international. Il a cité un haut gradé : « Pas un seul sac de farine n’entrera à Gaza sans que l’armée israélienne ne contrôle l’aide humanitaire ».

Crise interne dans les rangs de l’armée israélienne

L’armée israélienne est confrontée à une crise croissante parmi les forces de réserve, avec une augmentation des cas de « refus silencieux » de répondre aux convocations, en raison des divergences politiques, du flou sur les objectifs de la guerre et de l’inégalité dans le partage du fardeau.

Haaretz a rapporté que certaines unités de réserve n’enregistrent qu’un taux de réponse de 50 %, tandis que les commandants militaires manipulent les données pour masquer ce déficit.

Au milieu de ces complications, les familles des prisonniers sont descendues dans la rue, exigeant un accord global d’échange de prisonniers sans mise en œuvre progressive, et refusant tout retard politique au détriment de la vie de leurs proches.

Pendant qu’Israël est absorbée par ses plans de contrôle et de déplacement, les habitants de Gaza vivent un enfer ininterrompu. Sous les bombardements, sous les tentes, et parmi les ruines, ils attendent une lueur d’espoir, même une trêve temporaire, qui pourrait leur offrir quelques heures de sécurité. Leurs cœurs restent suspendus à l’inconnu, espérant la fin de ce flot de sang, et le retour d’une vie sur une terre épuisée par le siège et la guerre, toujours sous le feu de l’armée israélienne.

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