Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza, une plaie ouverte dans la conscience du monde

22 juillet 2025
Israël se partage Gaza: Annonce d’un nouveau couloir, « Magen Oz » : sur 15kms, il sépare l’est et l’ouest de Khan Younis.

Le texte envoyé par Abu Amir ce 21 Juillet tente encore et encore d’alerter, Réveillons nous!
Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, cette petite parcelle de terre vit des chapitres renouvelés de douleur, dans une scène qui semble familière, mais cette fois plus cruelle que jamais. Les bombardements ne cessent pas, les tragédies se répètent, et la communauté internationale tourne encore en rond dans des déclarations tièdes, tandis que les Palestiniens y vivent entre la vie et la mort, sous un blocus étouffant et un destin incertain.
Tout est sous le feu
La destruction à Gaza a tout touché : maisons, hôpitaux, écoles, même les boulangeries et les abris. La ville est devenue un tas de décombres, vidée de tout signe de vie sécurisée. Le nombre de morts et de blessés augmente chaque jour, la majorité étant des femmes et des enfants. Ce qui est encore plus grave, c’est que les éléments essentiels à la survie sont visés : il devient extrêmement difficile de trouver de l’eau, de la nourriture, de l’électricité ou des médicaments. Tout est devenu rare, les nécessités de base sont désormais des rêves inaccessibles.
L’arme de la faim : une mort lente
Quoi que nous essayions d’écrire, nous devons l’admettre : les mots nous trahissent. Peu importe nos descriptions, elles ne peuvent pas rendre la réalité de la douleur à Gaza. Les gens ne meurent pas seulement sous les bombes, ils meurent de faim. Oui, de faim. Et ce n’est pas une exagération. Un état de dépérissement frappe les corps des habitants. Enfants, personnes âgées, femmes enceintes se rendent sans cesse dans les hôpitaux – quand ils existent – à cause de la malnutrition. Les évanouissements sont devenus courants, même chez les jeunes hommes, en raison du manque de nourriture et de vitamines essentielles. La nourriture est devenue un rêve, une bouchée de pain un combat, et survivre un exploit héroïque quotidien. Cette arme, appelée “la faim”, est imposée froidement par Israël, et elle est plus meurtrière que les bombes. Car elle ne tue pas d’un seul coup, mais maintient ses victimes dans une zone grise entre la vie et la mort. Il n’y a aucun répit. Quand vous voyez vos enfants se tordre de faim, leurs corps amaigris, leurs yeux enfoncés, vous souhaitez mourir mille fois, et la mort ne vient pas. Parfois, la mort semble plus clémente que de voir ceux qu’on aime se consumer en silence. Dans ce contexte catastrophique, le Fonds des Nations Unies pour la population a rapporté que les décès de mères et de nouveau-nés sont en constante augmentation, en raison de l’absence de soins de santé. Les femmes enceintes ne trouvent ni hôpitaux équipés, ni équipes médicales suffisantes, ni médicaments, ni même des conditions d’accouchement sécurisées. Elles accouchent dans des conditions inhumaines, parfois à même le sol, sous les bombardements, sans électricité ni matériel, transformant chaque naissance en une épreuve potentiellement tragique. C’est une image qui résume l’effondrement total du système de santé, montrant que la mort à Gaza ne se limite pas aux bombes, mais s’infiltre aussi dans les salles d’accouchement et les couveuses des nouveau-nés sans qu’on puisse l’arrêter.
Et pourtant… Gaza se relève
Malgré cette sombre réalité, Gaza essaie de tenir debout. Ses habitants continuent de faire jaillir la vie du néant, d’affronter la douleur avec espoir, de raviver les cendres des jours passés avec une foi profonde en la sainteté de leur terre et de leurs droits. Les prières s’élèvent au milieu des ruines, les sourires naissent sous des ombres lourdes, et la dignité reste une arme que nul ne peut leur ôter.
Politiquement, la situation reste floue. Les négociations stagnent, les trêves temporaires s’effondrent rapidement, au milieu des conflits d’intérêts et des accusations mutuelles. Même les initiatives humanitaires ne sont que des calmants temporaires pour une douleur chronique, s’évaporant avant même de tenir leurs promesses. Ce qui rend cette scène encore plus tragique et cynique, c’est qu’Israël, malgré les bombardements, la famine et le déplacement des habitants de Gaza, continue de discuter ouvertement avec les États-Unis de projets visant à déplacer de force les Palestiniens hors de la bande. Comme si les Palestiniens étaient de simples “objets” qu’on pourrait déplacer à volonté, sans aucun égard pour leur identité, leur droit historique ou leur appartenance. L’idée de déplacement est traitée comme une solution politique, piétinant les valeurs humaines, le droit international, et les principes moraux les plus élémentaires. C’est une tentative de légitimer la loi du plus fort, en niant le droit à la terre, comme si la souffrance du peuple palestinien ne suffisait pas et devait être parachevée par l’exil, le déracinement et l’oubli.
La conscience mondiale… jusqu’à quand l’absence ?
Gaza n’a pas seulement besoin d’un cessez-le-feu, mais d’un réveil de conscience. D’un sursaut humanitaire qui replace les priorités du monde et sorte ce drame des marges de l’actualité pour le mettre au cœur des décisions. Elle a besoin de solutions profondes qui rendent leur dignité aux gens, qui restaurent leur humanité, et leur garantissent le droit de vivre librement et en sécurité. Les Gazaouis ne réclament pas l’impossible : ils veulent simplement vivre. Ils veulent envoyer leurs enfants à l’école sans les embrasser comme s’ils partaient au front. Dormir la nuit sans entendre les avions et les explosions. Ouvrir les fenêtres de leurs maisons sur la lumière du jour, pas sur des nuages de fumée. Manger un repas chaud, boire une eau propre, avoir des nouvelles rassurantes de leurs proches sans craindre de les perdre: n’est-ce pas ce que tout être humain mérite ?
Gaza… plus qu’une simple géographie
Finalement, malgré les blessures, Gaza reste une icône inébranlable, une voix qui ne se tait pas. Elle demeure un symbole de résilience dans un temps de trahisons, un miroir de l’humanité quand elle s’égare. Gaza ne lève pas la main pour demander la pitié, elle lève la tête malgré la faim et la destruction, et dit : « Je suis ici… Je reste, témoin de votre silence, et de mon droit qui ne disparaîtra jamais. » Le cri de Gaza aujourd’hui n’est pas un simple appel à l’aide, mais un procès moral ouvert à la conscience mondiale. Quiconque garde le silence, justifie ou met sur un même pied l’agresseur et la victime, sera un faux témoin devant l’histoire. Car l’histoire n’oublie pas, le sang ne sèche pas, et le droit ne meurt pas, même si la nuit dure longtemps.
Gaza n’est pas seulement une ville assiégée, c’est l’histoire d’un peuple vivant, qui saigne sans se soumettre, qui a faim sans se laisser humilier, qui est encerclé sans se briser. Elle est le cœur qui saigne, mais qui continue de battre. Et elle le restera… jusqu’à ce que la terre soit libérée, et que l’homme retrouve pleinement sa dignité.

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