Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | La bande de Gaza : un champ de bataille entre la vie et la mort

24 mai 2025
Attente devant une boulangerie à Gaza

Abu Amir envoie le 24 Mai un texte sur la réalité concrète du passage de peu de camions d’aide alimentaire et de la distribution concrète de cette entrée si limitée. Le pire étant cette nouvelle procédure que l’armée israélienne veut mettre en place avec la sécurité américaine.

La situation humanitaire dans la bande de Gaza : un blocus étouffant et une famine généralisée

La bande de Gaza, ce petit territoire sur la carte du Moyen-Orient, n’est pas seulement un lieu géographique, mais l’incarnation d’une tragédie humaine qui s’aggrave avec le temps. Depuis plus d’une décennie, les habitants de Gaza subissent un blocus étouffant imposé par les autorités d’occupation israéliennes. Ce blocus ne se limite pas aux points de passage, il touche tous les aspects de la vie à Gaza. En conséquence, le territoire s’est transformé en une prison à ciel ouvert, où environ deux millions de personnes vivent derrière les murs de ce siège, avec des points de passage fermés à l’aide humanitaire et une coupure délibérée des approvisionnements de base, rendant la vie presque impossible.

Cette tragédie ne se limite pas aux aspects économiques et sanitaires. Ces dernières années, la situation a atteint un niveau alarmant, faisant de Gaza un champ de guerre récurrent où rien ne reste intact. Bombardements incessants, blocus, famine : tel est le quotidien des habitants du territoire.

Alors que Gaza est le théâtre d’horreurs de guerre et de combats violents, la famine a explosé de manière sans précédent après l’agression israélienne du 7 octobre 2023. Cette offensive a détruit une grande partie de la bande, anéanti l’infrastructure, paralysé de nombreux établissements de santé, et ravagé les installations vitales sur lesquelles la population dépend quotidiennement. La situation s’est encore aggravée le 12 mars 2025, lorsqu’une fermeture complète des points de passage a été décidée, laissant Gaza complètement isolée. Cette fermeture totale a stoppé toute aide humanitaire, la nourriture et les médicaments, accélérant ainsi la propagation de la famine.

La propagation de la famine après le 12 mars 2025

Le 12 mars 2025 marque une aggravation dramatique de la crise humanitaire. Toutes les livraisons de nourriture, de médicaments et de carburant ont été interrompues. Cette décision équivaut à une condamnation à mort lente pour des millions de Palestiniens privés de toute échappatoire. La famine s’est propagée à un rythme alarmant. Les enfants souffrent de malnutrition, les hôpitaux ferment leurs portes par manque de médicaments et de fournitures, et les habitants ne peuvent plus accéder aux besoins alimentaires les plus basiques. Chaque jour est une lutte, et chaque morceau de pain devient un rêve inaccessible. Malgré les tentatives de certaines organisations humanitaires pour faire pression sur Israël afin de rouvrir les points de passage, la fermeture complète depuis mars a empêché toute aide d’atteindre la population.

Entrée de l’aide humanitaire par le point de passage de Kerem Shalom : mai 2025

Le 21 mai 2025, après plus de deux mois de siège total, 87 camions d’aide humanitaire sont finalement entrés dans Gaza par le point de passage de Kerem Shalom. Cette aide comprenait de petites quantités de farine, de compléments alimentaires et de médicaments. Ces cargaisons étaient principalement destinées aux organisations internationales comme le Programme Alimentaire Mondial (PAM), l’UNICEF et la Croix-Rouge. Bien que cette aide ait apporté un léger soulagement, elle reste dérisoire face aux besoins colossaux de la population.

Malheureusement, des inquiétudes sont rapidement apparues concernant le vol de plusieurs camions d’aide. Ce phénomène complique davantage la situation humanitaire à Gaza. De plus, il semble que certains agissent de l’intérieur de Gaza en coopération avec des entités militaires israéliennes pour empêcher l’aide d’atteindre les habitants. Depuis le début du blocus, il y a eu des tentatives continues pour entraver l’acheminement de l’aide, mais la situation a atteint un point critique. Pendant ce temps, une nouvelle initiative israélienne a été annoncée pour distribuer l’aide à travers quatre points gérés par des entreprises de sécurité américaines, des forces spéciales formées dans des zones de conflit à travers le monde. Ces entreprises, déjà arrivées en Israël, attendaient les instructions pour commencer la distribution, compliquant encore davantage une situation déjà catastrophique.

La distribution du pain : une lutte pour la survie

L’un des enjeux les plus urgents à Gaza est le pain, denrée de base dans la vie quotidienne. Avec l’entrée limitée de farine, certaines boulangeries dans le sud du territoire ont pu reprendre leur activité. Mais la situation a rapidement dégénéré en une lutte pour la survie. À Khan Younès, des milliers de personnes se sont rassemblées devant les boulangeries, mais les quantités disponibles étaient largement insuffisantes. Certaines boulangeries ont été attaquées par des foules affamées, conduisant au vol de grandes quantités de pain.

La méthode de distribution du pain par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a également changé radicalement. Autrefois, les habitants pouvaient acheter 2 kg de pain pour 3 shekels dans les boulangeries. Désormais, le pain est distribué dans des centres alimentaires soutenus par le PAM, avec une distribution basée sur des listes de bénéficiaires, suscitant de nombreuses interrogations sur la transparence du processus. Dès le premier jour, du pain a été transporté vers la ville de Gaza par des individus non identifiés, où il a été vendu à des prix exorbitants pouvant atteindre 70 shekels pour vingt petits pains. Ces prix inaccessibles rendent la survie extrêmement difficile pour la majorité des habitants plongés dans une crise économique aiguë. Il est à noter que la ville de Gaza et le nord du territoire n’ont toujours pas reçu la farine nécessaire pour alimenter les boulangeries.

Une tragédie humaine sans fin

La souffrance des habitants de Gaza représente une tragédie humaine indescriptible. Sous les bombardements incessants, le blocus et la manipulation de l’aide humanitaire, deux millions de Palestiniens vivent dans des conditions épouvantables. Le blocus renforcé après l’offensive d’octobre 2023 a contraint les habitants à survivre dans des conditions quasi invivables. Bien que quelques aides pénètrent sporadiquement dans le territoire, elles restent insuffisantes pour enrayer la famine qui ravage Gaza.

La bande de Gaza est devenue un champ de bataille entre la vie et la mort. Les habitants mènent un combat quotidien pour survivre, mais leurs appels à la communauté internationale restent sans réponse concrète. Les espoirs d’un avenir meilleur s’amenuisent jour après jour. Gaza n’a pas seulement besoin d’aide humanitaire, elle a besoin d’une action mondiale réelle pour mettre fin à sa souffrance et permettre à ses habitants de vivre dignement, dans un monde sans guerre ni faim.

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