Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | La science reste l’ arme des Palestiniens

6 juillet 2025
Des stylos pour écrire l'avenir, l'espoir...

Le compte rendu des activités éducatives hebdomadaires dans les camps de déplacé.e.s organisées par l’ UJFP s’écrit entre la machine qui lutte contre l’ignorance et l’espoir de la libération, 5 Juillet 2025.

Il ne fait aucun doute que l’éducation est l’un des piliers fondamentaux de la vie des peuples.

Mais sa place dans la vie du peuple palestinien dépasse le cadre habituel, pour devenir une arme douce avec laquelle un peuple occupé résiste, défend sa dignité et rêve d’un avenir libre et digne. Depuis des décennies, les Palestiniens croient que l’éducation n’est pas seulement un droit, mais une nécessité existentielle, et une première ligne de défense face aux tentatives d’effacement et d’expropriation. Il suffit de savoir que la Palestine, malgré ses blessures, enregistre le taux d’alphabétisation le plus élevé du monde arabe par rapport à sa population, et occupe la première place en pourcentage de titulaires de master, preuve éclatante que ce peuple voit dans le savoir un salut, et dans le stylo un chemin vers la libération.

L’occupation et la politique systématique d’ignorance

Depuis qu’il occupe la Palestine, l’ennemi israélien a compris que l’arme la plus redoutable des Palestiniens n’est pas uniquement le fusil, mais aussi l’esprit, le stylo et le livre. C’est pourquoi l’occupation, notamment dans la bande de Gaza, a mis en œuvre une politique systématique visant à détruire entièrement le système éducatif. Les guerres répétées contre Gaza – rapprochées dans le temps et de plus en plus violentes – n’ont rien de fortuit ou d’improvisé. Elles s’inscrivent dans un plan destiné à épuiser l’infrastructure, et à vider la société de tout espoir en l’éducation et en l’élévation.

Cette politique a atteint son paroxysme de brutalité depuis le 7 octobre 2023, lorsque la bande de Gaza a subi une attaque israélienne sans précédent, visant les êtres humains, la pierre et les arbres. Aucune école ni université n’a été épargnée, et même les enseignants ont été pris pour cibles. Les écoles ont été bombardées sur les têtes des enfants, les universités détruites, les enseignants et enseignantes tués, dans un message on ne peut plus clair : « Nous vous ramènerons à l’obscurité. »

Malgré la douleur… pas de reddition

Mais ceux qui connaissent les Palestiniens savent que le désespoir n’a pas sa place dans leurs cœurs. Malgré l’ampleur de la catastrophe, les habitants de Gaza n’ont pas cédé à ce désastre total qui a frappé le processus éducatif. Ils ne se sont pas laissés aller au chagrin, n’ont pas levé les drapeaux blancs, mais ont vite cherché des alternatives temporaires pour garantir à leurs enfants le droit à l’éducation, et leur offrir une dose d’espoir au milieu des décombres.

Des initiatives sont nées des entrailles de la souffrance. Dans les camps de déplacés, surpeuplés par les habitants de Gaza, des centres éducatifs modestes dans leur structure mais grands par leur mission ont vu le jour. Parmi ces initiatives, on distingue les efforts de l’organisation UJFP, qui fut parmi les premières à se mobiliser pour soutenir les enfants de Gaza. Elle a créé quatre centres éducatifs dans les camps de déplacés, dans une démarche exceptionnelle qui reflète un haut degré de responsabilité envers les enfants privés de scolarité.

Aujourd’hui, alors qu’une partie des déplacés est retournée dans le nord de la bande de Gaza, deux de ces centres continuent à fonctionner avec dévouement. Le premier se trouve dans la région de Mawasi Khan Younès, et sert les enfants des agriculteurs déplacés de la région d’Abu Taima, désormais éloignés de leurs écoles. Le second est situé à l’ouest de Nusseirat, une région marginalisée, et il fournit des services éducatifs à des centaines d’enfants privés d’enseignement. La poursuite des activités de ces centres malgré les défis constitue une preuve éclatante de la résilience et de la conviction du peuple palestinien que l’éducation est une lumière qu’il ne faut pas laisser s’éteindre.

La détermination plus forte que la mort

Ce que font les Palestiniens dans la bande de Gaza pour maintenir la flamme de l’éducation allumée ne peut être qualifié que de miracle. Des enfants étudient à même le sol, sous des tentes, parfois sans cahiers ni stylos, mais avec des yeux pleins de volonté et des cœurs suspendus à l’espoir. Des enseignants travaillent sans salaire, dans des conditions extrêmement difficiles, poussés par une conscience vive et une foi inébranlable.

Cette persévérance au cœur de la tragédie prouve que l’ennemi, malgré toute sa brutalité, ne peut briser la volonté d’un peuple convaincu que l’éducation est sa voie vers la survie et l’élévation. L’occupation a cru qu’en détruisant les écoles, elle tuerait le rêve palestinien. Mais elle n’a pas compris que chaque tente à Gaza peut devenir une école, chaque arbre une salle de classe, et chaque enseignant sous les bombes un messager de vie.

La Palestine, cette terre gémissant sous l’occupation, enseigne aujourd’hui au monde entier que le stylo peut être plus fort que la balle, et que la première leçon de liberté s’écrit sur un tableau branlant, dans une tente de réfugiés, par un enfant qui n’a jamais connu la sécurité. Un peuple avec un tel esprit ne peut être vaincu. L’éducation en Palestine n’est pas simplement un moyen d’acquérir des connaissances, c’est un acte de résistance, une voix de vérité, et une arme que l’occupation ne pourra jamais confisquer.

Dans ce tableau douloureux, où les larmes des enfants se mêlent aux lettres de l’espoir, les Palestiniens, comme toujours, écrivent une nouvelle leçon de dignité. Oui, les écoles peuvent être bombardées, les bibliothèques brûlées, mais tant que cette foi vivra dans leurs cœurs, l’éducation restera une flamme inextinguible, un étendard qui ne tombera jamais, et un espoir immortel.

Lien vers les photos et vidéos

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