Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | La solidarité internationale pour Gaza a t elle franchi un pas qualitatif?

26 septembre 2025
Manifestation pour la Palestine à Douarnenez

Abu Amir le 25 Septembre synthétise dans son texte les effets mondiaux de l’agression israélienne entre génocide planifié et isolement international croissant.

La ville de Gaza vit toujours sous le joug de la machine répressive israélienne, qui ne s’est pas apaisée depuis le déclenchement de la dernière guerre. Elle est pilonnée sans relâche par la terre, la mer et les airs. Ces attaques systématiques ont transformé la bande de Gaza en un amas de ruines et plongé des centaines de milliers d’habitants dans un état de peur et de panique permanentes, au milieu de conditions humanitaires sans précédent dans l’histoire moderne. Il apparaît clairement que l’objectif n’est pas seulement militaire, mais bien une tentative d’éradiquer la population et d’imposer une nouvelle réalité de déplacement forcé et de nettoyage ethnique.

La situation sur le terrain à Gaza Les bombardements israéliens incessants ont rendu des quartiers entiers inhabitables. Les maisons se sont effondrées sur leurs occupants et les hôpitaux sont totalement débordés face à l’afflux massif de victimes. Le système de santé s’est effondré, et les infrastructures ne parviennent plus à fournir le minimum de services. Le blocus imposé empêche l’entrée de l’aide humanitaire – nourriture, médicaments et carburant – aggravant encore la catastrophe pour les civils.
Ceux qui sont restés à Gaza vivent sous les bruits d’explosions et le feu de l’artillerie, n’ayant d’autre choix que de chercher refuge sous les décombres ou dans les écoles et hôpitaux, eux-mêmes devenus des cibles militaires. Les enfants souffrent de traumatismes psychologiques, les femmes voient leurs maris et leurs enfants périr sous leurs yeux, tandis que les personnes âgées vivent sans soins ni médicaments.

La crise du déplacement forcé

Le coût du déplacement de Gaza vers le sud est estimé à environ 3000 dollars par famille, une somme inaccessible pour la majorité des habitants privés de revenus et confrontés à la flambée des prix. Ce coût exorbitant a poussé près de 400 000 personnes à refuser ou à se retrouver dans l’incapacité de se déplacer. Ceux qui ont réussi à partir ont découvert une réalité encore plus dure dans le sud : manque d’abris, absence de centres capables d’accueillir des centaines de milliers de déplacés.
Beaucoup de familles ayant fui vers le sud ont fini par retourner à Gaza après avoir constaté l’absence de services de base, l’extrême surpopulation et les conditions de vie insupportables. Ainsi, les civils restent pris dans un cercle vicieux de peur et d’errance, sans trouver aucun refuge sûr à l’intérieur du territoire.

Violation du droit international

Les attaques israéliennes dépassent le cadre d’un affrontement militaire conventionnel pour devenir une politique systématique de violation des lois et conventions internationales. Les bombardements aveugles sur les civils, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, l’interdiction d’accès à la nourriture et aux médicaments, constituent autant de crimes sanctionnés par le droit international. Mais Israël poursuit ses politiques sans véritable reddition de comptes, profitant du soutien politique et militaire de certaines grandes puissances.De plus, ces agressions se sont étendues aux pays voisins et même aux navires humanitaires comme la flottille de la liberté, attaquée et menacée par la marine israélienne, un précédent dangereux qui menace la liberté de navigation et piétine toutes les règles internationales.

La dimension régionale et internationale

L’agression israélienne ne se limite pas à Gaza : elle a déclenché une vague de colère dans la région et dans le monde. Les pays voisins sont menacés sur le plan sécuritaire à cause des tensions frontalières, tandis que les gouvernements se retrouvent soumis à une pression populaire sans précédent en raison de leurs positions hésitantes. Des manifestations massives ont éclaté dans de nombreux pays pour condamner l’agression et soutenir le peuple palestinien, forçant plusieurs gouvernements à revoir leurs politiques et à se rapprocher de la volonté populaire. Ce mouvement ne s’est pas arrêté aux seules manifestations : il a aussi eu un impact politique. Plusieurs États ont reconnu l’État de Palestine sous une forte pression populaire. Même si certains considèrent cette reconnaissance comme symbolique, elle représente un tournant majeur dans la conscience mondiale à l’égard de la cause palestinienne et prouve que les peuples peuvent imposer leur volonté aux gouvernements.

L’isolement international et le boycott populaire d’Israël

Israël n’affronte plus seulement un isolement politique au niveau des gouvernements et des instances internationales : elle subit désormais un boycott global touchant les domaines économique, culturel, académique et social. Les campagnes de boycott des produits israéliens se sont répandues dans de nombreuses régions du monde, remplissant les marchés d’appels à éviter toute contribution à l’économie israélienne. Plusieurs grandes entreprises ont rompu leurs contrats avec des partenaires israéliens, conscientes de l’ampleur de la colère populaire et craignant de perdre leur place sur les marchés internationaux.
Les universités et centres de recherche ont suspendu la coopération académique et les projets conjoints, infligeant un coup dur à un secteur qui dépend largement de l’ouverture internationale et du financement étranger.
Mais le plus grave reste le changement radical dans la perception des peuples vis-à-vis des Israéliens eux-mêmes. Ils ne sont plus les bienvenus dans de nombreux pays, non seulement sur le plan officiel, mais aussi au niveau populaire direct. Ces derniers mois, des milliers d’Israéliens ont été expulsés de restaurants, de stations balnéaires et même de ports maritimes – une scène qui reflète l’ampleur du rejet mondial envers un État désormais associé à la mort, à la destruction et au génocide.
Ces évolutions n’ont pas seulement affecté la politique : elles ont aussi provoqué un choc profond au sein de la société israélienne, désormais perçue mondialement comme une société de meurtriers, vivant une isolation croissante et assiégée de toutes parts, dans une image qu’elle n’aurait jamais imaginée.

Crimes de génocide et de nettoyage ethnique

Ce qui se déroule à Gaza correspond véritablement à une guerre d’extermination et de nettoyage ethnique. L’objectif n’est pas seulement d’affaiblir la résistance ou d’obtenir des gains politiques, mais bien de déplacer de force les habitants de Gaza et de vider la terre de sa population. Ces politiques relèvent des crimes les plus graves contre l’humanité, rejetés unanimement par la communauté internationale. Même certains pays traditionnellement alliés d’Israël commencent à revoir leurs positions, craignant de perdre toute légitimité auprès de leurs peuples.

Répercussions mondiales

Le chaos provoqué par Israël dépasse les frontières de Gaza et de la région pour affecter l’ordre mondial dans son ensemble. Les scènes de destruction et de massacres collectifs diffusées quotidiennement révèlent l’ampleur des crimes et alimentent la colère. Les mouvements de défense des droits humains se sont renforcés partout dans le monde, et les universités, syndicats et militants exercent une pression croissante sur les gouvernements pour qu’ils cessent de soutenir Israël et imposent des sanctions.
Cette vague de prise de conscience mondiale n’était pas prévue, alors que certains gouvernements ignoraient la cause palestinienne depuis des décennies. Mais les scènes de génocide à Gaza ont libéré une énergie populaire immense et incontrôlable, modifiant progressivement les équilibres politiques et médiatiques internationaux.
La situation actuelle à Gaza ne relève pas seulement d’un affrontement militaire : c’est une bataille existentielle entre un projet colonial visant à déraciner une population et un peuple luttant pour sa survie et sa dignité. La machine de guerre israélienne continue de faucher des vies et de détruire des villes, mais la résistance populaire palestinienne, appuyée par la mobilisation mondiale, démontre que la cause n’est plus une affaire locale, mais une question de conscience universelle.
Ce qui se passe à Gaza redéfinit le sens de la justice internationale et met à l’épreuve la crédibilité du système onusien et du droit international. Bien que la situation semble sombre à court terme, les transformations populaires mondiales et la reconnaissance croissante de la Palestine posent les bases d’une nouvelle étape pouvant redessiner l’avenir de la cause palestinienne.

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