Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | L’accord vu de Gaza : calme, prudence et récolte !
19 janvier 2025Le 18 Janvier Abu Amir nous rapporte à la fois ses réflexions et ce qui continue de se passer sur le terrain à Gaza après l’accord de cessez le feu.
La bande de Gaza a connu un calme mesuré sur le terrain depuis le début de l’après-midi de samedi, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu. Ce calme vise à permettre au mouvement Hamas et aux autres factions palestiniennes de préparer la libération du premier groupe de prisonniers israéliens. Il est manifeste qu’Israël a cessé le survol de ses drones et avions de reconnaissance, bien que cela n’exclue pas certaines frappes ”ciblées” que l’État hébreu justifie comme des “menaces sécuritaires”.
Nouvelle escalade à Nuseirat et hausse du nombre des victimes
Malgré le calme relatif, l’armée israélienne a intensifié ses frappes sur plusieurs zones de la bande de Gaza samedi matin, en se concentrant particulièrement sur la région de Nuseirat, qui a été la plus touchée. Selon le ministère palestinien de la Santé, le nombre total de morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023 est monté à 46 899, principalement des femmes et des enfants, avec 110 725 blessés. Lors du 470ᵉ jour de la guerre, le ministère a rapporté 23 morts et 83 blessés au cours des dernières 24 heures, soulignant la présence de victimes sous les décombres et dans les rues, difficilement accessibles en raison de la situation sécuritaire.
Dommages aux infrastructures et aggravation de la situation humanitaire
Un rapport conjoint de la Banque mondiale et des Nations unies a estimé le coût des dommages infligés aux infrastructures vitales de Gaza depuis octobre 2023 à 18,5 milliards de dollars, soit l’équivalent de la production économique annuelle combinée de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. Le rapport souligne que plus de la moitié des habitants de Gaza sont au bord de la famine, souffrant gravement d’insécurité alimentaire et de malnutrition. Par ailleurs, un million de personnes sont sans-abri, et 75 % des habitants ont été déplacés.
Le rapport indique que les bâtiments résidentiels représentent 72 % des dégâts, tandis que les infrastructures publiques telles que l’eau, la santé et l’éducation en représentent 19 %, et les bâtiments commerciaux et industriels 9 %. Il précise que 84 % des hôpitaux et établissements de santé ont été détruits ou endommagés, limitant les habitants à un accès minimal aux soins de santé de base.
Quant au système d’eau et d’assainissement, il est presque entièrement effondré, ne fournissant plus que 5 % de ses services antérieurs, obligeant la population à dépendre de quantités d’eau très limitées. Par ailleurs, le système éducatif est totalement paralysé, tous les enfants étant privés d’école. La destruction de 92 % des routes principales complique considérablement l’acheminement de l’aide humanitaire.
Chocs économiques et impacts prolongés de la guerre
Sur le plan économique, le rapport indique que 74 % des Palestiniens de Gaza sont désormais sans emploi, et que le produit intérieur brut de la région a chuté de 86 % au cours du dernier trimestre de l’année. Les dégâts sont presque devenus irréversibles, la plupart des ressources étant épuisées, et 26 millions de tonnes de débris et gravats nécessiteront des années pour être enlevés.
Le rapport qualifie le choc économique subi par Gaza comme “l’un des plus grands chocs de l’histoire économique moderne”. Il met également en lumière les impacts catastrophiques de la guerre sur la santé physique et mentale des populations, notamment les femmes et les personnes vulnérables, les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Les jeunes enfants sont particulièrement exposés à des conséquences durables.
Pertes du secteur de l’électricité et efforts de secours
La société de distribution d’électricité de Gaza a annoncé que les pertes initiales dues aux dommages subis par les réseaux de distribution et les infrastructures électriques s’élèvent à 450 millions de dollars. Elle a affirmé sa disponibilité à rétablir les installations vitales et à les raccorder au réseau électrique dès que les conditions le permettront, avec des plans d’urgence pour la maintenance des réseaux endommagés.
Conclusion
Les rapports internationaux et locaux dressent un tableau sombre de la situation humanitaire à Gaza, où la souffrance humaine et économique s’aggrave en raison des destructions massives. Alors que les opérations militaires sont temporairement suspendues, des questions persistent sur la capacité de la communauté internationale à fournir le soutien nécessaire pour reconstruire le territoire et permettre à ses habitants de reprendre une vie normale.
Le même soir Abu Amir nous envoie le compte rendu de ce projet magnifique
Saison de la récolte de l’espoir pour les agriculteurs à Deir al-Balah
Avec le début d’une nouvelle année, les agriculteurs de la bande de Gaza nourrissent de nouveaux espoirs d’une vie plus stable et paisible, après des années de souffrance imposées par les guerres et les conflits. Ces espoirs se sont intensifiés avec l’annonce d’un cessez-le-feu, où la joie des agriculteurs s’est mêlée au début de la récolte de leurs cultures de tomates et de choux, fruits d’efforts soutenus et de travail acharné au cours des derniers mois.
Une initiative qui redonne vie aux terres agricoles Dans la région de Deir al-Balah, l’initiative visant à autonomiser les agriculteurs pour cultiver leurs terres, lancée par UJFP à l’été 2024, a joué un rôle central dans cet accomplissement. Cette initiative a été une réponse directe aux conditions difficiles qui avaient forcé les agriculteurs à abandonner leurs terres pendant des mois en raison des déplacements, des guerres et du manque de ressources. Grâce à cette initiative, les agriculteurs ont pu retourner sur leurs terres abandonnées, où un soutien essentiel leur a été fourni, incluant des semences, des engrais et des équipements agricoles. Ces efforts ont transformé des terres arides en espaces verts regorgeant de cultures, devenant ainsi un symbole d’espoir et de travail acharné.
Soutenir le secteur agricole à Deir al-Balah Cette initiative a significativement contribué au renforcement du secteur agricole à Deir al-Balah, l’une des bases essentielles de l’économie locale. Le soutien offert ne s’est pas limité à la fourniture de ressources agricoles, mais a également inclus la création de serres agricoles qui ont permis d’améliorer la qualité des cultures. Ces serres ont aidé les agriculteurs à augmenter considérablement leur productivité, offrant de nouvelles opportunités d’emploi aux jeunes de la région et contribuant à renforcer une certaine sécurité alimentaire pour la communauté locale.
Joie double : la récolte et la paix Les agriculteurs de Deir al-Balah décrivent cette saison comme exceptionnelle. Leur joie ne se limite pas à la récolte de leur dur labeur, mais elle coïncide également avec l’annonce du cessez-le-feu, amplifiant les sentiments de bonheur et d’espoir pour l’avenir. Leur gratitude est évidente dans leurs paroles, affirmant que la renaissance de leurs terres était un rêve devenu réalité et que cette initiative leur a redonné confiance en leur capacité de résilience et de production malgré les circonstances difficiles.
Les terres vertes, un symbole de vie Aujourd’hui, les espaces agricoles verdoyants de Deir al-Balah, grâce à cette initiative, témoignent de la capacité humaine à surmonter les épreuves. Les terres autrefois abandonnées sont devenues des champs fertiles produisant des récoltes agricoles de haute qualité. Les serres agricoles disséminées dans la région représentent une image éclatante de renouveau, débordant de vie nouvelle, et reflètent la détermination des agriculteurs à exploiter chaque parcelle de leurs terres pour produire le bien.
Un avenir agricole prometteur En conclusion, l’expérience de Deir al-Balah prouve que les initiatives agricoles ne sont pas seulement des solutions temporaires, mais un investissement à long terme visant à réaliser un développement durable et à renforcer la résilience des communautés locales. La joie des agriculteurs de récolter leurs cultures aujourd’hui n’est que le début d’un long chemin porteur d’espoir pour un avenir agricole prospère pour l’ensemble de la bande de Gaza.
De tels efforts conjoints entre les institutions locales et internationales ne renforcent pas seulement la production agricole, mais contribuent également à construire une société forte, capable de relever les défis et de résister, quelles que soient les circonstances.
Lien des photos et vidéos
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