Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Le complot du silence
5 juillet 2025Comme chaque fin de semaine, le vendredi Abu Amir rend compte des actions menées alors que Gaza brûle avec la famine sous les décombres d’une guerre d’extermination au vu et au sus de tous.
Alors que le monde détourne le regard et que les déclarations de condamnation sont écrites avec gêne, Gaza vit des chapitres d’un enfer sans fin. Ce n’est pas une simple guerre, mais une guerre d’extermination à part entière, menée contre plus de deux millions de personnes entassées dans une étroite parcelle de terre, sans abri, sans nourriture, sans eau sans les moindres conditions de survie.
Les chiffres à eux seuls ne suffisent pas à décrire l’ampleur du drame, mais ils révèlent la gravité du crime : chaque jour, plus d’une centaine de personnes sont tuées, certaines extraites des décombres, d’autres déchiquetées sous les yeux de leurs proches, la majorité étant des femmes et des enfants dont le seul tort est d’être nés sur cette terre assiégée.
Une guerre sans pitié… Le ciel déverse la mort
Les bombardements sont incessants, à tel point que les habitants de Gaza ne distinguent plus le jour de la nuit : le bruit des avions ne quitte pas le ciel, et les maisons tombent comme les feuilles en automne, sauf qu’elles s’effondrent sur les corps de leurs occupants, pas sur la terre.
Ces derniers jours, l’intensité des massacres s’est aggravée : les tentes sont devenues des fosses communes, les écoles des cibles militaires, et les hôpitaux des ruines en pleurs. Les gens sont tués en dormant, en faisant la queue pour de l’aide, ou en cherchant une gorgée d’eau. À Gaza, le sang est devenu une monnaie quotidienne, payée pour rester en vie… ou au moins, en douleur.
Gaza affamée… et la famine étouffe les voix
De l’enfer des bombardements est née une famine meurtrière et impitoyable, où les gens luttent pour un morceau de pain comme s’ils combattaient pour la vie elle-même. La nourriture pour enfants est épuisée, les réserves de blé sont sur le point de s’épuiser et l’eau potable est devenue un vœu pieux.
Le chaos règne dans les rues, et la population est dans un état pitoyable : des hommes fouillent les décombres à la recherche de miettes, des femmes portent des casseroles vides dans des files d’attente interminables, et des enfants maigres au regard vide scrutent les alentours vides de secours. Ce n’est pas une simple famine, c’est un cauchemar humanitaire colossal, une catastrophe morale et humaine aussi atroce que les bombes qui détruisent les maisons.
Le chaos… Quand la faim devient un ennemi de plus
La faim ne frappe pas à la porte, elle l’enfonce. Avec elle, les valeurs sociales se sont effondrées, et les gens sont devenus prisonniers de l’instinct de survie.
Dans certaines zones, des scènes horrifiantes ont été documentées : des personnes se bousculant pour des sacs de farine, d’autres s’évanouissant de faim. Le vol de nourriture entre familles s’est répandu, non pas comme un acte criminel, mais comme un acte de survie.
Des mères attachent leur ventre avec des cordes pour atténuer la douleur de la faim, et des pères se sentent vaincus en voyant leurs enfants pleurer, incapables de leur offrir une bouchée de pain. Tout cela se passe dans un silence international honteux, sous une couverture politique misérable, et au cœur de complots visant à effacer les traces de cette douleur et à réécrire l’histoire avec des plumes qui n’ont pas vu de sang.
Une mission de dignité parmi les décombres
Malgré toute cette souffrance, certaines initiatives tiennent bon face à la tempête, comme les équipes de l’UJFP, qui poursuivent leur action humanitaire dans les conditions les plus extrêmes. Au cœur de la destruction, sous les tentes, parmi les ruines, les équipes s’efforcent de fournir des repas chauds aux familles d’agriculteurs sinistrés ayant perdu leurs terres et leur seule source de revenu.
Les repas sont préparés dans des conditions extrêmement difficiles et distribués rapidement avant que la nourriture ne refroidisse ou qu’un obus ne tombe sur ceux qui attendent. Des campagnes de distribution de pain sont également organisées dans les camps de déplacés, où les gens se rassemblent dès l’aube dans des files interminables, simplement pour obtenir un pain qui les préservera de la faim pour un jour de plus.
Ce ne sont pas de simples aides alimentaires, ce sont des actes de dignité, qui protègent ce qu’il reste d’humanité sur une terre qui saigne. Les bénévoles marchent au milieu des débris, franchissent des cadavres, affrontent des scènes déchirantes, avec pour seul espoir : qu’un enfant soit sauvé de la faim, ou qu’une mère passe sa journée sans larmes.
Le complot du silence… Qui est responsable de cet enfer ?
La question essentielle que se posent tous les Palestiniens aujourd’hui est : Où est le monde ?
Pourquoi ces gens sont-ils tués avec une telle sauvagerie sans que la conscience des dirigeants ne soit ébranlée ?
Pourquoi Gaza est-elle assiégée de toutes parts, privée de nourriture, de médicaments et d’eau ?
Ce qui se passe n’est pas une simple guerre, c’est un complot international du silence, une complicité flagrante qui permet à cet enfer de perdurer.
Se taire face à ces massacres, c’est en être complice. Justifier cette guerre, c’est tuer la justice. Quiconque se cache derrière un langage diplomatique ou invoque la neutralité participe, en réalité, au meurtre de chaque enfant affamé, chaque femme terrorisée par les bombes, chaque vieillard enterré vivant sous les ruines de sa maison.
Gaza n’est pas seulement une ville aujourd’hui, c’est un cri à la face du monde. C’est un témoignage de la mort de la conscience humaine, un miroir reflétant la brutalité de la politique lorsqu’elle est dépourvue de morale.
Et au cœur de cette destruction, des initiatives comme l’UJFP restent des flammes de résistance : elles combattent la faim par le don, défient les bombardements par la solidarité, et redonnent à l’humanité sa vraie signification.
Mais la question demeure : jusqu’à quand ?
Combien de vies doivent être sacrifiées avant que les consciences ne se réveillent ?
Combien de corps faut-il compter avant qu’on ose enfin dire : « Assez ! » ?
Lien vers les photos et vidéos :
https://drive.google.com/drive/folders/10nF1INpg4HCByCkL-RJq-sogBv3bsTZS
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