Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Les nuits éprouvantes de Gaza : Froid meurtrier, corps sous les décombres et blocus impitoyable
8 février 2025Abu Amir envoie ce deuxième texte : 7 Février situation générale dans la bande de Gaza
Une autre nuit glaciale pour les déplacés de Gaza sous une tempête et un froid mordant
Les déplacés de Gaza ont vécu une deuxième nuit éprouvante sous leurs tentes fragiles, incapables de résister aux vents violents et aux pluies diluviennes provoquées par la tempête qui frappe la région. Avec la poursuite des conditions météorologiques extrêmes, des milliers de personnes se sont retrouvées plongées dans une souffrance encore plus grande : l’eau s’est infiltrée dans leurs tentes, mouillant leurs matelas et vêtements, laissant enfants et familles tremblants de froid, sans aucun moyen de chauffage ni protection adéquate. Les températures glaciales ont aggravé la situation des enfants, qui souffrent déjà de malnutrition et de manque de soins médicaux. Beaucoup d’entre eux ont passé la nuit à greloter, vêtus de vêtements trop légers pour les protéger du vent mordant. Les personnes âgées et les malades vivent des conditions encore plus tragiques, leur santé se détériorant face à l’absence d’abris convenables. Dans ces conditions, les camps manquent cruellement de couvertures et de vêtements chauds, ce qui aggrave les souffrances quotidiennes des déplacés qui ont tout perdu.
Une catastrophe humanitaire dans le nord de Gaza : Des corps sous les décombres et des habitants contraints de vivre avec la mort
Dans le nord de Gaza, une catastrophe humanitaire sans précédent se déroule. La Défense civile de Gaza a signalé la présence de 38 corps toujours coincés sous les décombres d’une maison détruite, ainsi que de nombreuses autres victimes ensevelies sous les ruines des habitations. Les secours sont impuissants, incapables d’extraire les cadavres en raison du manque d’équipement approprié.
Avec le retour de certains habitants dans le nord, beaucoup se retrouvent contraints de coexister avec les cadavres en décomposition éparpillés dans les rues et sous les débris, dans une scène effroyable qui illustre l’ampleur du désastre. Au fil des jours, l’odeur insoutenable des corps en décomposition s’intensifie, favorisant la propagation de maladies et d’épidémies. Les équipes de secours, dépourvues de moyens et d’engins spécialisés, ne peuvent pas récupérer les dépouilles, augmentant ainsi le risque sanitaire pour les survivants.
Un système de santé effondré et un refus israélien d’autoriser les hôpitaux de campagne
Face à cette crise humanitaire croissante, le directeur des hôpitaux de campagne de Gaza a dénoncé le refus d’Israël de respecter tout protocole humanitaire ou engagement international. L’armée israélienne empêche l’entrée des hôpitaux de campagne, pourtant essentiels pour soigner les blessés et les malades. Avec l’effondrement du système de santé dû aux bombardements et au blocus, les hôpitaux restants sont débordés et ne peuvent plus traiter le flot incessant de blessés. Les médicaments et équipements médicaux essentiels font cruellement défaut, et malgré l’urgence sanitaire, seules 120 personnes ont été autorisées à quitter Gaza pour des soins médicaux, tandis que seulement 76 camions d’aide médicale ont été autorisés à entrer – la majorité ne contenant pas de fournitures prioritaires.
Pendant ce temps, plus de 35 000 patients attendent désespérément une autorisation pour sortir de Gaza et recevoir des soins. Beaucoup sont morts avant même que leur tour ne vienne.
La crise sanitaire s’aggrave, et les décès parmi les patients atteints d’insuffisance rénale se multiplient. 40% d’entre eux sont déjà morts en raison de l’absence de dialyse et de traitements médicaux indispensables. Les services de dialyse sont totalement à l’arrêt, laissant les patients sans aucune alternative pour survivre. Les patients atteints de cancer et de maladies cardiaques sont également en danger, privés de soins et de médicaments vitaux, tandis que les hôpitaux détruits ne peuvent plus assurer de prise en charge correcte.
Rafah sans hôpitaux et des besoins humanitaires qui explosent
Dans cette catastrophe généralisée, la ville de Rafah ne possède plus aucun hôpital opérationnel, à l’exception d’un seul hôpital de campagne qui ne suffit pas à répondre aux besoins des milliers de blessés et de malades. Avec l’afflux de déplacés vers Rafah, la ville est submergée par la surpopulation, et les conditions de vie y sont devenues insupportables. Il n’y a ni couvertures, ni vêtements d’hiver, alors que les tempêtes hivernales aggravent les souffrances des réfugiés sans abris adaptés.
Révélations sur un plan d’expulsion des Gazaouis et inquiétudes au sein de l’armée israélienne
Des rapports israéliens ont révélé l’existence de réunions secrètes au sein de l’armée israélienne, au cours desquelles un plan de déportation forcée des habitants de Gaza a été discuté. Cependant, certains hauts responsables militaires doutent de la faisabilité de ce plan. Ils craignent que la mise en œuvre d’un transfert massif de population entraîne de graves accusations internationales de crimes de guerre contre Israël. D’après ces responsables, le succès du plan de déportation dépendrait de la volonté des habitants de Gaza de partir et de l’existence d’un pays acceptant de les accueillir. Pour l’instant, aucune solution concrète ne semble viable. En outre, la présence du Hamas à Gaza représente un obstacle majeur à cette tentative de déportation forcée.
Retrait de l’armée israélienne du corridor de Netzarim
D’autres informations militaires indiquent que l’armée israélienne quittera complètement le corridor de Netzarim dimanche matin, si la cinquième phase de l’accord d’échange de prisonniers est mise en œuvre. Ce retrait suscite de nombreuses interrogations sur la prochaine étape de la guerre, alors que la crise humanitaire continue de s’aggraver.
Les Gazaouis entre souffrance et espoir : en attente d’un miracle pour les sauver
Face à cette tragédie sans fin, les habitants de Gaza survivent entre la peur de la mort, le spectre de la déportation et la souffrance quotidienne du blocus. Avec l’isolement imposé par le siège et la privation d’aide humanitaire, les espoirs d’une amélioration s’amenuisent. Pourtant, malgré les horreurs qu’ils subissent, les Gazaouis restent attachés à leur terre et continuent de résister aux plans diaboliques visant à les déraciner. Aujourd’hui, ils attendent un miracle pour les sauver de l’effondrement humanitaire total, alors que les puissances mondiales ferment les yeux sur les crimes qui se déroulent sous leurs yeux.
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