Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Les voix des femmes à Gaza : force et résilience au cœur de la destruction
24 août 2025Un texte d’Abu Amir le 23 Août : les récits des femmes une nécessité politique et humaine
Depuis de longues années, Gaza vit sous un blocus étouffant et des agressions répétées qui ont transformé la vie en une épreuve humaine impitoyable. Au cœur de cette souffrance, les voix des femmes gazaouies se dressent comme un symbole de force et de résilience, témoignant de la capacité humaine à affronter la douleur et à la transformer en un acte de résistance pour la vie. La femme à Gaza n’est pas une simple spectatrice des événements, mais un acteur essentiel dans la bataille pour la survie. Elle porte des fardeaux inimaginables, fait face à des défis multiples, mais demeure debout malgré toute la destruction qui l’entoure. Elle est la mère qui enterre ses enfants avant de nourrir ceux qui restent, l’épouse qui perd son compagnon et devient le seul soutien de sa famille, et la fillette qui grandit sous le fracas des bombardements tout en rêvant d’un avenir meilleur. Les voix des femmes de Gaza ne sont pas de simples cris de douleur, ce sont des récits de résilience qui résonnent dans les ruelles détruites, les hôpitaux bondés et les écoles démolies, affirmant que la vie peut continuer malgré tout.
La guerre à Gaza ne distingue pas entre hommes et femmes, mais elle laisse une empreinte particulière sur ces dernières, qui se retrouvent face à des défis complexes. Outre la peur pour elles-mêmes et leurs enfants, elles doivent assumer la responsabilité de protéger leur famille en l’absence des hommes, tués, emprisonnés ou blessés. Les femmes de Gaza deviennent en un instant les cheffes de famille : elles décident comment organiser la vie sans électricité ni eau, comment nourrir leurs proches avec des ressources rares, ou comment gérer les urgences avec des moyens rudimentaires. Ces responsabilités écrasantes ne les dissuadent pas de continuer ; elles rendent leurs voix encore plus fortes et déterminées à défendre la vie, même au prix le plus élevé.
La mère gazaouie incarne, plus que toute autre, l’image de la résilience. Elle met au monde ses enfants dans des conditions inhumaines, les élève dans la patience et l’espérance, puis vit avec l’angoisse de les perdre à chaque instant sous les bombes, les balles ou le manque de soins. Combien de mères ont dû enterrer leurs enfants de leurs propres mains, avant de continuer à vivre pour soutenir ceux qui restent. Cette mère n’est pas seulement une figure tragique : elle est une résistante qui sème l’espoir dans le cœur de ses enfants malgré la douleur qui la ronge. Souvent, les médias montrent des femmes ayant tout perdu, mais leurs voix ne se brisent pas : elles proclament avec détermination qu’elles ne renonceront jamais à leur droit à la vie et à la dignité.
La femme à Gaza n’est pas seulement victime de la destruction, elle est aussi créatrice de vie. Dans les maisons en ruines, elles allument des feux improvisés pour cuisiner ; dans les camps précaires, elles enseignent aux enfants malgré le manque de manuels et de matériel ; dans les hôpitaux, elles apportent soutien et réconfort aux blessés par des gestes de tendresse et des prières. Même au milieu des bombardements, on entend leurs voix récitant des versets du Coran ou encourageant leurs enfants pour apaiser leurs peurs. Ces voix dépassent la douleur et deviennent un discours de vie, refusant la résignation et pratiquant une résistance quotidienne faite de gestes simples.
Le rôle des femmes ne se limite pas à la sphère familiale : elles sont aussi présentes dans l’espace public, menant des initiatives communautaires et humanitaires. Certaines travaillent dans des associations locales pour distribuer nourriture et eau aux familles sinistrées. Des enseignantes s’obstinent à poursuivre l’éducation dans les pires conditions, convaincues que le savoir est l’arme la plus puissante contre l’injustice. Des militantes portent leurs voix jusqu’aux tribunes internationales pour raconter l’histoire de Gaza, réclamer la fin des agressions et la levée du blocus. Toutes ces voix, si diverses soient-elles, se rejoignent en un fleuve de résilience qui montre que la femme gazaouie n’est pas une victime passive, mais une actrice centrale dans l’épopée de la survie.
Les enfants de Gaza sont profondément marqués par ces voix féminines qui les entourent. L’enfant qui voit sa mère forte et patiente apprend à affronter la peur. Beaucoup trouvent en elles le seul refuge quand toute protection extérieure fait défaut. La femme devient alors un rempart psychologique qui empêche la famille de s’effondrer ; sa voix devient la première source de réconfort, même si son cœur tremble de frayeur. Cette capacité à dissimuler la douleur et à envelopper la peur de paroles de courage est l’une des plus grandes manifestations de la résilience féminine à Gaza.
Cependant, cette force ne signifie pas l’absence de blessures profondes laissées par la guerre dans leurs âmes. Beaucoup souffrent de traumatismes sévères après avoir perdu enfants, proches ou maison. Certaines vivent avec des cauchemars, l’anxiété et la dépression, sans recevoir l’aide psychologique nécessaire faute de moyens. Pourtant, le simple fait de poursuivre leurs rôles quotidiens est une forme de résistance silencieuse, une affirmation que ni le blocus ni la guerre ne viendront briser leur esprit humain.
Les voix des femmes de Gaza portent également une dimension politique et morale : elles rappellent au monde sa responsabilité face à ce qui se passe. Lorsqu’une femme raconte comment elle a perdu ses enfants ou comment elle survit sans eau ni électricité, sa voix n’exprime pas seulement une tragédie individuelle, mais l’histoire d’un peuple entier. Ces témoignages sont des preuves vivantes qui révèlent au monde ce que le blocus tente de cacher : des êtres humains qui vivent la douleur dans le silence. Et souvent, ce sont les récits des femmes qui touchent le plus, car ils transmettent une vérité humaine avec une intensité émotionnelle que chiffres et statistiques ne sauraient refléter.
Et malgré la guerre et le blocus qui leur ont volé tant de rêves, elles continuent de rêver. La mère rêve que ses enfants grandissent dans un environnement sûr ; la jeune fille rêve de poursuivre ses études, de voyager et de revenir servir sa communauté ; la veuve rêve de voir ses enfants réussir malgré les épreuves. Ces rêves modestes, qui paraissent évidents ailleurs, deviennent à Gaza de véritables actes de résistance, car ils donnent aux femmes l’énergie de persévérer malgré tous les obstacles.
Parler des voix des femmes de Gaza, ce n’est pas parler uniquement de victimes, mais d’héroïnes affrontant les conditions de vie parmi les plus dures au monde. Leurs voix sont des poèmes de force, écrits avec des larmes, de la sueur et des sacrifices, entendus dans le silence du monde comme un appel qui ne peut être ignoré. Du milieu des ruines et de la fumée, la voix de la femme gazaouie s’élève, forte et claire : la vie continuera, le blocus, aussi long soit-il, ne tuera pas l’esprit, et la destruction, aussi vaste soit-elle, n’éteindra pas l’espérance.
Gaza restera témoin que la femme n’est pas le maillon faible de la société, mais le cœur battant qui lui donne la force de continuer. Leurs voix ne sont pas seulement des échos de souffrance, mais des cris de dignité et de liberté, des chants de résilience et de survie. Au milieu des décombres, leur écho résonne comme un message adressé au monde entier : les peuples qui possèdent des femmes d’une telle force ne peuvent être vaincus, et Gaza restera vivante tant que ses femmes porteront l’espérance sur leurs épaules meurtries.
Enfin, il ne nous reste qu’à nous incliner avec respect et admiration devant les femmes de Gaza, qui ont offert au monde les plus beaux exemples de sacrifice et de résilience. Elles ont prouvé que la femme n’est pas seulement la moitié de la société, mais son pilier fondamental et son véritable soutien, portant sur ses épaules le poids du blocus et de la guerre, transformant la douleur en force, le désespoir en espoir et la destruction en graines de vie nouvelle. Les mots de gratitude, aussi grands soient-ils, restent impuissants face à la grandeur de leur patience et de leur courage. Elles sont les mères des martyrs, les gardiennes des foyers, les semeuses d’espérance dans un temps dominé par le désespoir.
Aux femmes de Gaza, nous disons : merci d’être une école d’humanité, vos leçons de force continueront d’inspirer le monde entier. Merci d’avoir prouvé que la dignité peut survivre sous les décombres, et que l’espérance peut naître dans les pires ténèbres. Merci d’avoir fait de vos voix un miroir de vérité, et de vos cris un appel universel à la liberté et à la justice. Vous n’êtes pas seulement les femmes de Gaza, vous êtes les visages de la Palestine, l’incarnation de sa fierté et une page lumineuse dans l’histoire des peuples en lutte pour la vie et la dignité.
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