Chronique “Gaza Urgence Déplacé.e.s” | l’organisation d’une famine délibérée dans le Nord de Gaza

19 novembre 2024
Nord de Gaza

Un génocide couvert par le silence international et une défaillance collective

Le 19 Novembre Abu Amir persiste dans le récit essentiel et nécessaire du désastre humanitaire que toute la communauté internationale laisse faire !

La famine organisée délibérément dans le nord de la bande de Gaza est une question humanitaire centrale. La situation alimentaire et sanitaire se détériore en raison de l’agression israélienne brutale et continue. Une agression qui, à en juger par le soutien tacite de la communauté internationale affaiblie et complaisante, ne semble pas prête de s’arrêter. L’agression israélienne, qui a atteint son paroxysme en plus de 13 mois, se manifeste par une guerre d’extermination véritable contre les habitants de Gaza, marquée par des massacres horribles, des assassinats systématiques et une famine planifiée visant à déplacer la population de force.

Pendant 410 jours de guerre génocidaire, la crise humanitaire dans la bande de Gaza s’est aggravée de manière inédite. Malgré les alertes continues des Nations unies et des organisations humanitaires, les rapports signalent des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire. Plus de la moitié de la population de Gaza souffre de famine sévère, tandis que 90 % des enfants sont touchés par une malnutrition aiguë en raison du manque d’approvisionnement en nourriture de base.

Avec l’escalade de l’agression depuis le 7 octobre 2023, Israël a dévoilé des politiques de siège et de famine systématiques, marquées par des restrictions sévères à l’entrée des aides humanitaires et des fournitures alimentaires et médicales. Ce siège, loin d’être un événement ponctuel, s’inscrit dans une politique à long terme visant à soumettre le peuple palestinien par la faim et le déplacement forcé.

Les organisations des droits de l’homme et internationales ont documenté de nombreux crimes, assimilables à un génocide, commis pendant cette agression continue. Dans le nord de Gaza, l’armée israélienne a procédé à des assassinats délibérés et à des exécutions sommaires de civils non armés, en bombardant les habitations et en ciblant des refuges et des rassemblements civils, violant de manière flagrante le droit international humanitaire.

Face à cette agression brutale, les habitants de Gaza souffrent d’une famine qui dévaste leurs corps et leurs âmes. Des milliers de personnes sont en danger de mort, tandis que les blessés ne peuvent pas recevoir de soins en raison du blocus et de l’interdiction imposée aux équipes de secours. Des rapports sur le terrain font état de nombreux morts restés sous les décombres en raison de l’absence de secours, en plus de centaines d’enfants morts de faim ou de maladies liées à la malnutrition.

Ce qui choque davantage que l’agression elle-même, c’est l’indifférence internationale effrayante. La crise humanitaire à Gaza révèle la faiblesse des mécanismes internationaux censés protéger les droits humains. Malgré les appels réitérés pour l’ouverture de corridors humanitaires et l’acheminement d’aides aux habitants assiégés, les gouvernements et les organisations internationales restent incapables de prendre des décisions décisives pour mettre fin à ces crimes. Ce silence et cette inaction donnent à Israël un feu vert pour poursuivre ses crimes.

Face à cette situation désespérée, il est impératif que la communauté internationale intervienne pour mettre fin aux crimes commis contre le peuple palestinien. La Cour pénale internationale, l’Union européenne et les organisations des Nations unies doivent agir immédiatement pour enquêter et poursuivre les responsables de ces atrocités. Des corridors humanitaires sûrs doivent être ouverts pour acheminer des aides alimentaires et médicales urgentes, et Israël doit être contraint de cesser ses politiques répressives à l’égard des civils.

Ce qui se passe à Gaza aujourd’hui n’est pas une simple crise humanitaire, mais un test pour la conscience et les principes du monde. Le silence et l’inaction persistants signifient une complicité active dans des crimes de génocide, mettant en question le rôle des organisations internationales dans la protection des droits humains.

Il est clair que les habitants de Gaza, en particulier dans le nord, paient le prix de politiques israéliennes dépourvues de la moindre humanité. Le moment est venu de réévaluer tous les mécanismes internationaux, de travailler pour la justice des habitants de Gaza et de reconnaître que ce qui se passe est un génocide qui ne peut être toléré. Sauver Gaza n’est pas une option, c’est une obligation morale et humanitaire urgente

Brigitte Challande

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