Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Malgré la mise en place de la trêve, une situation humanitaire critique
20 janvier 2025Le soir du 19 Janvier Abu Amir nous envoie ce texte qui décrit des scènes tragiques, un chaos difficile à gérer et des tensions persistantes après 471 jours de guerre génocidaire.
Escalade des attaques israéliennes au premier jour de la trêve et retour des déplacés dans leurs zones détruites Malgré l’annonce de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza ce dimanche matin, les premières heures ont été marquées par une escalade israélienne massive qui a ciblé plusieurs zones du territoire. La trêve, qui devait commencer à 8h30, a été retardée selon Israël, qui a justifié ce délai par l’absence de la liste des prisonnières que le Hamas devait fournir dans le cadre du premier échange.
Déclarations contradictoires sur l’engagement d’Israël envers la trêve Dans les premières heures de la journée, le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que le cessez-le-feu ne prendrait effet que si le Hamas respectait ses engagements en remettant la liste demandée. En revanche, le Hamas a affirmé dans un bref communiqué qu’il respectait les termes de l’accord, expliquant que le retard dans la remise de la liste était dû à des raisons techniques et opérationnelles. Cette déclaration est intervenue après que le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a ordonné à l’armée de poursuivre ses attaques jusqu’à réception des noms. Ces déclarations contradictoires ont eu un impact direct sur le terrain, où les forces israéliennes ont continué de mener des frappes intenses sur le nord et le centre de Gaza, provoquant de nombreuses victimes civiles. Parmi les zones ciblées figuraient les quartiers de Zaytoun et Beit Hanoun, où plusieurs personnes ont été tuées ou blessées.
Scènes tragiques dans les zones détruites En parallèle, des milliers de déplacés sont retournés ce matin dans leurs zones détruites malgré la poursuite des bombardements dans certaines régions. À Rafah, d’où les véhicules militaires israéliens se sont retirés vers la frontière palestino-égyptienne, les habitants ont été confrontés à des scènes de destruction choquantes après un déplacement forcé qui durait depuis le 7 mai dernier. D’autres zones, comme les camps de Jabalia et Beit Lahia au nord de la bande de Gaza, ont également vu le retour de centaines d’habitants venus inspecter leurs maisons. Malgré les tensions sécuritaires, une présence accrue de la police et des forces de sécurité palestiniennes a été observée dans plusieurs zones pour maintenir l’ordre. Des tirs en l’air ont également été effectués par des hommes armés pour célébrer l’annonce du cessez-le-feu.
Poursuite des bombardements et aggravation de la situation humanitaire Bien que l’accord de cessez-le-feu ait officiellement pris effet après la remise de la liste des prisonnières par le Hamas, les forces israéliennes ont continué de cibler plusieurs zones. Des bombardements aériens et d’artillerie ont touché des quartiers résidentiels et des cibles civiles dans le sud et le centre de Gaza, causant de nouvelles blessures, notamment parmi ceux qui inspectaient leurs maisons détruites à Rafah. Des drones israéliens ont continué de survoler la région, larguant des explosifs sur des rassemblements de civils, ce qui a accru la peur et la tension parmi la population.
Démantèlement du camp des agriculteurs dans le chaos Par ailleurs, le camp des agriculteurs à l’est de Khan Younès, établi pour abriter les déplacés, a connu un démantèlement chaotique ce matin. Les agriculteurs ont quitté le camp après l’annonce de la trêve, provoquant un désordre important en raison de la forte affluence. L’administration du camp n’a pas réussi à gérer la situation, et la plupart des résidents sont retournés dans leurs régions d’origine, malgré l’ampleur des destructions.
Une conclusion sombre après une nuit de veille Les habitants de Gaza ont passé une nuit sans sommeil, attendant avec anxiété l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au 471ᵉ jour de la guerre génocidaire menée par Israël contre le territoire. À l’aube, la souffrance persistait, avec des équipes de secours et de défense civile se précipitant vers les zones détruites pour rechercher les corps des morts et secourir les blessés piégés sous les décombres.
Malgré l’annonce de la trêve, la situation humanitaire reste critique et les souffrances se poursuivent. Cela soulève une question cruciale : cette trêve fragile pourra-t-elle tenir face aux défis sur le terrain et aux tensions persistantes ?
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