Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Notre conscience et votre conscience sont notre bouclier

29 juillet 2025
Votre conscience est notre dernière arme!

Ce lundi 28 Juillet nous recevons deux textes d’Abu Amir : le premier rend compte du deuxième atelier hebdomadaire de soutien psychologique animé par l’équipe et le second s’adresse aux peuples libres du monde sur la réalité de l’entrée de l’aide alimentaire à Gaza

Atelier de soutien psychologique pour les femmes de la ville de Gaza : la force de la communauté en temps de crise
Au cœur des souffrances continues que vivent les femmes dans la bande de Gaza, la douleur ne se limite pas à la perte d’un abri, d’êtres chers ou au sentiment d’insécurité ; elle s’étend à l’intérieur, là où les pressions psychologiques s’accumulent et laissent des cicatrices silencieuses dans l’âme. Le soutien psychologique n’est pas un luxe, mais une nécessité humaine, qui aide à réparer les blessures intérieures, à renforcer la résilience des femmes et leur capacité à continuer à jouer leur rôle de pilier de stabilité dans la société.

Partant de cette conviction, les équipes de l’UJPF poursuivent leur mission et offrent une lueur d’espoir dans un temps privé de sérénité. Dans ce cadre, un atelier unique intitulé Notre conscience est notre bouclier : la force de la communauté en temps de crise  a été organisé dans le camp Al-Isra, au centre de Gaza, avec la participation de 30 femmes déplacées, portant en elles les douleurs de la guerre et en quête d’une voix intérieure capable de leur rendre un peu d’équilibre et d’espoir.

La session s’est ouverte avec l’activité La voix de la communauté , où chaque participante a été invitée à choisir un mot représentant la solidarité ou la cohésion. L’une d’elles a dit main dans la main , une autre Ensemble, nous sommes plus fortes, tandis qu’une femme âgée a prononcé Salut , se remémorant une maison perdue et un être cher disparu. Ces mots n’étaient pas de simples slogans, mais des portes ouvertes sur des émotions profondes, des messages longtemps tus enfin exprimés dans un espace sûr.
Puis, les activités de l’atelier ont commencé avec l’exercice Les fils du tissu communautaire . Les femmes se sont assises en cercle et les récits ont commencé à se succéder. Oum Mahmoud, mère de cinq enfants, a raconté Quand ma maison a été détruite, ma voisine m’a déposé de la nourriture devant la tente sans dire un mot. À ce moment-là, j’ai senti que quelqu’un me voyait. Un silence respectueux a envahi le cercle, et les participantes ont commencé à échanger des histoires de soutien discret, spontané, modeste, mais profondément transformateur. L’une d’elles a demandé Pourquoi attendons-nous les crises pour nous serrer les coudes ? Une autre a répondu Parce que les crises révèlent notre force, pas notre faiblesse.
Après le partage des histoires, l’animatrice a demandé aux femmes de fermer les yeux pendant une minute, tandis qu’une musique douce était diffusée. Oum Youssef a confié Pour la première fois depuis des mois, j’ai senti que je respirais lentement sans peur, comme si la musique avait allégé un peu le poids de l’oppression.

Dans l’activité Message de conscience chaque femme a partagé une information ou un conseil simple qu’elle pourrait transmettre dans sa communauté.
Une jeune femme J’ai dit à ma sœur d’asperger un peu d’eau à l’entrée de notre tente pour réduire la poussière. Elle a souri et m’a dit : cette astuce vaut de l’or !
J’ai appris à mes voisines des exercices de respiration pour calmer nos enfants pendant les bombardements.
Ces messages n’étaient pas de simples informations, mais des fenêtres sur un monde de savoir partagé et de solidarité : la femme n’est pas seulement réceptrice de soutien, mais aussi créatrice.

Après une courte pause incluant un exercice de respiration profonde Une femme âgée a dit
Je sentais mon souffle oppressé, maintenant il est plus ample, puis elle a fondu en larmes. Les autres femmes l’ont entourée de bras ouverts et de paroles, à cet instant, l’atelier devenait un refuge.

La session s’est poursuivie avec l’activité Des mains qui bâtissent, où les femmes ont été invitées à penser à de petites initiatives qu’elles pourraient mener dans ces circonstances.L’une a proposé :Je pense à rendre visite aux veuves du quartier et préparer un repas collectif pour elles.
Nous voulons dessiner sur les visages de nos enfants au lieu de voir la peur dans leurs yeux. Malgré tout ce que nous avons traversé, nous sommes encore capables de construire.

Enfin, au coucher du soleil sur les tentes du camp, chaque participante a été invitée à dire une prière ou un vœu pour son pays. Les prières allaient de la paix espérée, à la demande du retour des disparus, jusqu’à la protection des enfants.
Seigneur, réunis-moi avec mon fils dont je ne connais pas le sort. les murmures ont répondu.

L’atelier a été un récit collectif de douleur et de force, de tristesse et de guérison, de l’injustice qu’on ne peut oublier, à l’espoir qui naît au cœur de la souffrance. En chaque femme réside un bouclier de conscience, à partir duquel se reconstruit le mur de la société, non pas avec des pierres, mais avec la solidarité.
Notre conscience est notre bouclier, et la résilience de nos femmes est la lumière qui ne s’éteint pas dans l’obscurité des crises.

Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/1y1uZqJ6ZA8h8MfjPxxL0mYQzUkEzRvPQ

 

                                                                 Aux peuples libres du monde… Ne vous laissez pas tromper par l’image !

Dans les circonstances les plus difficiles, au cœur de l’épreuve la plus dure, et au centre d’une plaie béante nommée Gaza, vous êtes toujours là – vous, les libres du monde – à illuminer, par votre lutte, l’honneur de cette planète, et à sauver ce qu’il reste de son humanité. Vous qui organisez des rassemblements, descendez dans les rues, et brisez le silence pesant qui règne sur les capitales froides, vous êtes aujourd’hui notre voix qui perce les murs du silence, notre espoir qui s’accroche à la vie parmi les décombres, la mort et la faim.
Nous vous écrivons, non pour demander un nouveau soutien, mais pour poursuivre avec vous le chemin de la vérité… et pour vous avertir d’une supercherie soigneusement orchestrée, visant à faire taire la voix de la justice que vous avez si vaillamment portée.
Les médias regorgent de rapports intensifs sur l’acheminement de “camions d’aide” vers la bande de Gaza, présentés comme d’immenses convois capables de mettre fin à la faim et de lever le blocus. Mais la douloureuse réalité que nous vivons à chaque instant, c’est que ces informations exagèrent une situation quasi inexistante sur le terrain. Depuis des mois, un blocus étouffant oppresse Gaza, et malgré la campagne de propagande autour de ce qu’on appelle “aide humanitaire”, suggérant que la famine a pris fin, nous vous assurons – avec toute la sincérité et la clarté possibles – que le nombre de camions effectivement entrés ne dépasse pas la dizaine, ce qui ne couvre même pas une journée des besoins de la population de Gaza.
Gaza souffre toujours de la faim, et la mort due au manque de nourriture et de médicaments continue de faucher des vies chaque jour.
Malgré l’ampleur de la souffrance, Israël, avec une puissante machine de propagande, tente de déformer la vérité et de falsifier la réalité. Sachant pertinemment qu’une seule image peut renverser le récit, elle a commencé hier à faire entrer de petites quantités de fruits et de poissons congelés via des commerçants locaux, exposés sur les marchés à des prix exorbitants, inaccessibles pour l’écrasante majorité des habitants. Ces scènes sont toutefois photographiées et diffusées, comme si elles témoignaient d’une “vie normale”, puis recyclées par les médias israéliens et internationaux pour propager un énorme mensonge : Gaza ne souffre plus de la faim, et la crise est terminée.
Mais la vérité, c’est que le peuple de Gaza est affamé délibérément, assiégé délibérément, privé délibérément de nourriture, de médicaments et d’eau dans l’un des crimes les plus atroces que l’époque moderne ait connus. Des centaines d’enfants souffrent de malnutrition, des familles s’effondrent physiquement et psychologiquement, les hôpitaux se sont transformés en morgues, et les lits d’hôpital sont devenus des lieux où la vie ne trouve plus le souffle pour subsister.
Notre ennemi est perfide et sait utiliser l’image comme une arme ! Il la planifie, l’exploite, pour convaincre le monde que “la situation est sous contrôle”, alors qu’en réalité, une seule goutte d’aide est jetée dans un océan de faim et de privation. Ce qu’on tente de faire passer pour une “vie”, n’est qu’un trompe-l’œil destiné à détourner les messages sincères qui émanent de Gaza et que relaient les peuples libres à travers le monde.
Nous disons une fois encore au monde : ne vous laissez pas berner ! Ne regardez pas une photo de fruits bien rangés sur l’étagère d’un magasin inaccessible, ou un poisson congelé exposé dans un lieu assiégé, comme une preuve de la fin de la famine. Ce qui se passe à Gaza dépasse la définition même de la famine, et ce qui entre dans la bande ne représente en rien ce dont ont besoin deux millions et demi de personnes affamées et assiégées depuis des mois.
Israël, avec l’appui de certains pays qui la soutiennent, tente par tous les moyens de redorer son image après que sa véritable nature ait été exposée au grand jour, et après que les peuples de la terre se soient soulevés contre ses crimes. Ils veulent convaincre le monde que “tout est sous contrôle”, la vérité c’est qu’ils continuent de nous tuer à petit feu, par la faim, la soif, la maladie, et le silence.

Aux peuples du monde… Ne laissez pas cette tromperie réussir. Ne permettez pas que la vérité soit noyée dans la propagande mensongère. Continuez à manifester, élevez vos voix, protégez la vérité contre la falsification, et veillez à ce que les larmes de nos enfants ne deviennent pas de simples brèves sur des écrans trompeurs.
Nous vous disons, à vous, les libres du monde : nous avons confiance en votre conscience, nous vous considérons comme nos partenaires dans ce grand combat humanitaire. Ne vous laissez pas berner par une image… car une image peut être falsifiée, mais la douleur, elle, ne peut l’être.
Gaza saigne, son peuple meurt de faim… et la famine est toujours réelle, brutale, et meurtrière.
Restez à nos côtés… Car votre voix est notre vie, et votre conscience est notre dernière arme dans cette bataille pour la vérité.

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