Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Pour un référendum mondial de la conscience humaine, cessez le feu à Gaza !
14 juillet 2025Le 14 Juillet, jour de fête nationale…..pourquoi pas pour la paix et la justice….Abu Amir envoie ce texte de réflexion: que signifie un cessez-le-feu pour les habitants de Gaza ?
Le cessez-le-feu pour les habitants de Gaza n’est pas simplement un accord politique entre deux parties ni une accalmie temporaire annoncée lors d’une conférence de presse. C’est, dans son essence, un rêve de vie, un cri humain enfoui sous les décombres. C’est le rêve d’un enfant qui a tremblé des nuits entières au son des bombardements, le souhait d’une mère qui n’a pas dormi depuis des jours, de peur qu’un missile ne frappe sa maison. C’est le droit de vivre sans que la vie soit interrompue par le vrombissement des avions, les cris des blessés ou les nouvelles des morts.
Pour les Gazaouis, un cessez-le-feu est un rare moment de calme dans une ville habituée à la mort, une occasion d’embrasser leurs enfants sans peur, d’observer le coucher du soleil sans fumée ni hurlements. C’est la reconquête du sentiment le plus simple de sécurité, celui qui leur a tant manqué dans les guerres répétées qui ont envahi leurs foyers et brisé leurs rêves sans pitié. Le cessez-le-feu porte une dimension profondément humaine, car il rend aux habitants de Gaza le sentiment d’exister en tant qu’êtres humains, et non comme de simples chiffres dans les bulletins d’information. C’est un sentiment d’appartenance à un monde qui reconnaît encore leur droit à la survie, ne serait-ce que pour quelques heures.
Sur le plan psychologique et social, les effets de la guerre ne se limitent pas aux blessures physiques ; ils pénètrent jusque dans les profondeurs de l’âme. Les enfants qui ont grandi au son des explosions souffrent de troubles de stress post-traumatique, de peur constante, et d’un manque total de sentiment de sécurité. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais connu un seul jour « normal » dans leur vie. Le cessez-le-feu devient alors une nécessité psychologique avant même d’être une revendication politique. Il ouvre une porte, même étroite, vers une possible guérison.
Les jeunes de Gaza perdent leurs ambitions à cause de la violence continue. La guerre leur vole non seulement leurs familles et leurs maisons, mais aussi leurs rêves d’un avenir meilleur. Le cessez-le-feu leur donne l’espace nécessaire pour se relever, une chance de reprendre leur souffle, de soigner leurs blessures et de reconstruire leurs âmes brisées par les coups de la guerre. Il allège les tensions sociales et familiales exacerbées par les pressions psychologiques cumulées, ce qui aide la société à retrouver un peu de cohésion.
Sur le plan économique, Gaza subit un blocus étouffant depuis de nombreuses années, ce qui a rendu son économie extrêmement fragile, dépendant largement de l’aide humanitaire. À chaque guerre, les infrastructures subissent des destructions massives : les usines sont démolies, les projets interrompus, et des milliers de familles perdent leur source de revenu. Un cessez-le-feu représente une potentielle nouvelle étape – même limitée – de relance économique : ouverture des points de passage pour faire entrer matériaux de construction et carburant, relance des petits projets, retour de l’activité commerciale sur les marchés locaux.
Le cessez-le-feu est aussi un rayon d’espoir pour des milliers de diplômés sans emploi, qui pourraient, dans un contexte de calme relatif, avoir une opportunité. L’économie ne peut prospérer sous les bombes, et les investissements – qu’ils soient locaux ou étrangers – sont impossibles sans sécurité. Une stabilisation, même temporaire, pourrait stimuler certaines initiatives de la vie civile et redonner vie à des rues vidées de toute activité, si ce n’est les ambulances et le bruit des ruines.
Politiquement, un cessez-le-feu représente un signe qu’un horizon diplomatique, même limité, reste envisageable. C’est un véritable test de la volonté des acteurs internationaux à faire pression pour des solutions justes et durables, au lieu de simplement faire taire les armes temporairement. C’est aussi un message adressé au monde : le peuple palestinien, et plus particulièrement celui de Gaza, n’est pas une entité oubliée dans ce conflit, mais un peuple digne, porteur de droits et de revendications.
À chaque trêve, les familles de Gaza attendent des positions concrètes de la communauté internationale, qui dépassent les simples condamnations verbales pour aller vers des mesures tangibles protégeant les civils et évitant la répétition du drame. Mais les Gazaouis ont appris, par l’expérience, que ces trêves sont souvent fragiles, et que la politique ne suffit pas sans justice et équité véritables. Ainsi, le cessez-le-feu doit être une porte vers un traitement des causes profondes du conflit, au premier rang desquelles figurent l’occupation, l’agression et le blocus, et non une simple pause avant une nouvelle escalade de violence.
Malgré tout l’espoir qu’un cessez-le-feu puisse susciter, une inquiétude permanente habite les cœurs à Gaza : et après ? Est-ce une véritable trêve, ou juste une courte pause avant une nouvelle vague de destruction ? Les habitants de Gaza ont vécu ce scénario à maintes reprises, au point qu’ils hésitent à se réjouir ou à réagir positivement aux nouvelles prometteuses, de peur qu’elles ne se transforment rapidement en nouveau cauchemar. La confiance est absente, et la réalité prouve que la paix à Gaza est aussi fragile qu’un filet de fumée, prêt à se dissiper à tout instant.
Cependant, ils n’ont pas le luxe de baisser les bras. Ils plantent l’espoir dans le cœur de leurs enfants, leur apprennent que demain peut être meilleur, même s’ils ne le verront peut-être pas eux-mêmes. Le cessez-le-feu est donc autant une opportunité qu’une responsabilité – que le monde entier doit assumer et protéger, afin qu’il devienne plus qu’une simple accalmie, mais plutôt le début d’une nouvelle phase plus juste et plus stable.
Le cessez-le-feu à Gaza n’est pas seulement la fin d’une guerre, mais le début d’un long rêve de paix véritable. Une paix qui ne repose pas seulement sur le silence des armes, mais sur une justice qui restitue aux habitants leur droit, et qui garantit la dignité de l’être humain palestinien. C’est la première étape d’un long chemin, mais un chemin qu’il faut absolument emprunter si le monde veut vraiment mettre fin à ce conflit chronique.
Gaza ne demande pas l’impossible. Elle demande simplement à être traitée comme les autres peuples de la terre : que ses habitants puissent vivre en sécurité dans leurs foyers, que ses enfants aillent à l’école sans peur, et que les portes de l’espoir leur soient ouvertes, et non celles des cimetières. Le cessez-le-feu est, en son essence, un référendum mondial sur la conscience humaine : le Palestinien est-il encore perçu comme un être humain ? La vie à Gaza mérite-t-elle encore d’être protégée ? La réponse ne réside pas dans les mots, mais dans les actes, dans les décisions courageuses qui mettront fin à la souffrance et donneront à ce peuple opprimé une réelle chance de vivre dignement, après des décennies d’oppression, de sang et d’abandon.
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