Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Quand le pain devient un vœu au camp des paysans d’Al – Fajr

2 juillet 2025
Le Pain! Les enfants n'en avaient pas mangé depuis plusieurs semaines...

Dans le camp d’Al -Fajr la tragédie des enfants de Gaza à l’heure de la faim et du silence : initiative soutenue par l’ UJFP « le pain de l’espoir » compte rendu du 1er Juillet
Dans un monde où d’immenses quantités de nourriture sont jetées à la poubelle, où les plats les plus raffinés sont exhibés sur les écrans et dans les festins, les enfants de Gaza vivent un moment inimaginable. Un moment où le pain, le plus simple des besoins vitaux, est devenu un rêve lointain, un souhait qu’ils murmurent dans leurs prières avant de s’endormir. Il ne s’agit pas ici de bonbons, ni de fruits, ni même de chocolat, mais bien de pain, ce pain devenu un luxe invisible dans des camps exténués par le blocus, où l’on oublie jusqu’à son odeur et sa forme.
À Gaza, où le ciel pleure, saturé par la fumée des bombes et des missiles, et où la terre est couverte de ruines et de camps, parler de dignité, d’éducation ou de confort n’a plus de sens. Les revendications humaines ont reculé jusqu’à un point douloureux : « Nous voulons du pain pour nos enfants. » Une scène qui glace le sang : une mère tient le bras maigre de son enfant et dit à nos équipes : « Mon fils n’a pas goûté au pain depuis des semaines. » Une autre, derrière elle, crie : « Nous voulons seulement du pain, nous ne demandons rien d’autre. » Ce ne sont pas de simples paroles, mais une gifle au visage de la conscience humaine.
La pauvreté à Gaza ne se mesure plus par les revenus ou les services, mais par le nombre de jours où un enfant peut trouver un morceau de pain. Les boulangeries sont à l’arrêt, les files d’attente sont interminables, la farine ne passe plus, et les camps sont fermés sur des cœurs qui gémissent de faim. Dans le camp d’Al-Fajr, l’un de ces camps privés de tout, les semaines passent sans que les enfants ne sentent l’odeur du pain frais, encore moins le goûtent.
Dans ce paysage tragique, et face aux appels déchirants des mères adressés aux équipes de l’UJFP lors de leurs visites de terrain, une réponse humaine et rapide a vu le jour. Les mères ont parlé du désir de leurs enfants pour du pain, des larmes qui coulent chaque nuit à cause des ventres vides, des enfants qui rêvent d’un morceau de pain comme d’autres rêvent de jouets.
De cette douleur est née l’initiative « Pain de l’Espoir », une action humanitaire lancée par les équipes de l’UJFP, visant à produire et distribuer du pain aux enfants du camp d’Al-Fajr — non seulement pour apaiser leur faim, mais pour raviver une part de leur humanité volée. Nos équipes ont réussi à se procurer six sacs de farine et ont commencé à travailler jour et nuit pour produire du pain. Elles ont pu fabriquer 1 400 pains, distribués gratuitement aux familles d’agriculteurs et aux enfants démunis.
« Pain de l’Espoir » n’était pas un simple projet de secours, mais un acte de résistance contre la faim et l’oubli : un rappel au monde qu’à Gaza, des enfants ne demandent pas les plaisirs de la vie, mais simplement un pain pour oublier la douleur de leur estomac. L’image de ces enfants recevant les pains, les serrant contre eux comme s’ils embrassaient la vie, bien plus que tous les discours.
Ce n’est pas un récit de guerre ancienne, mais une réalité quotidienne, qui se déroule au XXIe siècle, sous les yeux du monde, face à un silence international plus étouffant que le blocus lui- même. N’est-ce pas un crime ? Priver un enfant de pain, n’est-ce pas l’une des violations les plus atroces ?
À Gaza, tout est devenu fragile : les murs, les âmes, l’espoir… Mais « Pain de l’Espoir » est venu dire qu’au cœur de cette obscurité, une petite lumière peut allumer mille bougies, et que parmi les ruines peut naître un acte de résistance — par la vie, et par le pain… rien que le pain.
Et la question reste suspendue aux épaules de la conscience mondiale : qu’attend encore le monde ? Faut-il que les enfants de Gaza meurent de faim pour que la conscience humaine s’éveille ? Ou bien le pain, ce bien si simple, restera-t-il un rêve inaccessible dans des camps qui n’ont pas vu l’aube depuis si longtemps ?
Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/13LXXyiEa-249gt8bIKSP3SxU_zpfk-a3

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