Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Terribles conditions du retour pour des milliers de Palestinien.ne.s et pour les agriculteurs d’ Abu Taima
27 janvier 2025Le 26 Janvier Abu Amir envoie deux textes concernant les multiples difficultés du retour chez eux pour les gazaouis et les destructions auxquelles ils font face une fois arrivés.
Des milliers de palestinien.ne.s bloqué.e.s
Des milliers de Palestiniens déplacés dans le sud de Gaza ont passé la nuit à l’extérieur, le long de la route côtière réservée aux piétons et de la rue Salah al-Din réservée aux véhicules, en endurant des températures glaciales dans l’attente de pouvoir retourner au nord, conformément à l’accord de cessez-le-feu qui a été violé par les forces d’occupation, empêchant leur retour dans les délais.
Scènes d’attente sur la route Al-Rashid
Des milliers de Palestiniens ont été observés en attente sur la route côtière d’Al-Rashid. Ils avaient fui vers les gouvernorats du centre et du sud de Gaza pendant plus de 15 mois de guerre génocidaire. Ils ont attendu avec impatience l’occasion de retourner chez eux dans les gouvernorats de Gaza et du Nord.
Traversée de Netzarim : la lutte pour le retour
Depuis samedi matin, des centaines de Palestiniens ont fait leurs bagages et se sont dirigés vers le point le plus proche près du “Passage de Netzarim”, la frontière séparant les régions sud et nord de Gaza. Ce passage a été établi par l’armée d’occupation israélienne au début de son opération terrestre, lancée le 27 octobre 2023 et conclue avec l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu le 19 décembre 2024.
Huitième jour de la trêve | L’occupation viole l’accord et empêche le retour des personnes déplacées.
Le retour des personnes déplacées dans la ville de Gaza et dans le nord était prévu après que le Hamas a remis quatre femmes israéliennes captives au Comité international de la Croix-Rouge, qui, à son tour, les a remises à l’occupation. Cependant, l’occupation a violé l’accord, affirmant que la résistance n’a pas libéré l’une des captives, identifiée comme Orbel Yehuda. Dans un retournement inattendu, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé samedi que les Palestiniens des gouvernorats du sud et du centre de Gaza ne seraient pas autorisés à revenir vers le nord jusqu’à ce que des arrangements pour la libération de Yehuda soient effectifs.
Déclaration de l’armée israélienne
Dimanche matin, le porte-parole de l’armée israélienne Avichay Adraee a annoncé que le passage de Netzarim resterait fermé aux Palestiniens déplacés qui tentent de retourner du sud de la bande de Gaza vers le nord. Dans un communiqué, Adraee a déclaré :
“ Compte tenu de la violation par le Hamas de l’accord de cessez-le-feu et pour éviter les frictions et les malentendus, toutes les instructions actuelles restent en vigueur, notamment l’interdiction d’approcher du passage de Netsarim jusqu’à nouvel ordre.”
Il a souligné : “ Le passage ne sera pas rouvert aux mouvements tant que la libération de la citoyenne israélienne Orbel Yehuda n’aura pas été résolue par des médiateurs et par Israël.”
Il a également exhorté les Palestiniens à respecter les instructions pour “assurer leur sécurité.”
Retards dans la mise en œuvre de l’accord d’échange de prisonniers
Selon l’accord, les déplacés devaient retourner après que le Hamas ait remis quatre femmes soldats israéliennes à la Croix-Rouge.
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Cependant, l’occupation a refusé de remplir sa part, citant le fait que Yehuda n’a pas été libérée
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Les responsables israéliens ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que le Hamas libère Yehuda dans les prochains jours, ce qui pourrait ouvrir la voie au retour des résidents de Gaza vers les zones du nord.
Résistance et démentis
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Le Hamas a accusé l’occupation de retarder la mise en œuvre du cessez-le-feu et de l’accord d’échange de prisonniers et a averti des conséquences de retarder les autres étapes de l’accord
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Des sources de la résistance ont révélé qu’avant l’accord, les frappes aériennes israéliennes avaient coupé les communications entre les ravisseurs de Yehuda et leur direction au sein de “Saraya al-Quds”, la branche armée du Mouvement Jihad islamique, pendant plusieurs jours que le contact soit rétabli et sa sécurité vérifiée.
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Ces sources ont également déclaré que Yehuda était impliquée dans des “tâches de renseignement” dans le cadre du programme spatial de l’armée israélienne, contredisant ainsi la prétention israélienne selon laquelle elle est une civile. Cette classification pourrait affecter la liste des prisonniers palestiniens qui seront libérés en échange de sa libération.
Crise humanitaire et avenir incertain
Le sort des personnes déplacées qui retournent dans le nord de Gaza reste incertain, laissant les familles bloquées sans abris dans des conditions humanitaires très difficiles. La souffrance continue est devenue un élément indissociable de la vie des habitants de Gaza, alors que leur lutte pour la vie persiste sans résolution à l’horizon.
La souffrance des agriculteurs d’Abu Taima : le choc de la destruction au retour
Lorsque les agriculteurs sont revenus dans leur région d’Abu Taima, la joie de retrouver leurs maisons, dont ils avaient rêvées pendant des mois, était difficile.
Le choc a été accablant lorsqu’ils ont découvert la plupart de leurs maisons rasées et les repères de leur région complètement effacés par la dévastation de la guerre. La scène de destruction était inimaginable, avec des décombres éparpillés partout, et les maisons qui abritaient autrefois leurs souvenirs et leurs vies transformées en tas de débris. Face à cette dure réalité, les agriculteurs n’ont eu d’autre choix que de reloger temporairement leurs familles au camp des agriculteurs de Mawasi Khan Younis, pendant qu’ils travaillaient à organiser un abri alternatif dans leur région.
Cela a marqué le début d’une nouvelle lutte pour reconstruire des vies brisées par la guerre.
Appels à l’aide
Alors qu’Abu Taima manquait même des produits de première nécessité, et en l’absence d’abris adéquats pour les familles qui ont perdu leur maison, les agriculteurs ont lancé des appels urgents à l’UJFP pour la fourniture de bâches en plastique afin de réparer certaines parties de leurs maisons endommagées, les rendant temporairement habitables pour leurs familles.
Ils ont également souligné le besoin critique d’eau, une bouée de sauvetage dans une zone qui était privée d’eau depuis des semaines.
Réponse rapide de l’UJFP et de manière décisive à ces appels humanitaires. Le samedi 25 janvier, les équipes ont distribué 175 bâches en plastique dans le cadre de l’initiative ” Hiver à l’abri “. Ce soutien a immédiatement permis aux familles touchées de commencer à réparer de petites sections de leurs maisons endommagées, leur offrant un espace relativement sûr pour héberger leurs familles.
Les efforts ne se sont pas arrêtés là. Le samedi soir, les équipes ont loué un gros générateur pour faire fonctionner le puits d’eau n°2, qui fait partie du système d’eau ainsi que de la station d’approvisionnement en eau potable. Grâce à ces efforts, l’eau commencera à être pompée dès dimanche midi pour les familles qui sont revenues à Abu Taima, leur permettant ainsi d’accéder aux besoins essentiels de la vie. Les familles qui avaient cherché refuge dans le camp des agriculteurs de Mawasi Khan Younis ont commencé à retourner à Abu Taima le dimanche à l’aube, pleines d’espoir malgré les conditions difficiles. Bien que les maisons où elles sont revenues soient loin d’être dans leur état d’origine, la résilience de la vie et la détermination leur ont donné une lueur d’optimisme. Avec l’aide des bâches en plastique, ces familles ont commencé à réparer ce qu’elles pouvaient, dans une atmosphère de coopération et de solidarité au sein de la communauté.
Évaluation initiale des dégâts
Les équipes de l’UJFP ont procédé à une évaluation préliminaire des maisons endommagées à Abu Taima. Les premiers résultats ont révélé :
• 146 maisons complètement détruites, ne laissant aucune trace derrière elles.
• 277 maisons gravement endommagées, les rendant inhabitables.
• La plupart des maisons restantes ont subi des dégâts partiels, allant de significatifs à modérés, ce qui est un défi formidable pour leur restauration.
Espoir de reconstruction
Malgré l’ampleur de la catastrophe, ces efforts humanitaires de l’UJFP et des résidents eux-mêmes ont apporté une lueur d’espoir à Abu Taima. Bien que la route vers une reconstruction complète soit encore longue, le retour des familles et la reprise de l’approvisionnement en eau dans la région ont marqué une étape importante vers l’allègement des souffrances et la pose des bases d’un avenir plus stable.
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