Chronique “Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Toutes les guerres prennent fin…la guerre de Gaza continue encore
24 juin 2025Alors que les médias s’accordent à parler d’un cessez le feu fragile entre Israël qui a attaqué et l’ Iran qui a riposté Abu Amir écrit le 24/06 : pas de paix sans justice, pas de justice sans la fin de l’enfer !
Dans l’histoire, il n’y a jamais eu de guerre éternelle. Toutes les guerres, aussi intenses soient-elles, aussi longues que soient leurs durées, ou aussi grandes que soient leurs tragédies, finissent tôt ou tard, soit par la victoire d’un camp, soit par la défaite de tous, soit par une prise de conscience tardive de l’inutilité de poursuivre les hostilités.
Mais la guerre de Gaza, qui a commencé il y a près de deux ans, est toujours en cours, comme si elle échappait à la logique du temps, comme si elle refusait que se tourne une nouvelle page de douleur humaine.
Gaza, ce petit point sur la carte du monde, est devenue un symbole mondial de résistance. Mais en même temps, elle s’est transformée en un théâtre à ciel ouvert de sang, de larmes et de souffrance quotidienne. La guerre s’est prolongée, et la tragédie se perpétue, chaque jour apporte son lot d’horreurs, comme si le temps s’était figé, ou comme si Gaza évoluait en dehors du cadre de la justice internationale et de la responsabilité humaine.
Les centres d’aide à Netzarim : un piège mortel quotidien
L’une des scènes qui illustrent l’atrocité de la réalité à Gaza est ce qui se passe devant les centres de distribution d’aide, notamment ceux établis par l’occupation dans la zone de Netzarim. Des dizaines de morts et de blessés tombent chaque jour, non seulement à cause de la faim, mais parce qu’ils sont sortis chercher de quoi apaiser la faim de leurs enfants.
Ils ne meurent pas seulement de besoin, mais ils sont aussi pris pour cibles, abattus par des snipers, écrasés sous les roues du chaos, ou laissés mourir en saignant au milieu de la foule du désespoir.
Ces centres, qui étaient censés être des sources de secours humanitaire, sont devenus des pièges collectifs, fréquentés par des affamés paniqués, confrontés à une violence systématique, poursuivis par des bombardements aveugles, ou livrés à l’absence totale d’organisation et de protection. L’image de ces foules courant derrière les camions d’aide ou s’agglutinant aux points de distribution est devenue synonyme d’humiliation humaine et une preuve accablante de l’absence du monde civilisé face à la tragédie de Gaza.
Deux années d’enfer : blocus, massacres et déplacements
Depuis plus de deux ans, les habitants de Gaza vivent sous le joug d’une guerre sans fin. Des milliers de morts sont à déplorer, la majorité étant des femmes et des enfants. Des maisons se sont effondrées sur leurs habitants, des quartiers entiers ont été rasés, des familles entières anéanties, des infrastructures presque totalement détruites. Tous les aspects de la vie civile sont menacés, les hôpitaux sont hors service, les écoles transformées en abris surpeuplés de déplacés.
À cette destruction matérielle s’ajoute une destruction humaine et morale tout aussi atroce. Des millions de personnes vivent au bord de la famine, souffrent d’insécurité, de coupures d’électricité, de manque d’eau potable, de propagation de maladies et de pénurie de médicaments. Les enfants, qui devraient aller à l’école et jouer dans les ruelles, fouillent désormais les décombres à mains nues à la recherche d’un proche ou d’un morceau de pain.
L’exil n’est plus un concept politique à Gaza, mais une réalité concrète. Plus d’un million et demi de personnes sont déplacées à l’intérieur même du territoire, privées des besoins les plus élémentaires. Les maisons sont devenues des tentes, les tentes sont devenues de la poussière, et l’avenir un rêve reporté.
Jusqu’à quand ? La question qui revient le plus souvent sur les lèvres des Gazaouis est : jusqu’à quand ?
Jusqu’à quand les tueries vont-elles continuer ? Jusqu’à quand les enfants supporteront-ils les scènes quotidiennes d’horreur ? Jusqu’à quand les médecins tiendront-ils en salle d’opération malgré les coupures de courant et le manque de médicaments ? Jusqu’à quand le monde restera-t-il silencieux, se contentant de publier des déclarations d’inquiétude et de regret ?
La capacité de résilience à Gaza n’est pas infinie. Ce que les habitants accomplissent aujourd’hui relève du miracle, mais cela ne peut pas durer éternellement. Le monde doit agir, plus que jamais, pour mettre fin à cette guerre, lever le blocus, fournir une protection internationale et garantir les droits fondamentaux des civils. Les peuples ne vivent pas que de patience, et ne construisent pas leur avenir sur les ruines des bombardements et de la faim.
La guerre contre Gaza doit cesser, non seulement parce qu’elle a trop duré, mais parce qu’elle a dépassé toutes les lignes rouges de l’humanité. Elle est passée d’un conflit politique à une tragédie morale mondiale.
Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza n’est pas un simple conflit, mais un crime continu contre un peuple sans défense, assiégé, affamé, tué et contraint de vivre sous les décombres de son propre pays. C’est une guerre asymétrique, où les moyens les plus brutaux de destruction sont utilisés contre des gens qui n’ont que leur volonté, leur voix et leur attachement à l’espoir.
L’image des enfants se réveillant au son des bombes et s’endormant au bruit des avions est une tache indélébile sur le front de notre époque. Le silence international, ou la simple condamnation verbale, équivaut à une complicité implicite dans cette injustice continue. Chaque retard dans l’arrêt de ces massacres prolonge une souffrance injustifiable, et légitime davantage de violations du droit international et des droits de l’homme.
Le peuple palestinien de Gaza ne demande pas l’impossible. Il ne réclame que ce qui est évident : vivre dans la dignité, manger et boire, apprendre et travailler, avoir une patrie sûre et un ciel qui ne pleut pas le feu. Ce ne sont pas des privilèges, mais des droits humains fondamentaux auxquels chaque individu sur cette planète devrait avoir accès.
Mais il ne peut y avoir de paix sur les ruines de la justice. Il ne peut y avoir de stabilité tant que le blocus n’est pas levé, tant que la machine de guerre ne s’arrête pas, tant que les criminels ne sont pas jugés. La justice n’est pas un choix politique, c’est une nécessité morale. Une paix sans justice n’est qu’une trêve temporaire menant à une explosion plus grande.
La voie du salut commence par la reconnaissance du droit des Palestiniens à une vie libre et digne, par la fin de l’occupation, et par l’autodétermination de ce peuple sans tutelle ni oppression. Tant que cette guerre continue sous ses diverses formes, c’est l’humiliation des valeurs mêmes que le monde dit civilisé prétend défendre.
Et en fin de compte, les armes se tairont peut-être un jour, les chapitres de cette guerre se refermeront peut-être un jour, mais la mémoire demeurera, et les victimes continueront de réclamer justice. Car la véritable paix ne s’écrit pas à l’encre politique, elle se bâtit sur les ruines de l’injustice, se nourrit du sang de la vérité, et se consolide par la dignité et les droits qui ne s’effacent pas avec le temps.
Pas de paix sans justice, pas de justice sans fin à cet enfer !
Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :
ARTICLE AGORA SUIVANT :
