Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Un regard sur Gaza

7 janvier 2025
Action de Boycott au Carrefour de St Jean de Védas le 4/01/25

Le 6 Janvier au soir Abu Amir envoie ce texte, rien ne bouge, tout s’aggrave, la seule chose que nous puissions encore faire c’est en témoigner au jour le jour sans s’arrêter.

L’agression israélienne contre la bande de Gaza continue aujourd’hui, le 458e jour, causant des destructions massives et un nombre croissant de morts et de blessés. À chaque heure, de nouvelles vies innocentes sont perdues et la situation ne cesse de se détériorer. Depuis le 7 octobre 2023, l’agression n’a été interrompue que pendant une semaine, période durant laquelle un cessez-le-feu a été conclu entre le Hamas et Israël pour l’échange de prisonniers au début de la guerre. Malgré cette trêve temporaire, la guerre a repris avec une intensité accrue, les frappes israéliennes visant des maisons, des refuges et des tentes de déplacés dans plusieurs régions, laissant derrière elles des milliers de morts et de blessés. Les derniers rapports indiquent que 88 personnes ont été tuées et 208 blessées au cours des 24 dernières heures, à la suite d’attaques directes contre les lieux où se trouvent les déplacés.

Ce qui aggrave la situation, ce sont les conditions climatiques extrêmes auxquelles les déplacés doivent faire face. Le froid glacial et les vents violents n’épargnent personne, exacerbant les souffrances des familles qui ont perdu leurs maisons et dorment dans des tentes qui ne les protègent en rien du froid. Parmi les victimes, un nourrisson de seulement 35 jours est décédé à cause de ces conditions climatiques, portant à huit le nombre de décès dus au froid ces derniers jours. L’ONU indique que plus de 7 700 nouveau-nés à Gaza n’ont pas accès aux soins médicaux vitaux, ce qui signifie que la mort poursuit les enfants de Gaza, qu’elle soit causée par les bombardements ou le froid.

Dans ce contexte, les habitants de Gaza espèrent désespérément toute occasion de mettre fin à leurs souffrances, attendant avec une patience et un espoir immense toute annonce de cessez-le-feu ou d’un arrêt des hostilités. L’espoir d’une fin de la guerre devient un fil très mince, un rêve pour les enfants et les jeunes qui voient leur vie et leur avenir se dissiper sous les bombardements et la destruction. Leurs rêves, jadis fondés sur l’ambition et la volonté, se brisent sous les coups de la guerre. Ceux qui rêvaient d’une bonne éducation, d’une carrière prometteuse, ou simplement d’une vie pleine d’opportunités, se retrouvent aujourd’hui à lutter pour survivre, abandonnant derrière eux tous leurs espoirs et leurs rêves écrasés par la machine de guerre.

Malheureusement, les négociations politiques qui pourraient alléger les souffrances des habitants de Gaza ne se concentrent ni sur la sauvegarde des vies ni sur la recherche de la justice. Les négociateurs israéliens et palestiniens semblent obnubilés par la volonté de marquer des points politiques, indifférents à la souffrance des peuples. Chaque camp cherche à obtenir des avantages politiques sans se soucier des vies humaines, et l’indifférence est flagrante dans le traitement du dossier humanitaire. Plutôt que d’aboutir à un accord réel qui mettrait fin aux souffrances et stopperait la destruction, chaque camp insiste sur ses propres conditions, même si cela signifie sacrifier la vie des innocents.

Sur le plan de la santé, la situation à Gaza se dirige vers une catastrophe. Les hôpitaux et centres de santé, qui étaient les seuls à offrir des soins, sont attaqués et détruits. Des milliers de patients, souffrant de blessures graves ou de maladies chroniques, ne trouvent aucun traitement ni soin, car les hôpitaux manquent de médicaments essentiels et d’équipements médicaux. Les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes sont les plus vulnérables, car ils ne trouvent ni refuge contre les bombardements ni soins médicaux. En l’absence de soins appropriés, les maladies se propagent, qu’elles soient causées par le manque de soins ou par l’encombrement dans les endroits qui tentent d’héberger les déplacés.

Pendant que les habitants de Gaza souffrent, la communauté internationale demeure silencieuse, incapable de prendre des mesures concrètes pour faire pression sur les parties concernées afin d’arrêter l’agression. Malgré les appels humanitaires répétés des organisations internationales, les grandes puissances restent préoccupées par leurs propres intérêts, se contentant de publier des déclarations de condamnation sans prendre de mesures réelles sur le terrain. Ce silence international transforme les massacres à Gaza en une tragédie humanitaire qui ne cesse de s’aggraver sans intervention significative de la part de la communauté internationale.

Alors que les souffrances du peuple palestinien à Gaza s’intensifient, la brutalité des pratiques militaires israéliennes est de plus en plus évidente, ne faisant aucune distinction entre civils et combattants. Les attaques sur les zones résidentielles et les refuges montrent un manque total de respect des principes humanitaires. L’armée israélienne, qui est censée respecter les lois internationales pour protéger les civils, considère le meurtre et l’extermination comme des moyens de parvenir à ses objectifs politiques. Les violations continues du droit international des droits de l’homme sapent toute crédibilité de la partie qui cherche à instaurer une paix durable.

La souffrance de Gaza ne prendra fin pas seulement avec un cessez-le-feu ou une trêve temporaire, mais nécessite un véritable changement de réflexion politique et stratégique à tous les niveaux. Le monde doit cesser de détourner les yeux de ces massacres et travailler activement à la justice pour les innocents qui vivent à Gaza.

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