Chronique”Gaza Urgence Déplacé.e.s”|L’histoire d’un peuple qui résiste à la mort par la vie

11 octobre 2025
La chaîne israélienne Channel 12 rapporte que la 7e brigade de l’armée s’est retirée de la bande de Gaza. (source vidéo Quds News Network)

Le soir du 9 Octobre, pendant les dernières tractations de l’accord pour que cesse la guerre à Gaza alors que les bombardements ont continué toute la journée Abu Amir donne le pouls de la population entre décombres et espoir

À Gaza, où l’espace se rétrécit et où le temps s’alourdit, se déploie une tragédie qu’aucune plume ne saurait décrire pleinement. Une tragédie où se mêlent la voix de l’appel à la prière et le fracas des explosions, où les rires s’étouffent sous les cris des enfants. Là-bas, la nuit ne ressemble à aucune autre nuit : ce n’est ni un moment de repos ni un temps de rêve, mais un rendez-vous renouvelé avec la peur, une quête d’abri contre un missile dépourvu de toute pitié.

L’introduction n’est pas ici un assemblage de mots, mais des visages pâles et des yeux éveillés qui n’attendent qu’une seule nouvelle, une nouvelle simple mais qui est devenue leur plus grand souhait : que la guerre cesse. À Gaza, l’espoir n’est plus un luxe, mais l’ultime arme à laquelle se cramponnent les habitants, leur seule défense face à une mort qui frappe sans relâche.

Et malgré l’ampleur de la douleur, malgré la destruction qui a transformé les maisons en ruines, les Gazaouis savent que leur souffrance ne s’éteindra pas aussitôt que les canons se tairont. Ils savent pertinemment qu’ils reviendront aux vestiges de leurs foyers pour y trouver les murs effondrés, l’eau disparue, l’électricité réduite à un souvenir, et que leur vie ne s’améliorera réellement qu’après de longues années d’efforts et de labeur. Pourtant, ils ne demandent pas l’impossible ni ne rêvent de luxes inaccessibles : ils veulent seulement que les tueries s’arrêtent. Ils veulent serrer leurs enfants dans leurs bras la nuit sans craindre que cette étreinte ne soit la dernière, et voir dans leurs yeux des sourires au lieu de la terreur qui les envahit à chaque explosion proche.

L’enfance à Gaza n’est plus une enfance, mais une mémoire saturée de frayeurs. Un enfant de moins de dix ans connaît les noms des avions de guerre et les types de projectiles ; une petite fille retient mieux l’emplacement des abris que ses leçons d’école. Un père enterre ses propres enfants de ses mains, une mère supplie de revenir retrouver ses petits en vie après être sortie chercher un morceau de pain. Et pourtant, au milieu de ces gravats, l’espoir reste plus fort que tout. Il jaillit des ruines comme une petite fleur surgissant entre les pierres, prouvant que la vie ne se brise pas, peu importe combien la mort cherche à l’étouffer.

À travers toute cette douleur, persiste un sentiment accablant d’injustice, une injustice qui ne ressemble à aucune autre, car le monde entier regarde sans réagir. Comme si Gaza avait été abandonnée seule face à un ouragan de feu, comme si le sang des enfants ne suffisait plus à réveiller la conscience humaine. Et malgré tout, ce peuple continue de se tenir debout, de respirer malgré le blocus, de rêver alors que toutes les circonstances lui crient : ne rêve pas. Ils affrontent une guerre d’anéantissement, mais ils ne brandissent pas le drapeau blanc, car ils savent que s’accrocher à l’espoir est une forme de résistance, et que préserver leur humanité dans cet enfer est la plus grande des victoires.

En fin de compte, Gaza demeure une histoire qui ne s’écrit pas à l’encre mais avec des larmes et du sang. L’histoire d’un peuple qui a perdu sa maison, sa terre et ses proches, mais n’a jamais perdu sa volonté ni son espoir. Là-bas, sous un ciel obscurci par la fumée, au milieu des ruines des maisons effondrées, l’espoir renaît dans chaque cœur qui bat encore, dans chaque enfant qui insiste pour sourire malgré la peur, dans chaque mère qui refuse de céder à la tristesse.

La fin que les Gazaouis espèrent n’est ni vengeance ni gains politiques, mais seulement que cesse le massacre, que s’achève cette guerre d’extermination, qu’ils puissent vivre en paix comme les autres peuples. Ce qui demeure le plus puissant à Gaza, ce ne sont pas les murs de ses maisons – ils ont été détruits maintes fois – mais la force de son peuple, qui se relève à chaque fois des cendres, s’accrochant à ce fil ténu d’espoir, un espoir qu’aucune guerre ne peut tuer. »

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