Chroniques ” Gaza Urgence Déplacé.e.s”| 414 jours de génocide au milieu d’un silence international

24 novembre 2024
Le 20 novembre 2024, le Représentant suppléant des Etats-Unis auprès des Nations Unies Robert A. Wood vote contre une résolution sur Gaza au Conseil de sécurité.

Texte journalier d’ Abu Amir sur la situation à Gaza dans le contexte de la décision des mandats d’arrêt émis par la CPI

Pour le 414e jour consécutif, les forces de l’armée israélienne continuent de mener une campagne de génocide atroce dans la bande de Gaza, soutenue par un appui américain et un silence international inquiétant. Les destructions, les tueries et la famine s’intensifient contre les habitants de la région, dans une scène qui reflète les pires crimes contre l’humanité. Dans le nord de la bande de Gaza, les opérations de déplacement forcé s’accélèrent sous un bombardement incessant qui dure depuis 48 jours.

Le ministère palestinien de la Santé a lancé, vendredi, un avertissement urgent concernant l’arrêt total des hôpitaux dans la bande de Gaza dans les heures à venir, en raison du manque de carburant et de l’interdiction de son entrée par les forces de l’armée israélienne, en plus de leur soutien aux groupes armés qui interceptent les convois d’aide humanitaire. La situation humanitaire désastreuse s’aggrave, les frappes israéliennes visant les infrastructures sanitaires, notamment l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande, qui a été directement bombardé à plusieurs reprises, entraînant l’arrêt des générateurs électriques et la paralysie complète de ses services.

Massacres répétés contre les civils et les familles
Dans la nuit de vendredi, trois nouveaux massacres ont été commis, faisant 17 victimes, dont des femmes et des enfants. Dans le quartier de Zaytoun, au sud-est de Gaza, sept personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. Les frappes aériennes ont également ciblé une maison, causant la mort de six personnes, dont trois enfants, et blessant plusieurs autres. Dans le camp de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, le bombardement d’un appartement résidentiel a entraîné la mort de trois personnes, dont deux femmes, et blessé d’autres civils. À Khan Younès, au sud de Gaza, trois personnes, dont un enfant, ont été tuées et plus de 24 autres blessées lors d’une attaque aérienne.

Le nombre de victimes continue d’augmenter
Selon les rapports du ministère de la Santé de Gaza, le bilan des victimes depuis le 7 octobre 2023 dépasse les
44 176 morts, en plus de 104 473 blessés, avec des frappes aériennes et des bombardements d’artillerie incessants dans toute la région. Au cours des dernières 48 heures, 120 morts et 205 blessés ont été recensés, tandis que de nombreuses victimes restent sous les décombres en raison de l’impossibilité pour les équipes de secours d’atteindre les zones ciblées.

Ciblage des infrastructures de santé et des institutions humanitaires
L’hôpital Kamal Adwan, situé dans le nord de la bande de Gaza, a été frappé à plusieurs reprises par des drones, causant des blessures parmi le personnel médical et interrompant complètement ses activités. Par ailleurs, l’organisation Médecins Sans Frontières a confirmé qu’une frappe israélienne avait failli coûter la vie à cinq de ses employés alors qu’ils rentraient de l’hôpital Nasser à Khan Younès, malgré une coordination préalable avec les autorités israéliennes et l’affichage de leur logo officiel sur le véhicule.

Israël et son mépris pour le droit international
La réaction d’Israël face à la décision de la Cour pénale internationale révèle clairement sa conviction d’être un État au-dessus des lois, agissant sans rendre de comptes ni respecter les conventions et normes internationales. Israël se comporte depuis longtemps comme une “nation supérieure” qu’il est interdit de critiquer, ignorant les droits de l’homme et les principes de justice internationale. Toutefois, les peuples du monde commencent à prendre conscience de cette réalité et expriment leur frustration face à leur incapacité à contrer ces violations. La colère monte, et des signes clairs montrent que le monde reconnaît un dysfonctionnement profond dans le système international : le soutien inconditionnel à Israël ne peut pas durer indéfiniment.

L’hypocrisie de la position américaine
En ce qui concerne la politique américaine, les États-Unis appellent toujours à un cessez-le-feu tout en soutenant Israël avec toute leur puissance militaire et économique. Washington prétend “rapprocher les points de vue”, mais elle bloque systématiquement, par son veto, toute résolution des Nations Unies appelant à un cessez-le-feu. Cette contradiction flagrante soulève de véritables questions sur le rôle des États-Unis et pousse beaucoup à se demander : comment peut-on interpréter ce comportement ? S’agit-il d’un soutien inconditionnel à Israël ou d’un mépris pour la volonté de la communauté internationale ?

Appels urgents pour sauver Gaza
Face à cette situation critique, le ministère de la Santé de Gaza a renouvelé son appel à la communauté internationale et aux organisations humanitaires pour une intervention immédiate afin de permettre l’entrée de carburant, de fournitures médicales et de besoins essentiels. Le ministère a également exhorté la Cour pénale internationale à exploiter ses décisions pour mettre fin au génocide à Gaza, tout en appelant à l’envoi de délégations médicales pour garantir la continuité des services de santé dans la bande de Gaza, en particulier dans les zones les plus touchées du nord.

La situation à Gaza exige une action internationale décisive pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire et arrêter les crimes incessants contre les civils.

Brigitte Challande

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