Plus que jamais le 11 mai, désobéissons en exerçant le droit de retrait et de grève ! | Appel de la 11ème coordination des luttes

Appel de la 11ème coordination nationale des AG, coordinations et comités de secteurs, réunis le samedi 25 avril

Depuis l’annonce il y a presque 15 jours, de la réouverture des crèches, écoles, collèges et lycées le lundi 11 mai, la plus grande cacophonie règne : reprise régionale, reprise par niveau et échelonnée, reprise au volontariat des parents. Laisser la liberté aux familles de remettre leurs enfants à l’école en mai n’est pas de la bienveillance mais de l’hypocrisie de la part de dirigeants qui laissent le plus grand flou régner autour des moyens de se protéger : les masques arriveraient, pas des FFP2 évidemment, pour l’ensemble de la population. Pour les personnel.le.s travaillants dans les écoles, aucune garantie n’est aujourd’hui mise sur la table. Plus les jours passent, plus le gouvernement se déleste sur les collectivité territoriales qui elles-mêmes évoquent des réticences tant en terme de santé publique que de financement du matériel censé assurer un minimum de protection. Clairement, la possibilité d’une 2e vague de l’épidémie comme dans des régions de Chine, à Hokkaido au Japon ou encore à Singapour est de mise.

Car au-delà du seul secteur de l’Education Nationale, l’appel à la reprise progressive des établissements scolaires et des crèches n’est qu’un révélateur de plus d’une démarche systémique du capitalisme qui a pour seul objectif de reprendre son accumulation de profits. C’est ainsi toute notre société qui est mise en danger.

Le seul objectif clair est la mise à disposition des parents pour répondre aux exigences du patronat, quoi qu’il en coûte dans la mise en danger des travailleurs.

De plus, le gouvernement qui dès le début n’a absolument pas protégé ceux qui ont continué à travailler. Pour preuve, les transports réduits en Ile-de-France et donc bondés chaque jour. Et notamment pour les salariés manuels, BTP, nettoyage, commerce, pour ne citer que ceux qui n’ont pas cette possibilité de télétravailler.

Nous le redisons, à ce stade de l’épidémie et de son haut degré d’expansion et compte-tenu de l’impossibilité dans l’Education nationale de tenir à distance des jeunes enfants entre eux et avec les adultes, plus que jamais la campagne du #SansNousle11mai est essentielle pour populariser un front du refus de mettre en jeu notre santé et nos vies, celles de nos élèves, celles de leurs familles. Le 11 mai il est vital de ne pas emmener ses enfants à l’école.
Mais pendant que Macron, Philippe, Blanquer et Pénicaud nous jouent leur sketch, leur politique pro-patronale se porte à merveille. Comme prévu, l’annonce du 11 mai a sonné la reprise générale. Dans beaucoup d’entreprises l’objectif est celui de l’amorce d’un retour à la presque normale que le gouvernement souhaite faire entamer aux alentours du 11 mai.
Chômage partiel rémunéré à 84% pour les salaires au-dessus du SMIC, plusieurs milliards d’ores et déjà distribués aux entreprises en aides et garanties de prêt. La première à les toucher en France dans le commerce a été Darty… comme activité essentielle on fait mieux !

Dans les transports, de nouveau, la densité reprend de plus belle. Aucune protection, aucun geste barrière n’est possible.

Du côté de la police, la répression qui n’avait jamais cessé dans les quartiers populaires depuis le début du confinement, a explosé en plein jour samedi dernier, lorsque la BAC a de nouveau blessé mais cette fois-ci, elle a été filmée !

Face à cela, tous les secteurs repousseront cette offensive massive contre la santé et les droits du monde du travail et de la jeunesse !

Construisons le 11 mai dans tous les secteurs comme une journée de droit de retrait général et de grève. Nous appelons les parents à ne pas emmener leurs enfants à l’école. Cette journée devra inscrire ce mouvement dans la durée tout au long du plan de déconfinement orchestré par le gouvernement.

C’est le sens de notre proposition de réunion unitaire.

Le seul plan de déconfinement crédible c’est celui qui nous garantira toutes les protections optimales, à ce stade élevé encore de contamination jusqu’à la mise au point de traitements et de vaccins afin de n’avoir plus à craindre pour notre santé à chaque déplacement en transport, à chaque prise de poste de travail. Pour cela, nous devons proposer un calendrier, exiger que les milliards donnés au patronat destinés à engraisser les actionnaires plus qu’à sauvegarder l’emploi, soient employés dès maintenant, en urgence pour la santé et la recherche. Il faut exproprier et nationaliser immédiatement les laboratoires et l’industrie pharmaceutiques, les placer sous contrôle des salarié.e.s pour se doter collectivement d’un plan de sauvegarde de nos vies.

Nous continuons à soutenir et à organiser partout où nous le pouvons toutes les mesures mises en œuvre par les salarié.e.s et leurs organisations pour ne pas perdre leur vie à la gagner. Nous ne sommes pas de la chair à profit.

Nous revendiquons la fermeture des plateformes de logistique ou au moins leur stricte limitation au secteurs essentiels. Nous exigeons que les entreprises non vitales restent fermées, ou referment pour des raisons de santé et de sécurité. Dans cette crise sanitaire, la situation est la même qu’avant, les riches sont toujours riches et les pauvres sont toujours pauvres. Les attaques contre nos vies, nos droits, sont intolérables, insupportables, injustes et donnent la rage ! Nous revendiquons la régularisation des travailleur.e.s sans papiers ainsi que la mise à l’abri de ces derniers et de tous les sans-abris.

Tant que le risque de contamination restera élevé, le retour au travail doit se faire au volontariat. La meilleure des protections c’est de ne pas se retrouver en nombre dans les écoles, dans les bureaux, dans les ateliers. Le virus peut se propager dans les bars, les restaurant, les cinémas, les salles de spectacles, …, mais pas dans les écoles, dans les usines ? Si les lieux publics ne peuvent pas rouvrir que les écoles et les entreprises restent aussi fermées. Nos vies valent plus que leur profit !

Le déconfinement ne doit intervenir qu’a partir du moment où devient possible et organisée, avec les médecins, les syndicats :
•l’utilisation massive et gratuite  de tests permettant de déterminer si la personne est contaminée, sans condition de présence de symptômes, ainsi que de tests sérologiques permettant de connaître l’état d’immunité de la personne.
•L’isolement et le suivi médical et social, sans perte de revenus, des personnes contaminées.
•La distribution massive et gratuite de masques agrées.

Nous nous joignons aux appels à manifester le 1er mai, sous toutes les formes possibles, sur son balcon ou dans son quartier, en respectant les précautions sanitaires, contre les atteintes au droit du travail, pour la sécurité des travailleuses et afin de porter largement la visibilité de notre coordination, nous proposons la tenue d’un meeting unitaire le vendredi 1er mai à 19h. Nous proposons aux autres AG, coordinations de secteur telles la Coordination nationale Education, la Coordination nationale Lycéenne, la Coordination RATP/SNCF ou la Coordination du Travail Social en lutte… d’organiser cette réunion avec nous. Nous appelons à la multiplication des affiches, banderoles, expressions diverses etc…porteuses de slogans partout dans l’espace public, les rues pour montrer que nous sommes toujours là et mobilisés. En particulier à la veille du 1 er mai. Nous réfléchirons à la proposition d’un slogan commun à l’occasion de ce 1 e r mai.
Prochaine coordination nationale le samedi 2 mai

Participant.e.s Mandaté.e.s :

AG interpro de Rouen
AG interpro de Lyon
AG éducation 95
AG éduc Ile-de-France
AG interpro 91
AG de Nice
AG interpro-interluttes 72
AG interpro 92
AG interpro Grenoble
AG interpro interlutte 57
Stylos rouges
Coordination nationale du travail social en lutte
Coordination interfac
Coordination nationale lycéenne
Coordination nationale éducation
Coordination des collectifs interpros de Gironde
ComMob Lyon2
Comité de mobilisation Campus Grenoble
Collectif des vacataires de Paris Musées
SUD POSTE 92
SUD Emploi Ile-de-France
UNEF Grenoble

Non mandaté.e.s :

AG de lutte du Mantois
AG interpro Paris 18ème
AG bassin d’Argenteuil
AG éduc est francilien
Appel des 175