« Retrait de la loi “sécurité globale” et des lois liberticides qui font de nous l’ennemi intérieur » | Tribune

11 décembre 2020

Le Poing publie un communiqué de l’association des Palestiniens du Languedoc-Roussillon (APLR), de la campagne Boycott-Désinvestissements-Sanctions France Montpellier (BDS34), du collectif des musulmans de Montpellier (CMM) et de la section héraultaise du Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP34).

Pour recontextualiser, le Poing rappelle certaines dispositions de la loi « sécurité globale » :
– Les policiers et les gendarmes qui filment leurs interventions par des « caméras-mobiles » seront désormais autorisés à accéder aux images qu’ils enregistrent (ce que la CNIL interdisait auparavant), qui pourront aussi être « transmises en temps réel au poste de commandement » ;
– Le déploiement de drones pour surveiller les manifestants sera légalisé (une pratique déjà courante malgré son illégalité) ;
– L’interdiction de diffuser l’image d’un policer ou d’un gendarme « dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique », sans définir la notion « d’intégrité psychique ».
À moins que la rue ne fasse plier le gouvernement, bien entendu.

Place au communiqué :



RETRAIT DE LA LOI SÉCURITÉ GLOBALE ET DES LOIS LIBERTICIDES UNE LOI QUI FAIT DE NOUS L’ENNEMI INTÉRIEUR


De par les nouveaux moyens (technologies du numérique et surveillance globale des populations civiles) et l’objectif politique affiché qui, au prétexte de terrorisme, fait de l’ensemble de la population l’ennemi intérieur, la loi de sécurité globale (LSG) installe un système de société autoritaire technico-policier. Ce système qui désigne un ennemi intérieur « terroriste » est directement inspiré de celui mis en place par Israël pour assurer sa domination coloniale sur le peuple Palestinien.

Ce sont des drones de l’entreprise israélienne Elbit Systems qui ont été utilisés contre les manifestant·e·s Black Live Matter à Minneapolis[*]. C’est un système de vidéosurveillance israélien que le maire de Nice, Estrosi a installé. C’est encore Israël, clament ses ami·e·s Ciotti, Pécresse et Bertrand, qu’il faut prendre en exemple dans la lutte contre le terrorisme. « Israël est notre première ligne de front contre le terrorisme » a déclaré la députée LREM Aurore Bergé. Qualifiant ainsi de terroriste la légitime résistance palestinienne, elle avoue par la même occasion que la LSG nous considère comme des terroristes.

Une loi qui tente de nous diviser !

Mais la LSG n’est qu’une brique de l’édifice répressif que construit ce gouvernement : la loi de séparatisme est l’occasion pour l’Etat de poursuivre la stigmatisation et la répressions des musulmanes et musulmans ou supposé·e·s tel·le·s qu’ils·elles soient adultes ou enfants. La loi sur la sécurité globale qui désigne les populations civiles et celle sur le séparatisme qui désigne les premières cibles, appartiennent à la même offensive réactionnaire pour faciliter une répression plus violente et légale de tous les mouvements sociaux à venir. Les stratégies de tensions, de peur et de division que veut imposer ce gouvernement nécessitent une réponse commune forte. il est temps de nous unir pour ne pas subir.



*Le Poing n’a pas pu confirmer avec certitude l’utilisation de drones d’Elbit systems à Minneapolis dans le cadre des manifestations « Black Lives Matter », mais des drones ont bel et bien été utilisés. Et l’État du Minnesota a investi 1,2 million de dollars en 2019 dans l’entreprise Elbit Systems, ce qui a provoqué un rassemblement.

Le Poing rappelle aussi qu’à Paris, la manifestation – non pas appelée par « Stop Loi Sécurité Globale » mais par d’autres organisations – a pour revendication à la fois le retrait de la loi « sécurité globale » et le retrait de la loi « séparatisme » (ainsi que les démissions de Gérald Darmanin et Didier Lallement). C’est le cas dans d’autres villes aussi. Pas (encore ?) à Montpellier.

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