Stop aux exécutions pour refus d’obtempérer

30 septembre 2022

Le Poing a reçu ce Communiqué de l’Assemblée de Montpellier contre les violences d’Etat et pour les libertés que nous publions

Stop aux exécutions pour refus d’obtempérer

Depuis le début de l’année 2022, 13 personnes ont été tuées en France par des membres des forces
de l’ordre pour refus d’obtempérer. Ces dernières semaines la fréquence s’est amplifiée:
– le 19 août, 2 hommes tués à Vénissieux
– le 30 août, 1 homme tué à Neuville
– le 7 septembre, 1 femme tuée à Rennes et 1 homme tué à Nice
– le 10 septembre, 1 homme tué à Tours.
Le 21 septembre, À Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, une balle de la police finit sa course dans un
bus RATP après un refus d’obtempérer, sans faire de victime.

La peine de mort, abolie en France en 1981, semble avoir été rétablie de façon discrétionnaire par
des policiers ou des gendarmes et appliquée à des gens qui essaient d’échapper à un contrôle routier.

Certes les violences policières entraînant la mort ne sont pas récentes. Les collectifs et les familles,
réclamant vérité et justice pour les meurtres commis par les forces de l’ordre, dénoncent depuis des
années ces meurtres non condamnés car même dans les cas ou les policiers sont traduits devant les
tribunaux un non-lieu ou une peine symbolique et dérisoire sont prononcés.

Pour autant on ne peut admettre la recrudescence de tirs mortels ou causant de graves blessures
aux passagers de véhicules en circulation. Se succédant dans la presse comme de simples faits
divers, ces violences habituent à l’idée qu’une désobéissance aux injonctions des policiers peut
entraîner la mort. De surcroît les victimes, quand elles appartiennent à une population racisée, sont
présentées comme dangereuses, alors que le refus d’un contrôle se justifie par une exaspération due
à des contrôles fréquents et ciblés ou par le besoin de se protéger, si l’on est en défaut de papiers.

Une telle recrudescence peut s’expliquer par la promulgation de la loi de février 2017 élargissant la
notion de légitime défense et de la loi « Sécurité globale » en 2021 renforçant les pouvoirs et la
protection de la police dans ses exactions. Il s’agit là de la dérive politique d’un régime qui durcit le
contrôle et la répression pour rendre les populations dociles face à la régression sociale et assurer
les super-profits de la minorité privilégiée.

Par ailleurs il est insupportable de voir que, sous l’impulsion du préfet de l’Hérault et avec
l’approbation du maire de Montpellier, une véritable colonisation policière de la ville se met en
place, au nom de la sécurité. Mais quelle sécurité? Certainement celle des biens acquis par
l’exploitation de travailleurs précaires et les placements boursiers. Mais certainement pas la sécurité
des ressources et du bien-être pour tous.

L’Assemblée de Montpellier contre les violences d’Etat et pour les libertés appelle à rejoindre les
collectifs existants tels que « Justice pour Adama », « Justice pour Mohamed », « Justice pour
Steve »… ou encore « Nous toutes 34 » qui dénonce les violences policières à l’égard des femmes.
Elle appelle aussi à toutes formes d’organisation pour que cessent les exécutions sommaires
perpétrées par de prétendus garants de l’ordre et de la sécurité et plus largement pour en finir avec la
militarisation de la société.

Si vous souhaitez discuter sur ces sujets venez participer à l’Assemblée contre les violences d’Etat
qui se tient chaque mardi à 18h30 au Barricade.

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