Témoignage d’un Gazaoui
Cette vidéo a été enregistrée par Abu Amir en janvier 2021 pour le manifeste anthropocène et ci-dessous son témoignage en date des 17 et 18 Mai lors des bombardements de Gaza par Israël. Abu Amir, est responsable de la pépinière solidaire à Khuza’a et correspondant de l’UJFP dans la bande de Gaza.
Premier message d’Abu Amir
17 mai 2021, 23:18
Les conditions sont très mauvaises dans la bande de Gaza, et nous pouvons dire que pour toutes les zones de la bande de Gaza, la mort est partout et les maisons détruites dans toutes les régions, mais la plus grande part des destructions et des victimes sont dans la ville de Gaza, en termes de destruction de tours résidentielles, et en termes de brutalité dans les bombardements de maisons sur la tête de leurs habitants.
Quant aux zones du nord comme Beit Hanoun, Beit Lahia, Sheikh Zayed ville, Shujaiya-est et Al-Bureij-est, toutes ces régions ont été vidées par des bombardements intenses de maisons ou l’aspersion de gaz toxiques, surtout la nuit. Les résidents de Beit Hanoun, Beit Lahia et Sheikh Zayed ont fui vers les écoles de l’UNRWA dans le camp de Jabalia. Quant aux habitants de Jabalia-ouest, ils ont fui vers les écoles de l’UNRWA dans la ville de Gaza près de l’hôpital Al-Shifa. À l’est d’Al-Shujaeya aussi, les habitants ont fui l’est du camp Al-Maghazi vers les écoles de la ville de Gaza, et même les établissements de l’UNRWA de Maghazi, d’où certains ont fui vers les écoles de Deir Al-Balah. Les tueries et les destructions se poursuivent toujours, et le mouvement ne progresse que prudemment à l’intérieur des camps en raison de la densité de la population, mais les villes sont vides d’habitants. Ma famille n’a pas quitté la maison depuis 7 jours [à Nusseirat] et nous ne savons pas combien de temps cela va continuer comme ça.
Il y a plus de 212 morts, dont 61 enfants, 36 femmes, 16 personnes âgées et plus d’un millier de blessés. Quant au village de Khuza’a, il a subi des destructions, mais dans une moindre mesure que le reste des régions en raison de la petite taille du village et de son petit nombre d’habitants. Quant aux agriculteurs, ils sont menacés de perdre cette saison de culture à cause de la guerre qui ne leur permet pas d’accéder à leurs terres pour irriguer les cultures, et de ma communication avec de nombreux agriculteurs qui m’ont dit que les récoltes ont commencé à se dessécher, cela annonce qu’une grande perte peut leur arriver.
Nous attendons la fin de cette guerre pour aller inspecter les agriculteurs et découvrir l’étendue des dommages causés aux récoltes.
Deuxième message d’Abu Amir
18 mai 2021, 8:29
Je vais vous parler aujourd’hui des réfugiés qui ont fui leurs foyers vers les écoles de l’UNRWA, qui comptent environ 30 000 réfugiés à ce jour, et l’UNRWA a annoncé que les écoles peuvent accueillir un maximum de 50 000 personnes. Mais malheureusement l’UNRWA a annoncé qu’il ne pouvait fournir aucune aide aux réfugiés. Dans les écoles, il n’y a que du pain, ce qui est déplorable de la part d’une institution telle que l’UNRWA.
On sait également que les forces d’occupation donnent souvent aux gens un minimum de temps pour quitter leurs maisons avant de les bombarder, et ne leur laisse pas assez de temps pour prendre ce dont ils ont besoin. Certains d’entre eux laissent leurs papiers d’identité, et d’autres sortent en pyjama, et la plupart des familles ont des enfants qui dorment sans couverture dans ces écoles. Ils ont besoin de lait et de nourriture, et de mon point de vue, je voudrais suggérer d’envisager une campagne de collecte de fonds pour aider les déplacés. Il y a des gens prêts à se porter volontaires pour étudier les besoins et préciser ce qui est nécessaire pour des conditions de survie minimales pour ces personnes déplacées.
Si l’idée de recueillir des dons n’est pas bonne, est-il possible de chercher n’importe quelle institution qui pourrait fournir cela, et nous sommes prêts à documenter le travail avec le logo du donateur.
Je suis désolé, je me sens confus, mais je reçois continuellement des appels demandant de l’aide, le centre Ibn Sina a visité certaines écoles à Jabalia et la situation y est presque catastrophique.
Devant l’urgence de la situation l’Union Juive Française pour la Paix lance cette collecte.
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