A deux heures de Montpellier, un demi-millier de manifestants défient Castex dans sa ville
A Prades, petite ville des Pyrénées-orientales, la dénonciation des contraintes sanitaires a fait boule de neige
Au pied du majestueux Canigou, à une demi-heure de Perpignan, deux heures de Montpellier, Prades, sous-préfecture des Pyrénées-orientales, ne compte que six mille habitants. Proportionnellement, c’est donc une énorme manifestation (certes grossie d’apports extérieurs) qui a défié, samedi, Jean Castex, le maire de cette localité ; par ailleurs actuel chef du gouvernement.
Le rassemblement avait bel et bien été interdit. Or ils étaient deux cents en départ de cortège devant la mairie de la localité en milieu de matinée. Puis les forces de l’ordre elles-mêmes ont évalué à un demi-millier, le nombre de manifestants en fin de parcours – de deux heures de durée, et devant braver les intempéries.
Etrange mobilisation, que ce cortège familial, en présence de nombreux enfants, dont les masques ressortaient souvent au registre du carnaval. L’enjeu officiel semblait des plus modestes : dénoncer l’obligation du port du masque pour les enfants de six ans toute la journée à l’école. En effet, le mouvement, spontané, est parti de parents d’élèves.
Il ne faut pas négliger que ce secteur de piémont montagnard a accueilli une forte population néo-rurale, sensible aux modes de vie alternatifs et à la critique sociale du quotidien. Ainsi, l’une des manifestantes nous confiait : « En venant vivre ici, on a fait beaucoup de sacrifices sur notre confort, on se confronte à la précarité. Mais nous avons nos idées sur nos choix de vie ». Lesquels ne sont pas ceux qu’impose aujourd’hui le pouvoir de manière unilatérale et non discutée.
De façon pragmatique, les parents demandaient la solution de la répartition des enfants en demi-groupes dans les classes. Mais bien des pancartes, comme une partie des discours, poussaient plus loin le mécontentement : « Qu’ils mettent l’argent de nos impôts dans l’hopital et à l’école, et qu’ils nous laissent tranquilles ».
Finalement tolérée par la force des choses, cette manifestation aux enjeux modestes mais aux effets considérables, ne manque pas d’interroger dans le contexte de Montpellier : ce même samedi, un appel “national” y avait été lancé, nons sans invoquer une “révolution mondiale”, pour dénoncer les effets liberticides du confinement. Or dans cette agglomération de quatre cent mille habitants, on n’a pas vu deux manifestants parvenir à se regrouper à l’heure dite sur la Comédie, où plusieurs dizaines de policiers avaient pris place. Comparaison n’est pas raison. Disons au moins que la situation engendrée par le COVID n’a sans doute pas fini de nous surprendre, et nous défier.
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