Fin de la grève de la faim au foyer Adoma : la lutte paye et elle continue
Sébastien Allary avait cessé de s’alimenter depuis douze jours, pour exiger l’accès à un toit digne. Militant de Droit au logement, il appelle à poursuivre les luttes
Sébastien Allary a annoncé ce samedi qu’il vient de mettre un terme à lag rève de la faim qu’il avait entamée le lundi 2 novembre. Dans la journée de vendredi, une réunion de concertation élargie s’est déroulée, impliquant notamment des représentants de la Ville de Montpellier. Cette réunion avait été favorisée par l’entremise de Muriel Ressiguier, députée La France insoumise, qui s’était portée en soutien à l’action du gréviste de la faim.
Selon nos informations, c’est pour l’instant un hébergement en hôtel qui est proposé, solution transitoire en vue de la mise à disposition d’un appartement convenant à la situation physique de Sébastien, invalide à 80 %, mais aussi à son refus d’être exilé en périphérie lointaine, où sa vie sociale serait contrariée. Au fin fond de la zone Euromédecine, une nouvelle résidence en voie d’ouverture imminente, symbolise, selon lui, la ségrégation sociale qui frappe les plus pauvres.
Le dispositif hôtelier étant coûteux, il est à espérer qu’une solution pérenne soit rapidement trouvée. La lutte paye, doit-on conclure de cette issue. Cela même si une grève de la faim, en plein contexte de confinement, aura laissé Sébastien Alary en position bien solitaire. Il était dès lors aisé de la caricaturer comme une personnalité récalcitrante, seulement préoccupé de son sort personnel. Dans l’infect foyer Adoma où il a longuement résidé alors qu’il n’y voyait qu’une étape transitoire, la grande majorité des résidents – dont beaucoup de vieux travailleurs immigrés isolés – se contente, il est vrai, des conditions de vie et d’encadrement que leur assigne une autorité toute puissante.
Ainsi, Sébastien, qui est aussi un militant actif et apprécié de Droit au logement, n’a eu de cesse de marteler que son sort personnel relève d’une situation collective, de relégation des noirs, des arabes, des pauvres et des vieux, dans le contexte général d’une scandaleuse situation de mal-logement, ou de non-droit au logement, telle que la connaît Montpellier, une ville en proie au délire de surenchère spéculative du marché immobilier.
Voici le texte que Sébastien Allary adressait, ce samedi, à ses soutiens :
« Depuis, hier soir, je mange. J’ai arrêté la grève de la faim. Bissarra et Pizza aux Anchois !
MERCI MERCI MERCI pour tous les soutiens.
Beaucoup de gens se sont mobilisés et ça me touche énormément !
Malgré une réunion de « médiation » hier, en fin de matinée, d’où il n’est ressorti que le blabla habituel institutionnel, la collectivité publique a répondu à l’urgence de me sortir de l’insalubrité du foyer ADOMA et a pris en compte qu’effectivement, une solution de relogement éloignée du centre-ville était inadaptée à mes démarches, le maintien de ma vie sociale, etc …
Comme promis , espérons que les acteurs institutionnels puissent de nouveau se retrouver vite autour d’une table et surtout agir pour reposer à plat le système d’hébergement et le système ADOMA, inacceptables en 2020 ! Mais, la présence autour de cette table des citoyennes et des citoyens, des résidents, des mal-logés, sans abri, précaires est indispensable si on s’inscrit dans une démarche sincère et concrète.
RETROUVEZ LE DAL/DAL HLM À SES PERMANENCES DÈS CE MERCREDI14 h / 17 h Local de l’AJPPN236, rue Pierre Cardenal
Le combat continue notamment sur plusieurs situations que nous suivons.
S’UNIR POUR NE PAS SUBIR !
MERCI ENCORE ! »
Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :