Paul-Valéry : la présidence cède du terrain aux étudiants sur le calendrier universitaire
Il y a un peu plus de deux semaines, le Poing vous faisait part des derniers aléas de la vie étudiante à l’université Paul-Valéry : deux polémiques entouraient la faculté, l’une sur la votation d’un nouveau calendrier universitaire dans des conditions de débat délétères, l’autre concernait l’imposition de partiels en présentiel pour la fin de ce second semestre.
Ce jeudi 1er avril, il semblerait que les étudiants viennent d’obtenir gain de cause au bout d’une journée d’occupation des locaux de la présidence – et ce n’est pas une mauvaise farce. Une action à l’initiative des étudiants, soutenue par la vice-présidente de la vie étudiante et le SCUM (syndicat de combat universitaire), a permis d’ouvrir le dialogue avec Anne Fraisse, présidente de l’université. Le calendrier universitaire voté le 8 mars – qui avait pour principal effet de déplacer les examens de rattrapages du premier semestre en plein milieu du second, au mépris des positions de la majorité des élus étudiants – est désormais suspendu pour être revoté lors du prochain CEVU en avril, en prenant en compte l’impératif de cohérence pédagogique sur les dates d’examens.
A priori la présidence s’est engagée à maintenir les 13 semaines de cours et les rattrapages consécutivement au semestre.
De son côté l’UNEF-Montpellier demande le maintien des rattrapages et du volume horaire des 13 semaines de cours, et la réalisation de l’unité des différents syndicats étudiants sur la base de ces revendications mais sans passer par les conseils universitaires.
A l’issue de cette action et d’une pétition réunissant plus de 9000 signatures, les étudiants ont également obtenu la tenue de la majeure partie des partiels de fin d’année en distanciel – donnant un minimum de cohérence à une scolarité catastrophique depuis le début de la crise sanitaire dans l’enseignement supérieur.
Après plusieurs actions et journées de mobilisation, les étudiants de l’université Paul-Valéry peuvent se féliciter de ce succès : peut-être en demi-teinte, mais un succès quand même. Les bâtiments de la faculté restent en grande partie vides, les cours inexistants en dehors du cadre numérique et le lien social est aux abonnés absents… Mais cette victoire ouvre le champ des possibles, élargit la fenêtre d’espérance : les problématiques et l’arrogance des décideurs s’effacent devant le collectif. Affaire à suivre.
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