Précarité, dégradation du service public : les postiers montpelliérains en grève et dans la rue
Comme partout dans le pays, les postiers de Montpellier sont en grève ce mardi 18 mai. Ils étaient plusieurs dizaines à manifester au centre-ville en fin de matinée.
Absence de primes, « réorganisations » constantes des services (1000 à la distribution au national d’après l’intersyndicale montpelliéraine), suppressions de bureaux de poste et pertes de sens au travail : les salariés de la Poste en ont gros sur la patate.
Sont dénoncées les différents projets de la direction dans le cadre de son plan stratégique 2021-2030. L’entrée de la sous-traitance dans le traitement des colis fait craindre une dégradation des services proposés aux usagers. De nombreuses postes ferment en milieu rural. Mais pas que : le bureau de poste de l’avenue Bouisson Bertrand dans le quartier Boutonnet de Montpellier appartient désormais au passé.
Niveau rémunération et pouvoir d’achat, même mécontentement chez les salariés. Malgré un bénéfice de 2,1 milliards d’euros l’an dernier dans l’entreprise, la direction de la Poste ne semble pas pressée de verser à ses salariés la prime exceptionnelle de pouvoir achat censée compenser les sacrifices de cette dernière année. Les augmentations de salaires pour l’année 2020 ne dépassaient pas les 0,2%. La prime à l’intéressement passe à la trappe, elle aussi. « On fait partie des agents du service public les moins bien payés en France », nous rappelle une gréviste devant le Polygone. A peine plus que le Smic. Et de plus en plus d’embauches se font par des successions de CDD précaires, plutôt que par des contrats stables.
D’où une unité syndicale particulièrement poussée, puisque les syndicats CGT, CFDT, SUD, FO, UNSA, CFTC sont de la partie depuis la mi-avril, sur le principe assez vague d’une participation au 1er mai et de temps forts de mobilisations pour la seconde quinzaine du mois. A relativiser, tout de même : seules les fédérations Sud PTT et CGT FAPT ont finalement appelé à la grève dans l’ensemble du pays. Les autres confédérations se contentent de laisser leurs syndicats de base agir à leur sauce.
Dans l’Hérault la lutte est prise en main par une intersyndicale Sud-CGT-FO, qui a appelé à participer à la grève, et à plusieurs rassemblements dans le département. Dès le matin un groupe se retrouve devant l’accès au centre de tri de Mauguio, qui abrite une plateforme regroupant plusieurs services sur le site de La Poste de Vauguières. Un autre rassemblement regroupant les postiers biterrois et des hauts cantons s’est tenu à Roujan.
Sur Montpellier, plusieurs dizaines de salariés se sont donné rendez-vous devant la poste de Rondelet à 10h, avant de défiler vers la place de la Comédie et le Polygone. Ils ont été rejoints par des salariés d’Orange, en lutte contre la fermeture annoncée de la boutique du Polygone de Béziers, et pour que la reprise des cantines de la boîte par le nouveau prestataire Eurest se fasse sans aucune dégradation sociale pour les employés.
L’intersyndicale héraultaise revendique un accès des salariés de la Poste aux différentes primes, des embauches stables pour lutter contre la précarité des agents de la profession, et une revalorisation des salaires avec un 13ème mois.
A suivre !
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