Béziers : un procès se tiendrait d’ici dix mois pour les policiers impliqués dans la mort de Mohamed Gabsi
La lutte continue pour faire émerger la vérité à propos de la mort de Mohamed Gabsi, décédé aux mains de la police biterroise en avril 2020. Lors d’un nouveau rassemblement de soutien, la sœur du défunt, Houda Gabsi, évoque une date pour le procès.
Comme tous les huit du mois, ils sont plusieurs dizaines à se rassembler devant les locaux de la police municipale de Béziers, place Garibaldi, autour de la banderole « Justice pour Mohamed » du comité éponyme. Ils étaient une trentaine ce dimanche 8 août. La sœur du défunt, Houda Gabsi, a pris la parole et révélé qu’un juge d’instruction lui a affirmé qu’un procès se tiendrait d’ici huit à dix mois.
En décembre 2020, trois policiers municipaux ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire : deux pour « non-assistance à personne en danger » et le troisième pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Selon des informations délivrées sur place, deux de ces trois policiers travailleraient encore, au service de la vidéosurveillance de la sécurité publique. Ce sont ces trois policiers qui ont interpellé Mohamed Gabsi pour non-respect du couvre-feu sanitaire, le 8 avril 2020, avant que le trentenaire ne soit déclaré mort une heure plus tard. Les faits sont accablants. Une autopsie évoque une « asphyxie mécanique » du cou, provoquée par « un appui maintenu avec une force certaine » d’un « genou, coude ou poing ». Sur une vidéo amateure, on entend distinctement Mohamed Gabsi crier « À l’aide, ils veulent me tuer ! » et deux témoignages concordants, versés au dossier, font état de la réponse glaçante du policier : « Ferme ta gueule, je vais te faire dormir ».
En France, depuis 1977, au moins 720 personnes sont mortes à la suite d’une intervention des forces de l’ordre. Le 4 août 2021 à Marseille, Souhil a été tué par balles lors d’un contrôle routier.
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