“Mon hôpital va craquer”, journée d’action au CHU de Montpellier
A l’appel de neuf organisations syndicales pour une journée de grève et d’action nationale, une centaine de salariés des services hospitaliers montpelliérains se sont mobilisés ce mardi 7 juin devant l’hôpital puis la préfecture, où ils devaient être reçus.
C’est sous un soleil de plomb que les drapeaux rouges de la CGT se mêlent progressivement aux blouses blanches, aux alentours de midi, devant le CHU Lapeyronie.
Philippe Peretti, délégué syndical CGT, explique les raisons de la colère des syndicats : “ça fait vingt ans que les gouvernements successifs nous prennent pour des cons ! Aujourd’hui, à l’hôpital de Montpellier, il y a 350 postes d’infirmiers et 170 postes d’aide-soignant qui sont vacants ! Les salaires sont pourris, les planning irréguliers, ça n’attire personne ! On veut des embauches statutaires massives, pas des CDD précaires !”
Plus loin, un salarié syndiqué travaillant en psychiatrie raconte : “Nous on psychiatrie, on voit progressivement les hôpitaux de jour disparaitre au profit des regroupements de structures, et ça se fait au détriment des patients”.
Ces logiques économiques de fermeture et de regroupement de structures se retrouvent partout : sur le tout le territoire, ce sont 120 services d’urgences menacés de fermeture, et dans l’Hérault, les urgences d’Agde et de Sète qui sont menacées, ainsi que l’hôpital de Lodève, comme le décrit une usagère venue en soutien : “Ils vont nous supprimer les urgences de nuit sous prétexte qu’il n’y avait pas assez de fréquentation… mais on sait ce que c’est, ça commence par la nuit, et puis…”
Les grévistes se retrouvent ensuite à la préfecture et quelques prises de paroles ont lieu. Un délégué syndical s’exclame : “l’hôpital est malade et ne fait plus rêver ! Huit hôpitaux sur dix ont des problèmes de sous-effectifs, et au CHU de Montpellier, ce sont 20 lits qui vont être supprimés en gérontologie ! Le Ségur de la santé est arrivé bien trop tard et était insuffisant, plus de 30% des effectifs, administratifs, ouvriers, médico-social, n’ont pas eu de revalorisation, et il n’y a que des recrutements de contractuels précaires !”
Face à ce constat, la CGT réclame la revalorisation du point d’indice, gelé depuis dix ans et une hausse des salaires, un recrutement de 200 000 à 300 000 postes dans le soin, l’administratif et les ouvriers de l’hôpital, la pérennisation des CDD et une meilleure formation, et un moratoire sur la fermeture d’établissements. Pour financer ces revendications, la CGT demande la suppression de la taxe sur les salaires, qui permettrait selon le syndicat “de financer 100 000 emplois, soit 4 milliards d’euros par an”.
Une délégation devait être reçue en préfecture en présence de l’Agence Régionale de Santé (ARS), qui ne s’est pas déplacée. Les syndiqués resteront finalement dehors,
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