Montpellier : les grévistes d’Onet en première ligne de la manifestation du 13 octobre
Dans la manifestation intersyndicale du 13 octobre à Montpellier, qui a réuni un gros millier de personnes, tous les regards étaient tournés vers les salariées de l’entreprise Onet, qui gère la propreté du CHU de Montpellier, en grève depuis maintenant 31 jours pour demander des meilleures conditions de travail
“Onet, malhonnête”, pouvait-on entendre, ce vendredi 13 octobre, en tête de la manifestation intersyndicale pour la hausse des salaires et des retraites à Montpellier. En première ligne du cortège, les travailleuses de la société Onet, qui gère le nettoyage du CHU de Montpellier, en grève depuis 31 jours. Elles demandent une augmentation des salaires, un treizième mois, et lutte contre un dispositif de pointage jugé chronophage et intrusif, mis en place sans consultation du CSE.
Khadija Bouloudn, leur déléguée syndicale CGT, expliquait : “Nous avons rencontré la direction jeudi. Ils nous proposent une prime exceptionnelle. On n’a même pas demandé le montant, nous on veut une vraie augmentation, donc on a refusé. La direction a affirmé qu’elle ne bougerait plus. Nous, on continue le mouvement.”
Malgré un mois de grève, elle affirme que “le moral est toujours bon.” Car les salariées peuvent compter sur un large soutien, visible dans tout le cortège de la manifestation : de nombreuses caisses de grèves, émanant d’organisations politiques, de collectifs ou de locaux associatifs comme le Quartier généreux viennent compenser, au moins en partie, leurs pertes de revenus liées à l’arrêt du travail.
Et Nicole*, une militante CGT, d’affirmer : “C’est une lutte exemplaire, elles sont courageuses et cela force le respect.”
Appel à la paix
Il faut avouer que mis à part cela, la manifestation était bien morne. Un gros millier de manifestants dans une ambiance calme et poussive, sans réelle conviction. Dans sa prise de parole, une représentante de la CFDT a même précisé “La CFDT n’est pas là pour faire un match retour sur la réforme des retraites.” Clair.
Charles*, un travailleur social, a d’ailleurs très bien résumé la situation. “Heureusement que j’étais en congé, je me serai pas mis en grève pour une manifestation comme ça. A quoi ça sert d‘appeler à une manifestation en octobre au mois d’aout ? Résultat, il n’y a personne.”
Un point d’actualité a néanmoins marqué la fin de la manifestation. Dans sa prise de parole, le représentant local de la CGT a rappelé “le soutien total de la CGT aux familles des victimes israéliennes comme palestiniennes mortes depuis la semaine dernière. L’attaque du Hamas dessert la cause palestinienne, nous appelons à l’ouverture d’un processus de paix.” Et de conclure en citant Jean Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ! »
E. B.
* Prénoms modifiés
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