Montpellier : rassemblement devant la mairie pour dénoncer la complicité de la Ville avec L’État d’Israël
Ils étaient une quarantaine, ce lundi 11 décembre, jour de conseil municipal, à s’être rassemblés devant l’hôtel de ville, pour demander aux élus de voter une motion exigeant un cessez-le-feu définitif à Gaza. Une délégation devait être reçue mais elle n’a pas pu franchir les portes de la mairie
Après les manifestations du samedi, les organisations et associations qui militent en faveur des droits des populations palestiniennes ont marqué une nouvelle étape dans la mobilisation ce lundi 11 décembre. Ils étaient une quarantaine à midi, durant la pause du conseil municipal, à s’être rassemblé devant l’hôtel de ville pour demander le vote d’une motion en faveur du cessez-le-feu à Gaza. Parmi eux, BDS Montpellier, la Gauche éco-socialiste, l’Union des juifs de France pour la paix (UJFP)…
“Montpellier, poste avancé du Tsahal”
Cette déclaration d’amour pour l’armée israélienne provient de Georges Frêche, maire de Montpellier de 1977 à 2010 et baron éminent bien que turbulent du parti socialiste. Parmi les cinq statues que l’ex édile de Montpellier a fait édifier en 2010, figure celle de Golda Meir, une militante sioniste devenue première ministre d’Israël dans les années 70. Elle affirmait en 1969 que “les Palestiniens n’ont jamais existé”, avant d’en déduire “Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre.” En 1983, Frêche fait jumeler Montpellier avec la ville de Tibériade, en Israel. A noter que Montpellier est également jumelée avec la ville palestinienne de Betthléem, en Cisjordanie.
Depuis 1977, les élus locaux montpelliérains célèbrent, à l’initiative du centre culturel juif de Montpellier, la “journée de Jérusalem, capitale une et indivisible du peuple juif”. Une revendication alignée sur des intégristes israéliens et contraire au droit international, reprise par un certain Donald Trump en 2017.
Et plus récemment, Michaël Delafosse, actuel maire de Montpellier, a déclaré ;“il est mensonger de parler d’apartheid Israélien […] Tant que je serai maire, je serai aux côtés de Tibériade et d’Israël”.
Ce sont ces positions, qui ont été rappelées par les organisateurs du rassemblement devant l’hôtel de ville. Des positions jugées intenables, au vu des crimes de guerre, voire du “génocide” en cours à Gaza. Une délégation devait être reçue au conseil municipal pour porter une motion exigeant un cessez-le-feu, mais elle n’a pas pu rentrer dans la mairie, les policiers gardant les portes ayant justifié leur acte par une “prévention des troubles à l’ordre public”, alors même que la mairie avait été informée par mail de cette demande de délégation (bien qu’elle n’y ait pas répondu.
L’opposition de gauche en soutien de la Palestine
Côté hémicycle municipal, l’opposition de gauche, emmenée par Alenka Doulain, ancienne tête de liste du mouvement Nous Sommes aux municipales, a également essuyé un refus de la mairie. La motion exigeant un cessez-le-feu permanent à Gaza qu’elle et son groupe devait poser ce lundi 11 décembre en conseil municipal, s’est également vu refuser par Michaël Delafosse, car elle n’était pas inscrite à l’ordre du jour.
La patronne de la MUPES s’en est d’ailleurs énervée en sortant du conseil municipal ce matin : “Cela fait deux semaines qu’on a rédigé cette proposition, il n’y a pas eu de réponses d’autres groupes. Sur d’autres conflit comme en Ukraine ou au Haut-Karabagh, l’appel à la paix a fait l’unanimité au conseil municipal, mais pas là. Michaël Delafosse mène une politique de l’autruche, c’est extrêmement grave !”, s’est-elle exclamée.
Mais la Mupes (déclinaison locale de la NUPES, où Alenka Doulain sigèe), ne compte pas s’arrêter là : “Notre ville a des leviers diplomatiques pour agir : geler le jumelage avec Tibériade et intensifier celui avec Bethléem, abolir la journée de Jérusalem, interdire les produits qui viennent des colonies Israéliennes au Marché d’intérêt national de Montpellier… Nous devons lutter contre le sentiment de résignation”, a-t-elle rajouté.
Elian Barascud
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