Des nouvelles des agriculteurs en colère dans la région

Le Poing Publié le 31 janvier 2024 à 22:56

Entre le blocage de l’A9, une manif d’une ampleur inédite à Rodez, et d’autres actions menées dans le Gard et l’Hérault, le mouvement des agriculteurs en colère se poursuit.

Dans l’Hérault, l’A75 a été bloquée dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 février. Des camions de transport ont été ouverts par les manifestant.e.s, qui en ont sortis certaines marchandises importées de l’étranger. Certaines d’entre elles ont été déversées devant le Leclerc Drive et le Système U de Clermont-l’Hérault, dans la zone de la Salamane, avec du fumier et des palettes. D’autres ont été distribuées aux Restos du Cœur, à une association qui effectue des maraudes à Béziers, ou encore à des retraités en situation précaire.

Dans le même temps, la FDSEA 34 est allé déployer une banderole marquée « ne sacrifies pas l’agri » devant l’agence de l’eau, pendant que d’autres agriculteurs déversaient du fumier sur le parking de la fédération de chasse de l’Hérault à Saint-Jean-de-Védas, avant d’accrocher une tête de sanglier sur les grilles du bâtiment.

Ce jeudi 1er février, un rassemblement de vignerons et d’éleveurs est prévu devant la sous-préfecture de Lodève dans la mâtinée. La Confédération Paysanne sera quant elle présente à Montpellier, avec un rendez-vous à 11h sur le parking des Arceaux ou à midi au Peyrou. Par ailleurs, le syndicaliste Guy Castler de la Confédération Paysanne proposera une conférence sur le thème « La biodiversité cultivée : une responsabilité citoyenne, un enjeu économique et politique », en clôture de la journée consacrée à une bourse d’échange de semences, greffons et plants. Ce sera ce dimanche 4 février à Octon, de 17h à 18h30 (Contacts : 06 13 45 58 44 ou contacts@semeurslodevoislarzac.org).

Le barrage des agriculteurs en colère installé le 25 janvier sur l’autoroute au niveau de Nîmes Ouest est toujours en place. En début de soirée l’A9 restait fermée entre Nîmes Est et Nîmes Ouest, tandis que l’A54 était tout juste rouverte à partir de l’échangeur de Garons en direction d’Arles. Une partie du réseau de transports publics de la Métropole de Nîmes a été affecté par de nombreux retards en lien avec la mobilisation.

Dans la journée les agriculteurs mobilisés ont fermé la route d’entrée Sud de Pont Saint-Esprit, et des gravats et branchages ont été déposés devant une supérette. Un blocage du Leclerc de la rocade Est d’Alès a duré plusieurs heures dans la matinée. La Confédération Paysanne du Gard donne rendez-vous ce jeudi 1er février à 10h45 sur le parking du magasin Carrefour Nîmes Ouest, pour une opération de distribution de tracts et discussions au rond-point du km delta.

Dans l’Aveyron, des agriculteurs ont manifesté toute l’après-midi dans l’agglo de Rodez. Neuf convois venus de tout le département et rassemblant en tout plusieurs centaines de tracteurs ont convergé sur la ville en mâtinée. Plusieurs grandes surfaces et un site Lactalis ont reçu la visite des protestataires, alors qu’un bâtiment de la Région s’est vu arrosé de paille. Un rassemblement était en cours sur la Place d’Armes en fin de journée. Les manifestant.e.s comptent occuper la place, où se trouve la Direction générale des finances publiques, « nuit et jour jusqu’à nouvel ordre », alors qu’une nouvelle manif est prévue dans la ville demain jeudi 1er février à partir de 14h. Dans le Tarn, la Confédération Paysanne, appuyée par la CGT, appelle à manifester dès midi sur la place du Vigan. Dans le reste du pays, huit autoroutes sont concernées par des fermetures partielles ou totales, dont plusieurs autour de Paris. Les actions continuent dans de nombreux départements, avec des opérations visant les grandes surfaces, des barrages routiers, des blocages de plateformes d’approvisionnement de la grande distribution. Plusieurs dizaines d’agriculteurs sont parvenus à entrer dans une zone de stockage du marché de Rungis, avant de se retrouver nassés par les forces de l’ordre. Bilan : 79 interpellations, avec de nombreuses garde à vue. Le gros du convoi, qui joue au chat et à la souris avec la gendarmerie mobile depuis son départ, est encore loin de Rungis, divisé en deux parties qui passeront la nuit dans l’Essonne et dans le Loiret.

La Confédération Paysanne appelle au blocage des centrales d’achat de produits agricoles et a mené plusieurs actions en commun avec des syndicalistes de la CGT. Un blocage de la frontière sur l’A2 a été mené conjointement par des agriculteurs belges et français.

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