Les agents du Conseil Départemental de l’Hérault mobilisés pour leur protection sociale complémentaire
Face à la crise budgétaire que traverse le Département de l’Hérault, la collectivité a décidé de baisser la participation employeur de la protection sociale complémentaire de ses agents pour l’année 2026. A l’appel des organisations syndicales représentatives, ils étaient mobilisés ce jeudi 30 janvier pour s’opposer à cette “régression sociale”
“Si on est ici aujourd’hui, c’est pour la santé des agents”, martèle Benjamin Karchen, co-ssecrétaire général de la CGT au Département de l’Hérault. Une quarantaine d’entre eux se sont rassemblés sur le parvis d’un des bâtiments de la collectivité, au nord de Montpellier, durant la pause repas, à l’appel des quatre organisations syndicales représentatives (CGT, CFDT, Force Ouvrière et la FSU). “A l’initiative du Département, on avait commencé des négociations sur les contrats de groupe auxquels peuvent adhérer les agents pour leur mutuelle et leur prévoyance”, précise le syndicaliste. “Si on a un arrêt de travail de plus de 90 jours, notre traitement diminue de moitié et la prévoyance complète.”
Mais, chose inédite selon les syndicats, la direction aurait interrompu les négociations en cours de route. “Ils ont justifié ça par le fait que le Département connait une crise financière grave. [Libération publiait ce mardi 28 janvier un article indiquant que 100% des budgets alloués à la Culture allaient être supprimés, ce qui a été démenti par Kleber Mesquida, président de la Collectivité, qui parle lui d’une coupe de 48%, NDLR]. Du coup, ils veulent descendre au minimum légal de la part employeur, ce qui fait qu’on va devoir payer plus. C’est une régression sociale historique, lla santé des agents ne doit pas être une variable d’ajustement. Nous, on demande le rétablissement de l’existant.”, tonne Benjamin Karchen.
“Une perte de pouvoir d’achat”
De son côté, Sylvie Urbain, co-secrétaire générale FSU au Conseil Départemental, déplore “une perte de pouvoir d’achat pour les agents” : “Actuellement, pour un adulte, la part employeur de la complémentaire santé s’élève de 20,12 euros à 52 euros par mois, et de 18 à 31,80 euros par mois pour la prévoyance. Il y a également une possibilité de couvrir les enfants avec la mutuelle. En 2026, les montants versés par l’employeur seront de 15 euros par mois et par agent pour la mutuelle, sans possibilité de prendre en charge les enfants, et à 7 euros par mois pour la prévoyance. Ce qui veut dire qu’on va payer la différence de notre poche.”
Pour “des économies de fonctionnement”
“Les perspectives de notre mobilisation ? Elles vont se construire sur les économies que la collectivité va faire sur le dos des agents et des Héraultais”, ironise Benjamin Karchen, qui a des solutions à proposer : “La collectivité évoque la suppression de trente postes, en réalité il y en a plus si on compte les non-renouvellements. Des économies, on peut en faire sur les frais de fonctionnement des directions générales. Pourquoi les cadres ont des voitures de fonction à 40 000 euros alors qu’une voiture à 12 000 euros roule tout aussi bien ? Pareil pour les équipements numériques, les directions générales en ont des très chers, alors que les autres agents en ont des moins couteux mais qui fonctionnent aussi bien. Si il y a des économies à faire, il faudrait commencer par là…”
Contacté, le Conseil Départemental n’a pas pour l’heure pas répondu à nos questions.
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